Meeting point Marie-Anita Gaube
Exposition du 21 octobre au 9 décembre 2017
Après Nouvelles aires, en 2015, Marie Anita Gaube est pour la deuxième fois à l’affiche du 10 rue de Crimée pour une exposition personnelle. Meeting point se tiendra à la galerie du 20 octobre au 9 décembre 2017, en résonance avec la 14 ème biennale dʼart contemporain de Lyon. A la lumière de cette exposition, qui réunira un choix de peintures et de dessins, on remarquera la maturité acquise par l’artiste d’expo en expo comme en témoignent les questionnements qui guident sa recherche picturale :
« Moi : C’est ici, vous y êtes !
Lui : bon ! Est-ce bien ce lieu idyllique dont on m’avait parlé ?
Moi : Si tu crois ce qu’on te dit, tu te trompes…
Lui : « Celui qui sait ne peut aller au-delà d’un horizon connu » Georges Bataille, l’expérience mystique
Meeting point : point de rencontre entre deux mondes. Endroit où se retrouvent des individus pour vivre une expérience. Ils dialoguent silencieusement, mettent en place des actions : parades, traversées, piques niques cosmiques et autres « cérémonies » ; autant de stratagèmes pour faire face aux mondes étranges et déroutants desquels ils se sentent piégés.
La couleur est un souvenir, un flash, une survivance de mon expérience sensible du monde. Elle flatte et perturbe simultanément une lecture aisée du tableau. Le sujet, c’est l’Homme et son monde qui bascule avec lui. C’est l’homme, livré à lui-même ou prenant place dans le collectif, qui tente de déjouer le système, de passer au-delà des règles imposées, de retourner à innocence.
Dans la peinture on joue. L’atelier, c’est un terrain de jeu, une hétérotopie…La matière première, c’est le monde comme un immense bocal de matières et d’idées, d’idéologies, d’actions, et de révolutions. L’art est une forme de résistance. J’ai le sentiment que pour comprendre la vérité il faut retourner à une sorte d’insouciance, ne pas avoir peur de mettre à nu, de déformer, de découper, de recoller, et de créer des combinaisons parfois absurdes. Bien faire cela ne sert à rien.
Le décor est posé. C’est un lieu idyllique, une sorte de jardin d’Eden ; on a envie de s’y glisser. J’aime le lieu du jardin car il a cette qualité, dans la symbolique collective, d’être un sas, un lieu de transition entre l’intime et le monde extérieur, entre le soi profond et le soi « civilisé ». Cette dualité s’étend à d’autres niveaux dans ces peintures : La perspective articule différentes architectures. Les objets ne convergent pas vers un point unique, mais vers des espaces différents.
Cette mise en scène des points de vue est volontairement maladroite ou plutôt bouleversée. Je renoue, dans cette dernière série de peintures, avec des travaux plus anciens (2013,2014), qui étaient habités par des figures qui prenaient place dans des situations précaires.
Le corps subit ici une expérience tantôt mystique, tantôt profane. Il tombe, il fuit à l’image de St Antoine dans le désert. Il erre sur un radeau qui n’existe plus, il attend une annonce. Fragmenté, domestiqué, aliéné, puis déformé, il se constitue d’une matière modelable. Soudain il se fige, reste pétrifié, ne pouvant plus rien faire…Il devient alors ce témoin immobile dʼun monde qui glisse et se délite.
A quel endroit, la peinture nous permet-t-elle de s’affranchir du rationnel ? Je ne cherche pas à reproduire mais à représenter, à saisir des interstices, des reflets cachés.
Marie-Anita Gaube
Galerie Françoise Besson
10, rue de crimée – 69001 Lyon
contact@francoisebesson.com
www.francoisebesson.com
+33 (0)4 78 30 54 75
+33 (0)6 07 37 45 32
Métro C Croix -Rousse
(À 1 min, bd de la Croix-Rousse)
Bus Ligne C3 ou C13 hôtel de Ville.
Du mercredi au samedi De 14h30 à 19h et tous les jours sur RDV.
Exposition du 21 octobre au 9 décembre 2017