CNEAI : LES MAGASINS
GENERAUX ,
1 rue de l’ancier canal,
Pantin
EXPOSITION
GESTE
Du 2 février au 31 Mars 2019
VERNISSAGE :
Le Samedi 2 Fevrier de 15h à 21h
communication@cneal.com
Équipe curatoriale : Audrey Illouz, Sylvie Boulanger. Une collaboration Lab’Bel et Cneai, avec la complicité de Laurent Fiévet et Silvia Guerra. Partenaires : Ministère de la Culture – DRAC Île-de- France, Région Île-de-France, Département des Yvelines, Département de la Seine-Saint-Denis, Ville de Pantin, Magasins généraux créés par BETC, Fondation des Artistes, CRD de Pantin, General Pop.
GESTE
En 1922, László Moholy-Nagy alors enseignant au Bauhaus, commande par téléphone cinq tableaux en porcelaine émaillée à une usine d’enseignes. Comme le rappelle Dominique Baqué 1, « Il a devant les yeux les échantillons de couleurs de l’usine et esquisse ses peintures sur du papier millimétré. À l’autre bout du fil, le fabricant, qui a devant lui une feuille de papier identique, inscrit les formes dictées par Moholy-Nagy dans les cases correspondant à leur position. L’un des tableaux a été livré en trois tailles différentes, afin que Moholy- Nagy puisse étudier les différentes relations de couleurs résultant de l’agrandissement ou, au contraire, de la réduction ». L’œuvre et l’histoire feront date. Elles augurent la délégation du geste transitant par la machine qui a bouleversé les pratiques artistiques au XXe siècle. Elles témoignent de la confiance accordée à l’univers mécanique et technologique par le chantre de la Nouvelle Vision.
Près d’un siècle plus tard, à l’ère de la « smartification » du monde, la confiance ou le scepticisme ne sont plus de mise, la technologie fait partie intégrante de nos vies, de nos gestes.
L’exposition porte sur l’enregistrement des gestes, nécessairement conditionné par l’outil technologique employé. Dans son ouvrage Les gestes, le philosophe Vilém Flusser (1920-1991), entreprend d’observer le geste quotidien comme « un instrument amplificateur et pertinent pour l’exploration transversale des mutations de la société » 2. Il s’intéresse particulièrement aux gestes techniques : photographier, téléphoner, filmer notamment. Dans sa postface écrite en 1999 de ce même ouvrage, le théoricien et ami du philosophe Louis Bec prolonge la pensée de Flusser et s’attache à un geste contemporain, le « geste technologique » dont il esquisse l’impact décisif sur l’ensemble des bouleversements socio-économiques, communicationnels, biologiques et écologiques 3. Ces derniers génèrent de nouveaux codes, de nouveaux comportements, de nouveaux gestes significatifs.
L’exposition examine l’incidence de nouvelles gestuelles sur nos comportements ; elle s’ancre définitivement dans la relation du geste aux pratiques digitales et à leur impact linguistique, économique et social.
László Moholy-Nagy, Telephone Painting, 1923-2012, courtesy galerie Almine Rech & estate Moholy-Nagy
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Si YouTube, WhatsApps, des chatbots ou les Apps de l’écran d’un smartphone font surface dans l’exposition dans les œuvres de Tal Isaac Hadad, Cally Spooner, Julien Prévieux ou Matan Mittwoch, ce n’est jamais de manière directe. Le geste artistique consiste précisément à mettre à distance ces pratiques numériques, à les décortiquer pour mieux en comprendre les enjeux et les dérives, leur impact sur nos corps, nos émotions, notre attention et nos relations à l’autre.
La performance Through You de Tal Isaac Hadad nous soumet précisément à une expérience sensorielle qui emprunte autant à la pratique ASMR, véritable phénomène YouTube qu’à l’opéra. Deux chanteur·euse·s se livrent dans chacune de nos oreilles à l’interprétation d’un duet d’opéra allant du chuchotement au chant lyrique. La situation d’écoute rappelle davantage une écoute binaurale qu’une situation de concert. L’expérience est intense, intime, au seuil de l’intrusion. Le son devient vecteur entre les corps.
