Olivier Dassault : Photographie « Langage de murs »
Exposition du 6 novembre au 5 décembre 2015
Sur une commande d’Isabelle Maeght, l’artiste propose un nouveau regard inspiré par la ville au gré des déambulations du capitaine d’industrie.
Un ensemble de tableaux photographiques abstraits et sculpturaux dédiés à la rencontre lumière-matière.
Galerie Maeght – 42 rue du Bac 75007 Paris
Horaires d’ouverture : lundi 10h / 18h et mardi au samedi 9h30 / 19h
Olivier Dassault, compositeur d’images
Olivier Dassault © Photo Benjamin Dauchez
Le parcours d’Olivier Dassault relève de l’inédit en même temps qu’il s’inscrit dans la grande tradition des artistes passionnés par les sciences et engagés dans le monde.
Grand patron, mathématicien, pilote émérite, ingénieur de l’École de l’air, docteur en informatique, député de l’Oise, Olivier Dassault développe avec rigueur et constance depuis sa jeunesse une œuvre reconnue de musicien et de photographe.
À l’invitation d’Isabelle Maeght, Olivier Dassault présente à la Galerie Maeght, à l’occasion de la manifestation « le mois de la photo », un ensemble inédit de photographies sur le thème du mur.
Langage de murs
La grammaire graphique rythmée d’Olivier Dassault confine à l’abstraction. Le mur renferme ses secrets, réfléchit la lumière et reçoit le regard.
C’est ce point de vue qu’adopte Olivier Dassault, partant le plus souvent d’un détail, saisissant l’instant, le moment longtemps recherché.
Ses photographies sont des arrêts sur images, son interprétation de l’instant qui s’émancipe de la réalité et du temps au profit de la vibration.
Intramuros, 2015,120 x 75 cm. © Studio Olivier Dassault / Galerie Maeght, Paris
Tableaux photographiques
Fidèles à l’argentique, les images d’Olivier Dassault sont réalisées sans retouche.
En procédant par déconstruction, le photographe révèle une autre réalité : le plaisir de saisir l’instant éphémère que seule la photographie permet de figer et de faire partager.
Le photographe fait naître des instantanés, puis procède à des recherches plastiques : si le jeu de surimpression à la prise de vue est essentiel, le travail d’atelier, la duplication du sujet, la recherche du support adéquat pour créer du nouveau le passionnent.
Au terme de ce parcours, la vision première du sujet est déroutée, le visible est devenu autre : la photographie initiale vit différemment qu’elle soit tirée sur papier ou imprimée sous altugass, dans des formats parfois monumentaux, voire mise en volumes de façon sculpturale.
Pictogramme, diptyque, 2015, 2 x 120 x 120 cm. © Studio Olivier Dassault / Galerie Maeght, Paris
À propos de l’œuvre photographique d’Olivier Dassault
Régulièrement exposée depuis 1977 à Paris comme à Londres, Cologne, Bruxelles ou Genève, l’œuvre photographique d’Olivier Dassault est présente dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, de plusieurs musées d’art moderne aux États-Unis (Palm Spring, Houston).
Son travail récent a été présenté en 2015 à l’Hôtel Drouot ainsi qu’à la Brafa de Bruxelles. Chevalier de la légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, officier des Arts et Lettres, Olivier Dassault est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages de photographie.
« Mes photographies se nourrissent de mon approche mathématique et musicale autant que de ma passion pour la peinture. En ce sens, exposer à la Galerie Maeght, où de si grands artistes se sont succédés tant pour montrer leur peinture que leur sculpture, leur œuvre gravé et photographié, m’ouvre les portes d’un merveilleux dialogue imaginaire », explique Olivier Dassault.
Dominique Païni, le critique d’art souligne la réussite d’Olivier Dassault
« Olivier Dassault : la perspective affrontée !
Est-ce son paradoxe, ou, qui sait, sa vanité ? La photographie est l’art qui mena au bout cette entreprise si représentative des défis de l’intelligence et qui s’origine à la Renaissance : restituer en deux dimensions l’espace et ses abîmes.
Folle entreprise de l’esprit humain engendrée à ce moment de l’histoire par la construction de la ville bourgeoise, par l’organisation rationnelle de la production des biens et la conviction que l’homme est au centre de tout.
À la fin du 19e, la peinture n’aura de cesse d’en découdre avec les lois géométriques qui assurèrent pendant du 20e près de quatre siècles l’efficacité des illusions optiques qui trompaient l’œil, sous le sceau de la vraisemblance, en le conduisant vers ce point imaginaire que l’on qualifia heureusement de fuite.
