Pavillon du Liban à la 57e Exposition Internationale d’Art contemporain
de la Biennale de Venise
du 13 mai au 26 novembre 2017
ŠamaŠ
Soleil Noir Soleil – Zad Moultaka
Artiste libanais pluridisciplinaire, compositeur et plasticien, Zad Moultaka représente le Liban à la 57e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise, du 13 mai au 26 novembre 2017.
Avec son œuvre monumentale, ŠamaŠ, Zad Moultaka conjugue l’invention musicale avec la recherche plastique, dans une démarche radicale où la technologie naît de l’archaïque.
Hanté par l’idée de lier les rives de l’Orient et de l’Occident en une seule voix, Zad Moultaka érige dans l’Arsenale Nuovissimo un monument à ŠamaŠ, le dieu du soleil et de la justice des Babyloniens, représenté sur le Code d’Hammourabi, haute stèle considérée comme la première table de loi.
En faisant chanter un monumental moteur de bombardier et en l’adossant à un mur étincelant, évocation du veau d’or, il tente, avec cette relique crépusculaire psalmodiée, de conjurer l’apocalypse arabe annoncée.
Avec ŠamaŠ, Zad Moultaka affronte la barbarie avec ses propres armes, dans un vibrant appel, une synergie de formes, de matières et de sons sous le commissariat artistique d’Emmanuel Daydé, historien et critique d’art.
« Le projet ŠamaŠ trouve son origine dans le Code d’Hammourabi, considéré comme la première table de loi, gravée sur une haute stèle de basalte noir près de 2000 ans avant notre ère. En haut de ce majestueux totem figure ŠamaŠ, le dieu Soleil.
Tout comme la lumière disperse les ténèbres, ŠamaŠ expose le mal en pleine lumière et met fin à l’injustice. » Zad Moultaka
« A l’école documentaire implacable emmenée par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige comme à l’expressionnisme émotionnel, véhiculée hier par Marwan ou aujourd’hui par les frères Baalbaki, Moultaka oppose un archaïsme cosmogonique inédit dans le monde arabe. » Emmanuel Daydé
Un retour très attendu du Liban à la Biennale de Venise
Longtemps absent de la scène internationale vénitienne, le Liban s’est doté pour la première fois d’un pavillon national en 2007, au cours de la 52e Biennale de Venise.
Soutenu par le Ministère de la Culture du Liban, il fut installé dans une ancienne brasserie, sur l’île de la Giudecca, et fut l’occasion d’une exposition collective (Foreword).
Panorama diversifié de la scène artistique libanaise, cette exposition réunissait Fouad Elkoury, Lamia Joreige, Walid Sadek, Mounira Al Solh et Akram Zaatari.
La dernière participation du Liban à la Biennale de Venise date de 2013, représentée par le vidéaste Akram Zaatari, avec son installation vidéo Lettre au pilote qui a désobéi, accueillie au cœur de l’Arsenale.
En 2017, le Liban fait son retour à la Biennale avec l’installation ŠamaŠ de Zad Moultaka.
ŠamaŠ Itima, création musicale de l’œuvre
« Questionner l’imaginaire musical d’un temps reculé voire archaïque n’est pas une simple spéculation de compositeur, c’est avant tout la quête d’une énergie ancienne, d’un espace ancré dans des croyances reliant le destin de l’homme à quelque chose qui va au-delà des apparences, un espace enseveli de nos jours sous les décombres d’un monde terriblement superficiel.
Loin d’une quelconque reconstruction historique, il s’agit de chercher en soi des débris d’un archaïsme salutaire, permettant simplement de se recentré sur une intériorité, violentée par un trop plein de l’apparent. » Zad Moultaka
La pièce musicale ŠamaŠ Itima (Soleil Obscur), partie intégrante de l’installation ŠamaŠ pour le Pavillon du Liban à la Biennale de Venise, est la quatrième pièce à s’inspirer des langues anciennes, après Baal pour orchestre, Anath pour voix de basses et ensemble instrumental et Leipsano pour orchestre et trois chœurs.
ŠamaŠ Itima, nouvelle création originale de Zad Moultaka pour 32 chanteurs, emprunte son texte à l’hymne au dieu Sumérien de la justice, et puise dans un lexique akkadien des mots mutilés, amputés comme après une déflagration d’un missile tombé en plein milieu de la langue.
Alors que les voix humaines et terrestres peinent à avancer dans une matière boueuse qui emprisonne les sons, un chant céleste plane au-dessus des têtes, une étrange mélodie surgie d’un réacteur de bombardier datant des années 1950.
Dans cette tragédie qui s’abat sur le Moyen Orient, ŠamaŠ fait ainsi chanter la violence à défaut de la taire.
Création : 11 mai 2017 dans le Pavillon du Liban – Biennale de Venise 2017 Chœur de l’Université Antonine-Liban (Direction : Toufik Maatouk)
Informations pratiques:
57e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise
13 mai – 26 novembre 2017
Pavillon libanais
Tese N°100
Arsenale Nuovissimo Venise