La Galerie Jean-François Cazeau présente pour la première fois à Paris : une exposition d’oeuvres de l’artiste taiwanais Chang Ling.
Né en 1975 à Taiwan, Chang Ling a étudié aux Beaux-Arts de Bourges et de Paris.
Particulièrement influencé par ses maîtres Christian Boltanski, Jean-Luc Vilmouth et Jean-Marc Bustamante,
Chang Ling élabore ses oeuvres avec un style intense, fort et direct, à la suite de Chaïm Soutine.
© Chang Ling
Ressentir dans la privation et l’abondance
Formé à la haute école des beaux arts de Paris par Christian Boltanski, l’artiste prend conscience du caractère social de sa peinture en tant que témoignage.
Il devient le scribe de la modernité dans ce qu’elle possède de plus intime : son rapport au sentiment.
Les tableaux de Chang Ling nous confrontent habilement à notre ressenti dans une société qui oscille entre privation et abondance, consommation et frisson.
Il peint la viande que nous ingurgitons en masse, les jeux vidéos qui nous distraient de nos peines et apprivoisent la guerre, l’amour devenu un simple concept de survie, la foi comme starification.
Cette fragilité de notre mode de vie libéral, se traduit chez lui en un mécanisme iconographique proche de Blaue Reiter mais aussi de ses continuateurs comme Georg Baselitz et Willem de Kooning.
© Chang Ling
L’expressionisme face à la « non-peinture »
Dépassant la simple représentation, la peinture de Chang-Ling se fait acte, une catastrophe en mouvement, un perpétuel commencement.
En travaillant à l’huile « maigre » pour un maximum d’explosivité et d’intuition, ses toiles empruntent au mécanisme de l’enfance à l’instar de l’art brut, ce sont des diagrammes de couleurs dans lesquels évoluent le fameux « bonhomme » de Picasso.
En remettant le sentiment au centre de l’art, cette exposition constitue un coup de semonce dirigé contre les tenants de la non-peinture conservativement conceptuelle et de leurs adversaires de pacotille les nouveaux réactionnaires du savoir-faire ultra réaliste.
L’homme frissonne, l’homme consomme, l’homme ressent, l’homme est vivant, c’est la seule vérité que Chang-Ling nous lance au visage comme Chaim Soutine nous a jeté ses carcasses à la veille de la seconde guerre mondiale.
Galerie Jean-François Cazeau
8 rue Sainte Anastase
75003 Paris