Oui, en effet, il fallait bien en sortir un jour ! La photographie, quelques furent ses embardées spirites, constructivistes ou matiéristes, prolongea et confirma mécaniquement les lois perspectivistes.
C’est ainsi que la peinture eut, pour un temps, la photographie pour alliée pictorialiste dans sa résistance contre la déconstruction…
Certains artistes consacrèrent leur vie, concentrèrent leur nécessaire et heureux penchant obsessionnel pour déjouer ce qu’imposent les contraintes et les vertus illusionnistes de la chambre noire.
Olivier Dassault est de ceux-là. Il s’inscrit dans la déjà ancienne tradition d’une photographie suspendue, délibérément suspendue entre l’enregistrement du réel – ses volumes, ses contours, ses lumières – et le chavirement abstrait.
Ce qui fait exception dans ces planches dynamiquement rythmées, souvent même marquées par une nervosité peu courante aujourd’hui en photographie, c’est la puissance lumineuse qui en émane.
Cette dernière est moins le résultat des contrastes qu’Olivier Dassault expérimente que des facéties de la transparence qu’il fabrique.
Néanmoins, ne nous y trompons pas, il ne recourt pas à l’efficience du caisson lumineux qui assurerait aisément la traversée du support des images.
Seuls les contrastes et la systématique pratique élégante de la surimpression produisent cette lumière. C’est ainsi qu’Olivier Dassault en découd encore avec les illusions spécifiques de la photographie.
Ce qui est frappant également ce sont les curiosités gestuelles de la présente série.
Comme s’il s’agissait pour le photographe de conjurer tout ce qui appartient à la complexité technique de l’apparition des formes et de sa fatalité immobile : l’agitation, la fébrilité parfois, traduites par ces trames, ces griffures et ces froissements qui défient l’autorité de la machine photographique.
Enfin, comment ne pas noter que ces abstractions trahissent un peu de mélancolie pour les lois de la perspective ainsi contrariées ?
Un certain goût pour le feuilletage des plans lumineux nous rassure sur la fascination spatiale d’Olivier Dassault : oui, c’est la surface qui l’obsède mais il sait nous glisser aux yeux (comme on dit « à l’oreille » – et il n’est pas musicien pour rien) qu’il n’a pas oublié que la photographie (se) joue de la profondeur du monde, lui ce voyageur sans limites.»
À propos de la Galerie Maeght
La Galerie Maeght est inaugurée avec l’exposition Henri Matisse en décembre 1945 à Paris.
Dès 1946, Bonnard, Braque, Marchand, Rouault, Baya exposent pour la première fois à la galerie parisienne.
En 1956, Paule et Adrien Maeght ouvrent leur propre galerie au 42, rue du Bac à Paris, avec une exposition d’Alberto Giacometti.
La nouvelle génération d’artistes « Maeght » y est exposée : Kelly, Cortot, Bazaine, Derain, Tal-Coat, Palazuelo, Chillida, Ubac, Fiedler. Ils sont rejoints dès 1966 par Bacon, Riopelle, Tàpies, Rebeyrolle, Bury, Adami, Monory.
En 1964, Adrien Maeght crée l’imprimerie ARTE en plein Paris où sont réalisées depuis toutes les éditions Maeght.
Avec plus de 12 000 titres publiés, Maeght Éditeur est reconnu comme le plus important éditeur de lithographies et de gravures au monde.
Aujourd’hui, la galerie et la librairie Maeght sont dirigées par Isabelle Maeght.
Les expositions permettent aux visiteurs et aux collectionneurs de retrouver les œuvres d’artistes historiques tels Miró, Calder, Braque, Matisse, Chagall, Tàpies, Chillida… et de découvrir les œuvres de Gasiorowski, Rebeyrolle, Monory, Del Re, Depin, Doerflinger, Couturier, Levy.
Jules Maeght Gallery à San Francisco a ouvert ses portes en novembre 2014 :
Jules Maeght Gallery 149 Gough St, San Francisco, CA 94102, USA.
www.julesmaeghtgallery.com
« Avec tous les amateurs d’art, nous formons une chaîne d’amitié et de passion qui n’a que faire des générations. C’est la force de la Galerie Maeght et sa raison d’être : puiser dans les ressources de son histoire pour aider les talents d’aujourd’hui et les confronter dans leur diversité », précise Isabelle Maeght.