PAUL DE PIGNOL
Incarnations
Dessins et sculptures
Du 8 juin au 29 juillet 2017
à la Loo & Lou Gallery Haut Marais
La Loo & Lou Gallery expose une sélection de sculptures en bronze et de dessins de Paul de Pignol mêlant pièces anciennes et œuvres plus récentes.
Des figures en cire et en plâtre brutes ainsi qu’une nouvelle série de dessins au fusain intitulée ‘‘ Figures de cendre ’’ seront présentées pour la première fois.
Dans ces deux disciplines, le travail de Paul de Pignol se concentre sur la figure féminine autour de thématiques universelles (la naissance, la vie, la mort) à travers l’exploration du corps féminin dont il interroge la fonction, la masse, la composition, la décomposition et la présence dans un va-et-vient entre le dedans et le dehors.
La cire, matériau malléable proche de la chair, lui permet de fouiller les entrailles d’une matière tortueuse, d’explorer le vivant en conférant à ses sculptures un aspect très organique.
Peintre de formation, Paul de Pignol construit en effet ses œuvres cellule par cellule comme des touches de couleurs posées sur la toile.
Les gouttes qui s’amoncellent sur la tige métallique de ses sculptures épousent les lois de la Gravité. Comme la sève des arbres, elles irriguent l’organisme et font vibrer la matière donnant vie, tantôt à des corps boursoufflés, tantôt à d’étranges figures rhizomiques qui ont germé dans l’esprit du sculpteur lors de la grande tempête de 1999.
L’artiste, dont l’atelier se trouve proche de la forêt de Fontainebleau, découvre alors tout le système racinaire révélé par les arbres couchés et arrachés par la tempête dont l’aspect anthropomorphique l’inspire pour ajouter des bras à ses sculptures.
Ce prolongement du corps dans une fusion avec le végétal conforte l’ancrage profond de l’œuvre dans la terre.
Les dessins de Paul de Pignol sont le prolongement d’un travail de recherche sur les volumes où l’artiste perpétue le geste du sculpteur en posant la lumière par petites touches d’effacement de matière sur la feuille noircie de poudre de fusain. Les corps ainsi révélés possèdent une présence spectrale.
Sur un plan esthétique, certaines figues élancées évoquent Giacometti, ses Venus tout en rondeur au ventre proéminent, les statuettes féminines typiques du Paléolithique.
Ses Venus à la nudité toute ouverte sont à mettre en corrélation avec la Vénus des médecins de Clemente Susini à la fin du 18e siècle, ‘‘ nues jusqu’aux entrailles ’’, évoquées par George Didi Huberman dans son ouvrage ‘‘ Ouvrir Venus ’’ (éditions Gallimard).
Nourries de toutes les représentations de la femme jusqu’aux plus archaïques, les œuvres de Paul de Pignol explorent l’espace polysémique du corps avec une portée existentielle qui pose le postulat du féminin de l’Etre.
Informations pratiques
20, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris 3e
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19 h