THOMAS PAQUET FRAGMENTS #1
EXPOSITION DU 25 JANVIER AU 10 MARS 2018
GALERIE THIERRY BIGAIGNON
(RE)CONSTRUIRE LE RÉEL ! « On n’a jamais bien vu le monde si l’on n’a pas rêvé ce que l’on voyait ». C’est avec cette citation du philosophe Gaston Bachelard que Thomas Paquet présente l’essence-même de son travail. Une invitation à la rêverie, un voyage vers l’inconnu, un jeu de lumière poétique. Comment retracer l’émoi de la vie dans la matière ? Comment représenter ce qui nous dépasse, nous contient, sans que nous n’en voyions les contours ? Comment distinguer le vivant de l’inerte ?
Pour Thomas Paquet, photographe franco-canadien basé à Paris, « la photographie constitue à la fois un extrême de certitude, parce qu’elle représente une réalité qui a existé, et un extrême d’incertitude, parce qu’on n’a jamais vu ce qu’elle représente de la même façon qu’elle le représente ».
Qu’elle soit mystique ou scientifique, la photographie est un jeu de construction permettant de peindre une expérience. Un jeu des perceptions et des interprétations, un voyage dont la finalité laisse la réflexion en flottement devant un monde parfois impalpable.
En exploitant nos croyances et nos représentations du monde, en déjouant les rapports d’échelles et les protocoles de fabrication des images, Thomas Paquet attise notre curiosité pour l’immensité de l’univers et tente de révéler chez le spectateur l’émotion que procure l’évocation d’une forme familière.
L’utilisation de films à développement instantané ou de plans films 4x5inch comme support argentique, la volonté de laisser apparent le filet noir au moment du tirage et les traces de pinces dans l’émulsion lors du développement des films, et cette envie constante de (re)présenter l’objet, témoignent ici d’une approche documentaire de la photographie, d’un désir de fixer le réel : ces images existent.
Pourtant la réalité du sujet n’est qu’un leurre, malgré la preuve physique du papier. Ces paysages imaginaires ne sont que le produit d’une construction intuitive et arbitraire, d’un agencement de couleurs et de surfaces captées par l’appareil photo.
En ayant recours à des procédés traditionnels (Polaroid, tirage à l’agrandisseur, gomme bichromatée, collodion), Thomas Paquet a de la photographie une approche artisanale. Il travaille la matière, prend son temps et se joue de la vitesse à laquelle évoluent au quotidien nos sociétés contemporaines. Il ne tente pas simplement d’extraire une portion d’espace mais cherche également à en fixer la durée elle-même.
Débarrassons-nous de nos préoccupations, prenons le temps de nous émerveiller et de rêver le monde. Laissons briller la curiosité. Et Thierry Bigaignon d’ajouter : « Thomas Paquet est un poète. Il construit ses vers avec la lumière et fait rimer la couleur. A l’instar de Verlaine qui préférait la musique des vers impairs, ces compositions polychromiques s’apparentent à des ennéasyllabes enivrantes ! ».
L’exposition « Fragments #1 » présente la série « Horizon » du 25 janvier au 10 mars 2018. Une autre série de Thomas Paquet, intitulée « Éclipses » viendra la compléter en 2019, dans le cadre de l’exposition « Fragments #2 ».
Hôtel de Retz, Bâtiment A, 9 rue Charlot 75003 Paris
Tel. 01.83.56.05.82