Mémoires Brodées est un projet artistique engagé imaginé par la plasticienne-designer Tal Waldman qui a pour thème la mémoire collective et la migration, l’identité, le partage, la diversité culturelle.
Projet interdisciplinaire, il utilise des outils de l’art, de l’art décoratif et du design comme langages de conception.
Les cinq oeuvres présentées montrent les différents états d’une vie d’immigrant : les voyages, les souvenirs, les difficultés économiques.
Elles parlent aussi du maintien de l’intégrité et de l’adaptation, des dissemblances entre la patrie et la terre adoptive.
Cette aventure créative est un modèle original de production collective entre une artiste, et un groupe d’artisans.
« Il s’agissait de créer une œuvre qui parle du lieu de naissance et du lieu d’adoption à travers les mémoires incarnées dans la matière.
Ce qui est joli, dans ce migrant qui nous parle à travers les œuvres, c’est l’importance de sa richesse dans ce qu’il porte de vivant et non dans sa souffrance ». T.W.
“Mémoires brodées », une aventure artistique originale et collective proposée par Tal Waldman
Plasticienne, designer et architecte DPLG Israélo-Allemande, Tal Waldman explore, dans ses travaux, les intersections entre l’art, le design, la décoration et l’architecture.
Ce projet en est une nouvelle interprétation, bâti sur les thèmes de la migration.
Il s’attache à vouloir créer un langage visuel harmonisé qui mêle les différences.
Le projet présente ainsi l’espoir d’alliances possibles entre les mémoires collectives et envoie un message de tolérance.
Il montre l’importance des valeurs liées à la diversité des cultures, notamment par le choix des matériaux de différentes origines et par les interventions sur ces objets, respectueuses des traditions.
Le choix des matériaux récupérés a participé à créer un nouveau dialogue ent re les différents patrimoines, « Identité interrogative » français et orientaux.
Les broderies en provenance du Moyen-Orient, associées à différents éléments de mobilier traditionnel français mêlent des histoires, des mémoires, des cultures.
Cette aventure créative est un modèle original de production collective entre une artiste, designer et architecte, Tal Waldman, un groupe d’artisans parisiens et un photographe.
Dès la conception, la création des objets s’est imposée dans une démarche de travail collaboratif jusqu’à la réalisation des pièces.
La production des oeuvres est basée sur la récupération d’objets et s’inscrit ainsi dans la durabilité et dans le cadre de l’économie circulaire.
Le travail photographique a mis en valeur la gestuelle des créateurs ainsi que le travail d’écriture ont amplifié la dimension humaine du projet.
Dix personnes ont participé à ce projet
Tal Waldman, à l’origine du projet | Jennyfer Moret, brodeuse haute-couture | Romain Maldague, ébéniste et restaurateur de meubles anciens | Hubert Kerléo, ébéniste | Philippe Moreau, tapissier | Pascal Frisa, ébéniste | Alain Nimsgern tapissier | Christine Bruckner, céramiste | Anne-Sophie Pellerin, journaliste | Thomas Bremond, photographe.
Commissariat : Sylvette Botella-Gaudichon
Catalogue édité à l’occasion de l’exposition.
La scénographie de l’exposition est réalisée avec le concours des peintures Tollens.
Une recherche à travers tout l’Orient
Tal Waldman découvre dans la ville ancienne de Jérusalem en 2011, une collection extraordinaire de robes palestiniennes dont certaines ont été confectionnées il y a trente ou quarante ans.
Elle s’engage alors dans un processus qui entremêle histoire personnelle et mémoire collective où des broderies palestiniennes et israéliennes, de sa terre natale, enrichissent des meubles traditionnels français, de sa terre d’adoption.
La situation politique à Damas, la distance et les difficultés économiques, les différences de langue et de culture n’ont pas empêché le projet de naître.
Tal trouve à force de recherches, des broderies et pièces de mobilier israéliennes juives, éthiopiennes et marocaines et associe toutes ces cultures dans ses créations.
Les pièces originales palestiniennes viennent de Gaza, Hébron, Jérusalem et Damas, les pièces originales juives éthiopiennes viennent d’Israël.
Il était important dans la démarche de la brodeuse à Paris que le résultat final ne laisse apercevoir qu’une seule broderie.
Un processus de fabrication multiculturel, historique et contemporain
Des artisans d’art parisiens – ébénistes, tapissiers, brodeuses, céramistes – s’engagent ensuite avec elle dans la création de pièces uniques.
Ensemble, ils travaillent sur le choix des pièces et des matériaux mais également sur le concept même des oeuvres.
