LA FOLIE EN TÊTE
Aux racines de l’art brut
MAISON DE VICTOR HUGO EXPOSITION DU 16 NOVEMBRE 2017 AU 18 MARS 2018
Comme pour Entrée des médiums, en 2012, en s’ancrant dans la vie de Victor Hugo – la folie qui frappe son frère Eugène et sa fi lle Adèle –, l’exposition propose d’explorer la constitution d’un nouveau territoire de l’art.
Entre les Lumières et le romantisme germe un nouveau regard sur la maladie mentale. Au cours du XIXe siècle, les œuvres des internés vont retenir l’attention des psychiatres qui les suscitent parfois à des fi ns « d’art-thérapie ». Ceux-ci en seront les premiers collection neurs, les premiers « critiques », leur souci de diagnostic et d’étude s’ouvrent peu à peu sur la conscience d’être face à un art véritable.
Refusant l’imagerie de la folie et sa mise en spectacle des troubles mentaux, l’exposition entend ne montrer que l’œuvre des malades et leur rendre hommage, en tant qu’artistes, comme elle rend aussi hommage aux psychiatres.
Le parcours de visite, organisé de façon chronologique à travers quatre grandes collections européennes, met en lumière près de 200 œuvres parmi les plus anciennes et peu ou pas vues en France. Clandestines, fragiles, faites sur les murs de l’asile ou sur des matériaux de hasard récupérés en cachette, dessins ou peintures, broderies ou objets, chacune de ces œuvres nous ouvre un univers et nous plonge aux racines de l’Art brut.
Fondé à Dumfries, en Écosse, en 1838, le Crichton Royal Hospital fut une institution pionnière en matière d’art thérapie. William A. F. Browne (1805-1885) y a réuni de 1838 à 1857 une importante collection des productions des patients, aujourd’hui conservée par les archives de Dumfries et du Galloway.
Collection du Dr Auguste Marie
Très tôt, Auguste Marie (1865-1934) porta attention aux travaux des malades, encourageant à la fois leur créativité et l’activité même de collection, en particularité lorsqu’il fut en poste à Villejuif, où il est nommé en 1900. Sa collection fut dispersée, mais une partie essentielle fut acquise par Jean Dubuffet et se trouve aujourd’hui à la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
Collection Walter Morgenthaler
Conservée au Psychiatrie-Museum de Berne, cette collection est issue de l’asile de la Waldau (die Bernische kantonale Irrenanstalt Waldau), rendu célèbre par la présence de personnalité comme Robert Walser et surtout Adolf Wölfli reconnu comme une figure tutélaire de l’art brut. Le Dr Walter Morgenthaler (1882-1965) dirigea l’institution de 1913 à 1920.
Commencée dès la fin du XIXe siècle à l’hôpital psychiatrique de l’Université de Heidelberg cette collection est devenue mythique par le livre publié à partir de son étude, en 1922, par Hans Prinzhorn (1886- 1933), Expressions de la Folie, qui eut une grande influence sur les artistes d’avant-garde. C’est aussi dans cette collection que les nazis ont puisé les œuvres incluses dans l’exposition d’« art dégénéré » en 1937.
LA MAISON DE VICTOR HUGO
L’appartement que Victor Hugo loua de 1832 à 1848, au 6, place Royale (devenue place des Vosges) est aujourd’hui aménagé de façon à vous faire parcourir sa vie tout en évoquant ses écrits, à travers les meubles, objets et œuvres d’art lui ayant appartenu ou bien encore qu’il a créés lui-même.
Victor Hugo a lui-même partagé sa vie, lors de la publication d’Actes et Paroles (1875-1876), en trois grandes périodes : Avant l’exil, Pendant l’exil, Depuis l’exil. Elles ont servi de scansion pour le réaménagement de l’appartement qui vous propose un parcours chronologique.
Créé en 1902, année du centenaire de la naissance de Victor Hugo, à la suite de l’importante donation faite à la Ville de Paris par Paul Meurice, ami de longue date du poète, le musée installé place des Vosges conserve plusieurs centaines de dessins de Victor Hugo, des peintures d’artistes rendant hommage à l’écrivain et à son œuvre, des estampes, des caricatures, des éditions, des pièces de mobilier… La réinstallation du salon chinois et de la salle à manger d’inspiration médiévale, conçus par Victor Hugo pour la maison de Juliette Drouet à Guernesey évoque avec magnificence les talents de décorateur du poète.
Enfin, une donation des petits-enfants du poète a permis une fidèle reconstitution de la chambre où il est mort le 22 mai 1885.
Infos pratiques
6 place des Vosges 75004 Paris
01 42 72 10 16 www.maisonsvictorhugo.paris.fr
Horaires
10h – 18h, du mardi au dimanche
Tarifs
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6 €
Activités culturelles
Tous publics, tous âges
Réservations : Inga Walc-Bezombes – 01 71 28 14 85