En présentant l’œuvre de 120 artistes et designers contemporains, l’exposition se propose de jeter une nouvelle lumière sur l’Afrique en illustrant comment le design accompagne et stimule les métamorphoses d’ordre politique, économique, social, culturel et technologique que vit ce continent.
© Carl de Sauza/AFP/Getty Images
Souvent surgies de la collectivité et dans un contexte urbain, les pièces que réunit Making Africa jettent un pont entre la révolution numérique et notre existence analogique en réinterprétant de façon radicale les matériaux.
Elles assument leur responsabilité vis-à-vis de la société et non vis-à-vis du marché, et font des prévisions audacieuses sur l’avenir.
L’exposition s’appuie sur une nouvelle génération d’entrepreneurs, d’intellectuels et de designers africains, “natifs numériques”, qui veulent donner au monde un nouveau point de vue sur leur continent.
© Ojeikere Estate
Travaillant souvent à cheval entre plusieurs disciplines, ils s’affranchissent des notions conventionnelles sur le design, l’art, la photographie, le cinéma ou l’architecture.
Organisé en quatre sections, l’accrochage aborde les idées préconçues de l’Occident sur l’Afrique, explore le design comme outil efficace pour montrer en première personne le développement social et culturel ; analyse l’individu dans son environnement le plus proche, la ville ; et enfin s’attarde sur la culture africaine contemporaine soucieuse de ses racines.
Le Musée Guggenheim Bilbao présente Making Africa–Un continent de design contemporain, une exposition du Musée Guggenheim Bilbao montée en collaboration avec le Vitra Design Museum qui bénéficie du soutien de la German Federal Culture Foundation et de l’Art Mentor Foundation Lucerne.
Les commissaires se sont attachées à couvrir un large champ de domaines créatifs : design d’objets et de meubles, arts graphiques, illustration, mode, architecture, urbanisme, artisanat, cinéma, photographie…, autant de créations numériques ou analogiques qui reflètent les actuelles mutations politiques, économiques, sociales, culturelles et technologiques.
© Courtesy the artist, Gladstone Gallery and Victoria Miro Gallery. Commissioned by the Nasher Museum of Art at Duke University, Durham, NC.
Cette transformation mondiale, particulièrement évidente en Afrique, est pilotée par une nouvelle génération d’intellectuels et d’acteurs qui proposent des solutions multidisciplinaires et innovantes pour le continent et pour le monde entier.
Bouleversant la façon traditionnelle d’appréhender le design, les œuvres présentées ici apportent des réponses concrètes à la question de savoir ce que peut et ce que doit accomplir le design au XXIe siècle.
Souvent produites en petit nombre et surgies de la collectivité, de façon décentralisée et principalement dans un contexte urbain, les pièces sont plus tournées vers le processus que vers le résultat.
Elles émanent souvent de la fabrication informelle, où les outils traditionnels et électroniques transforment ce qui existe déjà pour produire du nouveau.
Réconciliant la révolution numérique et notre existence analogique, plus orientés vers la société que vers le marché, les artistes réinventent de façon radicale les matériaux et proclament d’audacieuses affirmations sur l’avenir.
© Mário Macilau
Ces créations contemporaines tissent un lien avec la période du milieu du XXe siècle, lorsqu’une jeune génération fêtait sa libération du colonialisme et revendiquait toute sa place dans le monde et son droit à un avenir prometteur.
L’exposition ne prétend pas offrir une image exhaustive du design en Afrique, chose impossible en raison de la taille, de la complexité et de la diversité d’un continent de 54 nations, plus de 2000 langues et cultures et 1 milliard d’habitants.
En revanche, elle veut offrir un nouveau récit, un parmi tant d’autres auxquels peut donner lieu l’Afrique, et nous aider à porter sur ce continent un regard neuf.
L’enjeu de Making Africa — Un continent de design contemporain est de jeter une nouvelle lumière sur le design contemporain africain par le biais du travail de plus de 120 artistes et designers, qui illustrent la façon dont le design accompagne et dynamise les métamorphoses politiques et économiques du continent.
Ainsi, l’exposition présente l’Afrique comme un centre d’expérimentation où s’ouvrent de nouvelles perspectives, où s’élaborent des solutions pour nous tous, et comme une force susceptible de renouveler le débat sur le potentiel du design au XXIe siècle.
© Omar Victor Diop, 2014
Cette expérimentation s’appuie sur une nouvelle génération d’entrepreneurs, d’intellectuels et de designers africains, “natifs numériques”, qui s’adressent à un public global et apportent au monde un nouveau regard.
Travaillant fréquemment à cheval entre plusieurs disciplines, ils s’affranchissent des définitions conventionnelles sur le design, l’art, la photographie, l’architecture ou le cinéma.
Lorsque les médias parlent du boom de l’Afrique, ils tendent à se focaliser sur sa rapide croissance économique ou sur sa grandissante classe moyenne, deux phénomènes qui continueront à alimenter les mutations qui se produiront au cours des décennies à venir.
Mais un autre changement a déjà transformé la vie quotidienne des Africains et exercé une influence significative sur l’œuvre des artistes et des designers : aujourd’hui, il existe 650 millions de portables en Afrique, plus qu’en Europe ou aux États-Unis.
Nombre de ces dispositifs ont accès à l’internet et offrent ainsi une plateforme pour communiquer et échanger des informations avec le monde, dans un immense mouvement d’ouverture qui a suscité et rendu possible le basculement de perspective qui sous-tend Making Africa—Un continent de design contemporain.
© Olalekan Jeyfous [vigilism.com] & Walé Oyéjidé [ikirejones.com]
Parcours de l’exposition
L’exposition comporte quatre sections. La première, Prologue, aborde les idées préconçues de l’Occident sur l’Afrique et pose une série de questions : qui parle du continent et comment ?
La deuxième section, I and We (Moi et nous), explore comment chacun communique sur soi, sur son appartenance à un groupe ou aussi sur la société.
La troisième section, Space and Object (Espace et objet), est consacrée à la façon dont l’environnement exerce une influence importante sur l’individu et sa production créative.
Finalement, la quatrième section, Origin and Future (Origine et futur), se penche sur la notion de temps : le passé précolonial et colonial, le passé récent et l’avenir.