L’interdisciplinarité qui enrichit la créativité, le mode de production proposé ici, est une référence à des courants artistiques du début du siècle dernier en Europe.
Plus le projet avançait, plus les gens se libéraient, plus les pièces se libéraient dans une grande harmonie intellectuelle.
Les broderies : du “point de Bethléem” au “point de Boulogne”…
Les pièces originales palestiniennes qui viennent de Gaza, Hébron, Jérusalem et Damas sont des robes brodées utilisées pour les cérémonies.
Le plastron est richement brodé de thèmes traditionnels floraux ou géométriques suivant l’origine géographique. Les trois techniques principales sont le point de croix, le point de remplissage type «le passé plat» et le point de « Bethléem» ressemblant au « point de Boulogne ».
Les pièces originales juives éthiopiennes qui viennent d’Israël, utilisent des textiles et des fils colorés.
La technique employée est le «point de chaînette» ou le point de remplissage type «passé plat» ou «point araignée ».
Pour assembler et harmoniser l’ensemble, les techniques d’application et d’incrustation utilisées sont le «point riche», réalisé au crochet de Lunéville.
La broderie de Lunéville est une broderie de perles et de paillettes utilisée en haute couture, ici adaptée en utilisant uniquement du fil.
Autour de l’exposition
20 photos : « l’équipe au travail » (format 30x40cm sur Aluminium blanc)
Un enregistrement audio de 7mn30 sur le processus de travail et l’histoire des œuvres, à partir de 10 h d’interviews avec la journaliste Anne Sophie Pellerin.
Une documentation photographique et chronologique de la recherche et la création à travers des photos, des esquisses et des textes pris depuis 2012. . Plaquette :30 pages avec textes, photos, illustration sur le processus de travail et l’histoire des œuvres.
Après une formation de dessin en Israël et en Inde, puis en architecture à Jérusalem et à Berlin en 2000, Tal Waldman obtient son diplôme de maîtrise avec mention très bien en architecture de Paris La Villette.
De 1996 à 2005, elle travaille dans des agences de renom tels que Jean Nouvel, Christian de Portzamparc et Jean-Paul Viguier.
En 2006, elle crée Talva Design, autour de projets multidisciplinaires de plasticienne, artiste, designer, créatrice textile et d’arts décoratifs.
Son travail porte sur la recherche ou sur des créations pour des éditeurs de design et de décoration (papiers peints, textiles, luminaires, mobilier, vitraux, céramiques etc…).
En 2009, elle a reçu le prix de la Ville de paris et Jules Pansu sur son travail contemporain sur la tapisserie traditionnelle pour son oeuvre “Le Jardin de la Création”.
Plasticienne, designer et architecte DPLG, Tal Waldman explore les intersections entre l’art, le design, la décoration et l’architecture.
Les créations de Talva Design sont exposées réguliêrement dans les salons internationaux tels que Maison & Objet à Paris, ou le Salone Internazionale del Mobile à Milan.
Lauréate du concours de la ville de Paris et Jules Pansu proposant un regard contemporain sur la tapisserie Jacquard traditionnelle en 2009 elle a été finaliste des prix de design de la Ville de Paris en 1996, a participé à la Biennale de Design de Saint-Étienne en 2008, et à l’Art Biennale de Paris en 2009.
Désignée membre du jury pour les concours d’art, design et architecture à Cologne en 2011, elle expose régulièrement dans des galeries, institutions et rencontres professionnelles.
Depuis 2010, elle s’engage pour un design dévoué et passionné dans des projets à long terme qui s’appuient sur l’esprit de la durabilité et de la dimension sociale et qui dominent aujourd’hui ses activités.
Parmi ses thèmes de recherche : un projet d’un nouveau matériau nommé «Papier & Métal» basé sur un mode de réalisation artisanal.
Un projet d’art, d’installation et de recherche nommé «bois urbain» qui recrée le bois en papier recyclé de façon structurelle et poétique, ou le programme annuel «Workshop & Up-cycling» depuis 2011.
Elle traite aussi le thème de la maternité notamment avec l’installation “la Madone et l‘enfant”, exposé à l’Eglise de la Madeleine à Paris, cinq années de recherche entre des expositions de peintures et tapisseries .
Elle collabore regulièrement pour des maisons de design, décoration et d’édition telles que :
Wall&Deco, Pylones, Facteur Céleste, International Graphics, La Fiancée du Mékong, Euro Carpet et Fischbacher, Amnesty International, Jules Pansu, Plage, …
Actuellement elle travaille en recherche sur le verre, la céramique et la pierre, dont un projet d’art et design basé sur le verre recyclé et un projet de recherche collaboratif sur le vitrail 3D.
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