La partition Failed British Silver II de Cally Spooner convoque également des corps et des voix mais cette fois-ci par le biais de protocoles de performances ou des transcriptions mis en place par l’artiste ainsi qu’une série de photos. L’image qui transite ici par WhatsApp prend le pas sur le langage devenu lapidaire. Louis Bec envisageait les agents conversationnels comme simulation du comportement comme l’un des champs d’activité déterminants pour les futurs de l’homme 4.
Lorsque Julien Prévieux revisite des expériences canoniques qui ont jalonné l’apprentissage automatique, les gestes deviennent burlesques, les échanges verbaux ubuesques (Where Is My (Deep) Mind?). Lorsqu’il crée des poèmes visuels à partir du Yerkish, cette langue artificielle imaginée pour l’apprentissage du langage par les grands singes, le jeu devient oulipien et rappelle ironiquement l’abstraction géométrique (Pour Lana). Les œuvres de Matan Mittwoch renvoient également à l’abstraction. Lorsqu’elles envisagent la couleur ou le motif de la grille, c’est à travers la médiation d’un écran, de sa surface à sa structure. Pour réaliser la photographie Waste, l’artiste a posé sur la surface d’un écran tactile, un presse-papier. De forme cubique et transparent, celui-ci réfléchit et diffracte la lumière à la surface de l’écran composé d’Apps et de leurs icônes agrandi jusqu’à ce que nos repères linguistiques se dissipent. Dans l’installation Full-Stop Comma Closed- Bracket, pour percevoir le surgissement furtif de l’image, nos corps ne peuvent rester statiques, ils doivent se remettre en mouvement.
Julien Prévieux, Where Is My (Deep) Mind?, photographie de tournage, 2019, photo Cneai
GESTE
Autour de ces œuvres, d’autres s’inscrivent en contrepoint, le plus souvent historique. Celles-ci, véritables « punctum » de l’exposition, viennent agir sur nous, nous « poindre » et « nous surprendre » et élargir le champ de recherche ouvert, sans aucunement prétendre à l’exhaustivité historique. Des expériences sensorielles précurseures explorent la relation interpersonnelle ou la sensation.
Lorsque Vito Acconci dans la vidéo Centers bras tendu, pointe avec son index le centre de l’image, il utilise le moniteur comme un miroir. La relation interpersonnelle est tronquée : alors que nous avons l’impression qu’il s’adresse à nous, c’est sa propre image qu’il pointe. Dans Actions Muntadas explore des actions dynamiques par le sens du toucher, un mot se révèle sous la pression des doigts ou des touches d’une machine à écrire. Le passage de l’invisible au visible est également en jeu dans les Fax de Lars Fredrikson réalisés par un appareillage aussi complexe que bricolé mis au point par l’artiste qui enregistre des sons venus de l’espace sur un papier photosensible. La Sonakinatography Composition #2 de Channa Horwitz, reprend le système de notation du mouvement et du son à l’approche algorithmique élaboré par l’artiste et ouvre la voie à la notation du geste et du mouvement.
Parmi les expériences plus récentes, Ceal Floyer élève la sémiotique du quotidien, soit le langage technologique, au rang du ready-made. Helpline est une capture d’écran de la fameuse réponse de Siri « What can I help you with? » ; une technique de reproduction dont le nom est en soi un jeu de mot, à prendre dans son sens le plus objectif. Produite en 2018 pour Fair Models, Fragments of history, suggestive fair booths, Utopia of Flows des M/M (Paris) inverse le rapport vision/geste photographique source de toute archive, pour provoquer le réflexe inversé de photographier pour voir. La délégation du geste est aussi au cœur de l’expérience artistique de Wade Guyton. « Les premiers travaux que j’ai réalisés sur ordinateur, c’était comme de l’écriture, le clavier remplaçant le stylo. Au lieu de dessiner un X, j’ai décidé d’appuyer sur une touche » 5.
