La Fondation Entreprise Ricard accueille Sarah Tritz et son Diabolo du 24 novembre au 9 janvier, pour une exposition haute en couleurs.
© Sarah Tritz
« Faméliques mais toujours tirés à quatre épingles, les personnages filaires du bestiaire de Sarah Tritz cachent bien leur jeu. Sans épaisseur – on peut voir à travers malgré les parures et autres gris-gris dont ils sont affublés – les personnages qu’elle convoque à la Fondation d’entreprise Ricard, de Diabolo à Sluggo en passant par Le Géant ou La Figure assoupie, trainent derrière eux une cohorte d’invités mystères.
Ces aînés illustres ou oubliés que Sarah Tritz repêche sur le tamis de l’histoire de l’art (en convoquant avec une grande précision un petit dessin tremblé d’Antonin Artaud, un collage suturé de Picabia, une peinture criarde de Dana Schutz, mais aussi les poignées de porte anthropomorphiques du Musée d’art moderne de la ville de Paris) constituent le socle très sûr des caractères, ou characters, qui peuplent son œuvre.
Et lorsqu’elle s’aventure pour la première fois du côté de la sculpture en trois dimensions, bien en chair (fût-t-elle de bois), c’est paradoxalement lorsqu’elle va chercher du côté de la platitude de la BD en mettant en scène Sluggo, jeune garçon mal dégrossi tout droit sorti d’un comics américain des années ‘50.
Et c’est encore sur le même fond coloré qui sert d’étendoir aux personnages de cette BD pop que se dessinent à la Fondation d’entreprise Ricard les silhouettes tubulaires de l’exposition de Sarah Tritz.
Un théâtre miniature de noces contre nature, de couples mal assortis, qui dessine en creux une nouvelle représentation du monde à l’envers. » Claire Moulène, septembre 2015.
À propos de Sarah Tritz
© Sarah Tritz
Sarah Tritz est une artiste française, née en 1980, qui vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’ENSBA de Lyon, elle est représentée par la Galerie Anne Barrault à Paris.
Récemment montré lors d’une importante exposition personnelle, L’oeuf et les Sandales, au Parc Saint Léger, le travail de Sarah Tritz opère des croisements stylistiques et temporels, par l’appropriation d’objets et de références trouvés aussi bien dans l’histoire de l’art qu’au hasard de ses rencontres.
Dans ses oeuvres, l’abstraction côtoie la figuration, le dessin mène à la sculpture, la Renaissance italienne flirte avec les objets trouvés sur le trottoir ou encore le minimalisme américain jouxte des sculptures de style primitif.
Sarah Tritz a maintes fois été invitée à présenter son travail lors d’expositions personnelles comme Les Soleils Froissés au CAP de Saint-Fons (2011), Humain trop aux Beaux arts de Valenciennes (2010), avec Dominique Figarella au Lieu Commun à Toulouse (2011) ou encore Capriccio cherche comtesse à Bétonsalon à Paris (2008).
Elle a participé à de nombreuses expositions collectives en France comme récemment au Frac Limousin (2014), au Frac des pays de la Loire à Nantes (2014), au CAPC de Bordeaux (2010), au Centre Georges Pompidou (2008), au musée d’art contemporain de Lyon (2008) ou encore à La Galerie de Noisy-le-Sec (2004).
Son travail a également été exposé à l’étranger comme par la Galerie S/Z à Zürich lors de By word of mouth (2012), au Kaskadenkondensator à Bâle (2012), la Galleria Maze à Turin (2005) ou encore lors de la Biennale de la jeune création au Centre d’art contemporain de Moscou (NCCA, 2010).
Ses œuvres font partie de collections privées et publiques comme celles du CNAP ou du Frac Limousin.