Mémoire de l’Avenir — Memory of the Future
Exposition VOID
de la photographe AVIVIT SEGAL
03.09-01.10.2016
Void/vide
La nature même de l’image est de donner à voir : des lieux, des situations, des événements, des personnes.
Paradoxalement, le travail photographique d’Avivit Segal cherche à faire disparaître pour inviter à se concentrer sur l’essentiel. En utilisant la technique de la surexposition elle crée des zones de vides, des espaces blancs, dans une quête de l’image “nue”, intemporelle.
Si traditionnellement en occident la tendance était à chasser le vide, la confrontation entre l’occident et l’orient a nettement contribué à faire évoluer cette vision.
Dans le Taoïsme le vide se trouve à la confluence entre deux énergies vitales le Yin et le yang. Il a gouverné et régit l’existence de la peinture chinoise jusqu’à ses artistes les plus contemporains.
Cette confrontation a permis aux artistes occidentaux du XXe s de commencer à questionner sa présence. Kazimir Malevitch avec son carré blanc sur fond blanc en sera le précurseur le plus radical. Suivront Marcel Duchamp, Yves Klein, Lucio Fontana, Robert Irwin …
Leurs différentes expérimentations donneront même lieu en 2009 à une exposition au Centre Pompidou « Vides, une rétrospective » présentant neuf salles dénuées d’œuvres.
Radicalité plastique, revendication économique, questionnement de l’imaginaire… telles étaient les différentes recherches artistiques évoquées.
D’une religion à l’autre, d’une culture à l’autre l’appréhension du vide diffère. Tantôt le rien, tantôt le plein. Il est pour Avivit Segal un espace de projection mentale qui pousse à la réflexion, ou à l’évasion.
Il permet l’appropriation de l’image dans le sens où elle contient, sans idée précise de temps ou d’espace, une forme d’universalisme.
Dans le travail d’Avivit Segal, l’apparente banalité du réel se transforme en poésie de l’instant. La nature y tient une place essentielle.
Alors que dans sa première série des « Plages » l’artiste représente un espace infini où le blanc domine, sa deuxième série des « Végétaux » présente en plan resserré des lignes et arabesques qui remplissent l’image.
Si les deux séries paraissent radicalement opposées, elles sont pourtant complémentaires dans le cheminement de l’artiste. Fortement influencée par les philosophies orientales, Avivit Segal fait ici référence à la pensée Taoïste selon laquelle le plein n’existe pas sans le vide.
Margalit Berriet / Marie-Cécile Berdaguer
Curateurs: Daniella Talmor commissaire indépendante et ancienne commissaire en chef du Haifa Museum of Art.Margalit Berriet & Marie-Cécile Berdaguer [MDA].
VERNISSAGE
Vendredi 2 septembre à partir de 19H
20H présentation de l’exposition avec l’artiste et les commissaires
20H30 performance [musique contemporaine] avec ESKIMO
Eskimo est sans doute une vieille âme pour insuffler tant de maturité dans les chansons qu’elle écrit, compose et interprète.
Nul besoin d’artifice. La voix, les mains sur la guitare, suffisent à éclairer ces paysages familiers qui scintillent à nos oreilles. Il y demeure quelque chose de rare, d’intègre qui charrie nos émotions. On écoute ces visions intimes, pudiques où se marient les antagonismes: douceur métallique, chaleur lunaire, c’est entre ces mots que se déploient le don et le talent de l’Eskimo.
Crédit photo © Julien Bourgeois
45/47 rue Ramponeau 75020 Paris
Tél: 09 51 17 18 75
M° Belleville [L2 – 11]
Ouverture Lundi-Samedi 11H-19H