Contrairement aux Telephone Paintings de Moholy-Nagy, les Paintings de Wade Guyton exploitent les qualités picturales mais erratiques des imprimantes à jet d’encre. Il délègue en pleine conscience à des machines productrices de singularité et sublime ainsi la question de la maîtrise. Avec Black Paintings, livre d’artiste réalisé en 2010, Wade Guyton prolonge la mise en abyme d’un geste de peinture éditorial.
L’exposition retient du regard moderne, qui envisageait l’appareil photo comme une prothèse visuelle, sa faculté à augmenter les capacités de transmission corps/cerveau. Elle inscrit le couple humain/machine dans une histoire où l’outil est le catalyseur de notre rapport au monde.
Audrey Illouz, Sylvie Boulanger
1– Dominique Baqué, « Préface », in László Moholy-Nagy, Peinture, photographie, film et autres écrits sur la photographie, Édition Gallimard, Collection Folio essais, 2007, p. 28.
2– Louis Bec, « Postface », in Vilém Flusser, Les gestes, Édition Al Dante, 2014, p. 336.
3– Ibid, pp. 337-338.
4– Ibid. p340
5– Extrait de l’entretien avec Nicolas Trambley au Consortium, avril 2016
Tal ISAAC HADAD
Né à Paris en 1976, vit et travaille dans la même ville
Through You, 2019, performance
Tal Isaac Hadad est un artiste adepte des détournements de sources sonores, qu’il s’intéresse aux formes les plus populaires comme aux plus savantes. L’artiste nourrit en effet sa recherche par un travail de terrain. Il a récemment mené à l’Opéra de Montpellier des expériences inédites sur le corps, les représentations thérapeutiques de la musique et les rituels de l’Opéra. La performance Through You crée une expérience intime d’écoute. Elle prend pour point de départ un phénomène YouTube, la pratique ASMR (autonomous sensory meridian response – réponse automatique des méridiens sensoriels). Cette approche du monde par la relaxation consiste à trouver dans la simplicité d’un geste, d’un murmure ou d’un son déclencheur, une connexion automatique à nos sens. Dans la performance deux chanteur·euse·s lyriques se livrent dans chacune de nos oreilles à l’interprétation d’un duet d’opéra allant du chuchotement au chant lyrique. L’expérience sensorielle est intense, intime, au seuil de l’intrusion. La relation interpersonnelle s’intensifie entre l’émetteur et le récepteur. La situation d’écoute rappelle davantage une écoute binaurale qu’une situation de concert. Par l’entremise du son, la performance s’attache à reproduire un contact physique. Le son devient vecteur entre les corps.
Production Lab’Bel, cneai = Remerciements : CRD de Pantin
MATAN MITTWOCH
Né en 1982 à Tel-Aviv (Israël), vit et travaille à Paris
Waste, 2016, photographie, 213 x 160 cm
Le travail de Matan Mittwoch porte sur une exploration des techniques d’enregistrement et de reproduction par lesquelles une image ou un objet peuvent être générés. La photographie Waste de Matan Mittwoch renvoie à l’abstraction. L’artiste a posé sur la surface d’un écran tactile, un presse-papier (objet tombé en désuétude pour qui voudrait conserver des documents sur son bureau). De forme cubique et transparent, celui-ci réfléchit et diffracte la lumière à la surface de l’écran composé d’Apps et de leurs icônes agrandies jusqu’à ce que nos repères linguistiques se dissipent. L’œuvre se joue de la conservation de données – fonction initiale prêtée par l’artiste au presse papier – qui de l’arroseur arrosé est enregistré sous ?
Remerciements : FRAC Normandie Rouen
Matan Mittwoch, Waste, 2016, courtesy FRAC Normandie Rouen
MATAN MITTWOCH
Né en 1982 à Tel-Aviv (Israël), vit et travaille à Paris
Full-Stop Comma Closed-Bracket, 2018, panneaux d’inox perforés, 94 x 50 x 4,8 cm
La sculpture Full-Stop Comma Closed-Bracket est composée de cinq plaques de métal dont les perforations reprennent l’alignement des pixels d’un écran numérique. Mais à la différence de celui-ci pour percevoir le surgissement furtif de l’image, nos corps ne peuvent rester statiques, ils doivent se remettre en mouvement. La grille, qui a connu une fortune sans précédent au cours du XXe siècle, refait surface dans une pratique artistique ancrée dans l’ère numérique. L’écran qui est ici convoqué sert d’étalon mais il est totalement déchargé. Le titre fait référence à un émoticon, il semblerait que nos sens nous trompent et que nous ne soyons pas face à ce que nous croyons voir.
Production Lab’Bel, cneai = Remerciements : Dvir Gallery (Tel Aviv)
Matan Mittwoch, Full-Stop Comma Closed-Bracket, simulation, 2018, courtesy Dvir Gallery
JULIEN PREVIEUX
Né à Grenoble (France) en 1974, vit et travaille à Paris
Where Is My (Deep) Mind?, 2019, film, 20:00 min
L’économie, la politique, les technologies de pointe, l’industrie culturelle sont autant de « mondes » dans lesquels s’immisce la pratique artistique de Julien Prévieux. Le film Where Is My (Deep) Mind? fait suite à la performance Of Balls, Books And Hats (2018). L’artiste s’intéresse aux processus d’apprentissage intégrés aux appareils eux-mêmes, à l’apprentissage automatique ou Machine Learning alliés indispensables de la « smartification du monde ». Il revisite des expériences clés qui ont jalonné l’apprentissage automatique. Les gestes deviennent burlesques, les échanges verbaux ubuesques.
Coproduction : CNEAI =, Fondation des artistes.
Production déléguée : Pôle Nord Studio.
Ce film a reçu l’aide de Lab’Bel, de General Pop et du Département de la Seine-Saint-Denis.
Julien Prévieux, Where Is My (Deep) Mind?, photographie de tournage, 2019, photo Cneai
JULIEN PRÉVIEUX
Né à Grenoble (France) en 1974, vit et travaille à Paris
Pour Lana, 2018, 16 panneaux de contreplaqué sérigraphiés, 40 x 60 cm
L’installation Pour Lana présente une série de poèmes visuels écrits par l’artiste en Yerkish, une langue artificielle imaginée pour l’apprentissage du langage par les grands singes. En 1971, à l’occasion d’une expérience menée par Duane Rumbaugh et Ernst von Glaserfeld, la chimpanzée Lana apprend à composer des phrases avec les quelques 300 symboles géométriques de cette langue simplifiée. En associant les différents lexigrammes, Lana parvient à communiquer avec les scientifiques du laboratoire pour obtenir de la nourriture, écouter de la musique ou se faire chatouiller. Le jeu devient oulipien et rappelle ironiquement l’abstraction géométrique.
Remerciements : Atelier TCHIKEBE
Julien Prévieux, Pour Lana, détail, 2018, courtesy atelier TCHIKEBE
JULIEN PRÉVIEUX
Né à Grenoble (France) en 1974, vit et travaille à Paris
What Shall We Do Next? (Ultimate Pinch-to-Zoom), 2018, duratrans et caisson lumineux, 40 x 60 cm
Partant d’un geste numérique, le pinch-to-zoom (littéralement « pincer pour agrandir »), l’artiste met en scène ce mouvement en supprimant l’écran, support nécessaire à la réalisation de cette gestuelle. L’outil, prothèse, prolongement de la main est remplacé par un appareillage physiologique, qui évoque autant la rééducation que la torture et qui rejoue la contrition.
Julien Prévieux, What Shall We Do Next? (Ultimate Pinch-to-Zoom), 2018
CALLY SPOONER
Née à Ascot (Grande-Bretagne) en 1983, vit et travaille à Athènes (Grèce)
Failed British Silver II, 2018, impression, encre, stylo, crayon et papier, 22 pages A4
Qu’elle manipule l’installation, la performance, l’essai ou le roman, Cally Spooner s’attache à l’organisation sociale, au monde du travail, et à la place de l’individu à l’ère du technocapitalisme. Son travail mêle philoso- phie, musique pop, questions d’actualité et rhétorique entrepreneuriale. Failed British Silver II est l’une des trois partitions réalisées par l’artiste. Elle rassemble des photographies, des transcriptions, des pages manuscrites caviardées et des protocoles de performances. Cally Spooner met sur le même plan différentes procédures de travail qui convergent vers la notion de valeur et de libre arbitre. Ainsi, elle convoque indirectement des corps et des voix. La partition s’ouvre sur une série de photographies de la mégalopole londonienne en pleine fièvre constructrice, par son père depuis son téléphone professionnel. La relation interpersonnelle en est réduite à ses moindres effets, comme le laisse penser le mot yours esseulé sur l’une des pages de la partition. La communication verbale s’efface donc au profit de l’image.
Remerciements : Galerie gb agency (Paris), Collection Gérard Mavalais et François Michel (Paris)
Cally Spooner, Failed British Silver II, 2018, courtesy galerie gb agency & collection Gérard Mavalais et Fran- çois Michel, photo Aurélien Mole
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Autour des propositions inédites de Tal Isaac Hadad, Matan Mittwoch, Julien Prévieux et Cally Spooner, une série d’œuvres dessinent le contexte de la recherche artistique sur les modifications comportementales induites par les pratiques digitales domestiques. Avec des œuvres de Vito Acconci, Ceal Floyer, Lars Fredrikson, Wade Guyton, Channa Horwitz, M/M (Paris), László Moholy-Nagy et Antoni Muntadas.
Ceal Floyer, Helpline, 2018, courtesy collection Romain Leclère
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VITO ACCONCI
Né à New York (états-Unis) en 1940 et décédé dans la même ville en 2017
Avalanche, 1972, magazine, numéro 6, automne 1972
Centers, 1971, film, 22:28 min
Remerciements : Electronic Arts Intermix
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CEAL FLOYER
Née à Karachi (Pakistan) en 1968, vit et travaille à Berlin (Allemagne) Helpline, 2018, impression jet d’encre, 17,8 x 12,7 cm
Remerciements : Collection Romain Leclère
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LARS FREDRIKSON
Né à Stockholm (Suède) en 1926 et décédé à Vevouil (France) en 1997
Fax, 1980, dessins enregistrés sur papier electrosensible, 15 x 33,5 cm
Remerciements : Galerie In situ Fabienne Leclerc (Paris)
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WADE GUYTON
Né à Hammond (États-Unis) en 1972, vit et travaille à New-York (États-Unis)
Black Paintings, 2011, livre, 800 pages, 30,5 x 23 cm
Collection Cneai FMRA
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CHANNA HORWITZ
Née à Los Angeles (états-Unis) en 1932, vit et travaille dans la même ville Sonakinatography Composition #2, 1969-2012, dessin sur papier millimétré, 35,2 x 29,1 cm Collection privée
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M/M (PARIS)
Studio graphique fondé à Paris en 1992
Utopia of Flows, 2004-2006, maquette, 16 x 62 x 23 cm
Remerciements : Galerie Air de Paris
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LASZLO MOHOLY-NAGY
Né à Bácsborsód (Hongrie) en 1895 et mort à Chicago (Etats-Unis) en 1946
Construction in Enamel 1,2 and 3 (autre titre : Telephone Paintings), 1923-2012, émail sur plaque d’acier, 24 x 15 – 47,5 x 30 – 94 x 60 cm
Lichtspiel schwarz-weiss-grau (Jeu de lumière noir-blanc-gris), 1930, film muet, 5:30 min
Remerciements : Galerie Almine Rech (Bruxelles) & Light Cone
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ANTONI MUNTADAS
Né en 1942 à Barcelone (Espagne), vit et travaille à New York (états-Unis)
Actions, 1971, film, 13:00 min
Série Gestes, Série Portraits (On Translation), 1991-2006, inserts photographiques dans la revue Multitudes #25 (2006)
Remerciements : Electronic Arts Intermix
HABITER L’EXPOSITION
Performances, conversations, publications, lectures & ateliers à suivre sur notre Instagram @cneai.centredart et sur www.cneai.com
En complément, le programme Habiter l’exposition transforme Geste en une scène de recherche artistique live, ouverte et interactive. Pour ce faire, le Cneai opère une série d’invitations qui croisent les objets et les publics :
* TOUS LES SAMEDIS ET DIMANCHES de 15h à 18h
Through You
Performances de Tal Isaac Hadad
Chaque week-end de l’exposition, Tal Isaac Hadad propose des expériences d’écoute pour une personne, qui empruntent autant à l’opéra qu’à la pratique ASMR.
Programme réalisé en partenariat avec le CRD de Pantin.
* TOUS LES MERCREDIS
de 15h à 18h
Les petits ateliers du mercredi
L’exposition se transforme tous les mercredis en un temps pour les jeunes publics. Après une visite de l’espace d’exposition, un atelier pour les jeunes publics est mis en place dans la salle de collection, afin d’aborder l’art contemporain sous un angle ludique.
Prenez rendez-vous dans l’espace d’exposition ou sur mediation@cneai.com.
* TOUS LES JOURS
Le Collectionneur
Devenir commissaire d’exposition chez soi
Des rendez-vous dans les collections du Cneai sont ouverts pendant toute la durée de l’exposition. Pensé comme une artothèque de terrain, le programme permet à tou·te·s, en lien avec les artistes, de choisir, d’emprunter et d’organiser une exposition à domicile et, par là-même, de vivre toutes les étapes, toutes les découvertes et toutes les décisions que s’autorise la·le collectionneur·euse.
Prenez rendez-vous dans l’espace d’exposition ou sur mediation@cneai.com.
Programme réalisé en partenariat avec la Drac Île-de-France et la Région Île-de-France.
* LUNDI 11 FÉVRIER
(Hors les murs)
Expérimentation sonore
Ateliers avec Max-Louis Raugel
Le projet Expérimentation sonore, parcours qui croise des visites et des ateliers pratiques dans deux classes de CP de l’école Marcel Cachin située dans le quartier des Courtillières à Pantin, aboutit à une création sonore collective publique.
Inscription sur mediation@cneai.com
École Marcel Cachin, 77 avenue de la Division Leclerc 93500, Pantin. Programme réalisé en partenariat avec la Ville de Pantin.
HABITER L’EXPOSITION
Performances, conversations, publications, lectures & ateliers à suivre sur notre Instagram @cneai.centredart et sur www.cneai.com
* DIMANCHE 10 MARS
15h
Visite accompagnée de Audrey Illouz, Sylvie Boulanger, Matan Mittwoch.
16h
Des futurs dans le présent
Conversation avec Tarek Lakhrissi
En résidence au Cneai dans le cadre du programme EAC de la Région Île-de-France – Microlycée de Sénart (77) et Lycée Guillaume Apollinaire de Thiais (94) – l’artiste Tarek Lakhrissi confronte à l’exposition ses recherches sur le corps social et l’utilisation de l’enregistrement vidéo comme outil dans le processus d’indi- viduation.
Réalisé en partenariat avec la Région Île-de-France.
* VENDREDI 15 MARS ET SAMEDI 16 MARS
Les enjeux d’une prospective gestuelle
Ateliers avec Julien Prévieux
Quand tout ce qui nous entoure devient smart, des smartphones aux smartwatches, des smarts grids aux smart cities, que deviennent nos gestes et nos comportements ? Ce workshop expérimente des gestes à venir par la pratique, avec l’invitation d’intervenant·e·s issu·e·s de l’artisanat, de l’UX Design (User Ex- perience), du sport, de l’ingénierie IHM (Interface Homme-Machine), de la recherche académique et de la gastronomie. Chaque groupe est constitué d’une vingtaine de participant·e·s.
Dans le cadre de la résidence artistique de Julien Prévieux au Cneai, en partenariat avec le Département de la Seine-Saint-Denis.
* SAMEDI 16 MARS
14h30
Visite accompagnée de Audrey Illouz, Sylvie Boulanger, Julien Prévieux.
* JEUDI 21 MARS
de 11h à 19h
Publications Live @ElaineAlain
Une journée d’invitations faites à des personnalités et critiques pour publier en live sur le compte Instagram @ElaineAlain, orchestrées par Julien Prévieux avec la complicité des curatrices et de Romain Semeteys : le temps d’une recherche commune dans l’exposition et d’une série de publications digitales et imprimées. À suivre sur @ElaineAlain et @cneai.centredart.
HABITER L’EXPOSITION
Performances, conversations, publications, lectures & ateliers à suivre sur notre Instagram @cneai.centredart et sur www.cneai.com
* SAMEDI 30 MARS
de 15h à 19h
Les Écritures bougées
Lectures et performances avec Fabien Vallos
Comment bouge-t-on un texte ? Pourquoi parle-t-on en bougeant ? Dans quels types d’espaces et pour combien de temps ? Pourquoi parle-t-on immobile ? De quel type d’immobilité s’agit-il ? De quel type de mouvement ? De quels types de mots en fonction de quel mouvement ? L’anthologie des Écritures bougées rassemble quarante-deux textes d’écrivain·e·s, artistes, chorégraphes, poètes et performeur·euse·s, de plusieurs générations, qui pensent les rapports entre corps et écriture, corps et textualité. Une journée orchestrée par les éditions Mix à l’occasion de la publication : Les Écritures bougées – Une anthologie.
À suivre sur @cneai.centredart et sur www.cneai.com Programme réalisé en partenariat avec les éditions Mix.
17h
Visite accompagnée de Audrey Illouz, Sylvie Boulanger, Tal Isaac Hadad.
Taxi Tram
Une fois par mois, un voyage vers une sélection de trois lieux du réseau des centres d’art en Île-de-France pour partir à la découverte de la création contemporaine et vivre des moments uniques, en compagnie des artistes, des commissaires d’expositions et des équipes.
Maison des arts – centre d’art contemporain de Malakoff >>> Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac >>> cneai = centre national édition art image.
Inscriptions sur taxitram@tram-idf.f
* SUR INVITATION
Rencontres semestrielles
Lago di Data
Collectionneur·euse·s, regardeur·euse·s et éclaireur·euse·s tiennent salon dans une approche prospective, intuitive et affective, avec la transmission comme fil conducteur. Cercle d’échange curieux et fluctuant, Lago di Data partage ses découvertes, ses bonnes pratiques et ses projets en devenir lors de rencontres semestrielles avec les artistes, chez un·e membre de la communauté.
UNE PRODUCTION CNEAI ET LAB’BEl
LE CNEAI
UN CENTRE D’ART GRAND PARISISIEN
Espaces Expositions – Espace Collections – Résidence Maison Flottante
Le Cneai est un centre national d’art contemporain qui, depuis 20 ans, invite des artistes émergent·e·s ou reconnu·e·s en lien avec des questions de société, qui revendiquent l’expérience du sensible dans tous les domaines de l’activité humaine. Scène ouverte à la création de communautés, le Cneai accélère les projets des artistes qui développent de nouvelles autonomies économiques et culturelles, dans le cadre de pratiques, souvent collaboratives et toujours décloisonnées : pratique éditoriale, graphique, numérique, sociale, d’écriture, de musique, de production, etc. Le Cneai défend une utilité culturelle, un service au public et invente de nouveaux modèles de production et de transmission des formes artistiques, qui bousculent les catégories disciplinaires et impliquent tous les publics dans les projets artistiques, depuis la rencontre de l’artiste jusqu’à la diffusion des œuvres. Pour un ancrage riche sur le territoire, le Cneai développe son activité autour des programmes : exposition, résidence, démocratisation, éditorial, recherche, collections.
Les trois collections — Multiples, FMRA et Yona Friedman — sont ouvertes sur rendez-vous.
Trois grands projets publics structurent la démocratisation de l’art, déployés en 2018 sur six départements et à l’international :
* Le Musée sans bâtiment de Yona Friedman
* Le Collectionneur, artothèque de terrain et expositions chez l’habitant·e
* Iconotexte, un parcours des métiers de l’édition
LAB’BEl
LE LABORATOIRE ARTISTIQUE DU GROUPE BEl
Lab’Bel, le Laboratoire artistique du Groupe Bel, a été créé au printemps 2010 dans le but d’engager le Groupe Bel à rendre l’art contemporain accessible au plus grand nombre. Lab’Bel mène ses actions en conformité avec les valeurs de partage, d’accessibilité et de plaisir soutenues par le groupe agroalimentaire dont il émane.
Les activités de ce laboratoire d’idées au ton impertinent se partagent entre la constitution d’une collection d’art contemporain, aujourd’hui en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Dole, et la réalisation d’expositions et d’événements artistiques en France et en Europe. Lab’Bel initie également des séries de projets performatifs et transversaux où il peut être aussi bien question d’architecture moderniste que de poésie ou de musique. Lab’Bel produit régulièrement des films, des publications et des éditions artistiques qui servent de cadre à différents types de recherches et d’expérimentations.
Laurent Fiévet et Silvia Guerra en sont respectivement directeur et directrice artistique. Site internet : www.lab-bel.com
BIOGRAPHIES DES CURATRICES
Sylvie Boulanger
Sylvie Boulanger est commissaire d’exposition, éditrice et chercheuse. Elle dirige le Cneai à Paris-Pantin ainsi que les programmes Résidence Maison Flottante et Collection FMRA. Elle a co-fondé les journées M.A.D (Multiple art days – www.multipleartdays.com). Elle a été commissaire de plus de cent-cinquante expositions dont une trentaine hors de France, et éditrice d’une centaine de publications. Elle a travaillé avec de nombreux artistes tels que Hans-Peter Feldmann, François Morellet, Jef Geys, Alighiero Boetti, Matt Mullican, Yona Friedman, Claude Rutault, Yann Sérandour, Wade Guyton, Tatiana Trouvé, Seth Price, Pierre Leguillon, Jagna Ciuchta dans le développement et la diffusion de leur travail. Elle publie sur les nouvelles pratiques artistiques et est membre des groupes de recherche et comités scientifiques tels que Labex ICCA (Paris10), Laboratoire R.A.R.E (ENSAD Nancy), Edith ENSADHar et Revue Multitudes. Formation : Sciences politiques (I.E.P Paris), Philosophie-Esthétique (Master Recherche Paris I), Licence Lettres Modernes (Paris 4).
Audrey Illouz
Audrey Illouz est critique d’art et curatrice. Elle dirige le centre d’art Micro Onde. Depuis 2006, elle collabore aux revues Art press, Flash Art International et 02. Son travail de recherche porte sur l’art conceptuel et ses prolongements. Lauréate de la bourse Théorie / Critique du CNAP (2011), elle a mené une recherche sur Vito Acconci et le Studio Acconci. Elle s’intéresse parallèlement au medium photographique, à sa matéralité et ses détournements. Elle a notamment été commissaire des expositions Silêncio ! (2008) à la Galeria Vermelho à São Paulo, Chambres Sourdes (2011) au Parc Culturel de Rentilly, L’Apparition des Images (2013) à la Fondation d’entreprise Ricard, Dispositifs (Marina Gadonneix, Aurélie Pétrel, 2015) à la Comédie de Caen où elle a été commissaire associée entre 2015 et 2017.
INFORS PARTIQUES
Les Magasins généraux, 1 rue de l’Ancien Canal, Pantin
Métro : Ligne 5, Église de Pantin (Sortie 1) mail Charles de Gaulle jusqu’au canal et à droite RER E : station Pantin
Bus : arrêt Église de Pantin
Accès route : Porte de Pantin, avenue Jean Lolive, à gauche rue Ernest Renan,
puis à gauche rue de l’Ancien Canal
Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 19h Pour visiter les expositions, entrée côté canal
instagram : cneai.centredart facebook : cneai=
twitter : cneai