A l’initiative de Thierry Raspail, l’exposition présente un ensemble inédit et exceptionnel de plus de 170 œuvres de Bernar Venet, des premières performances, dessins, diagrammes, peintures, jusqu’aux photographies, œuvres sonores, films et sculptures, retraçant ainsi 59 années de création (1959 – 2018).
Rétrospective la plus complète jamais réalisée, elle a pour objet d’examiner toutes les étapes qui conduisent, à l’orée des années 1960, un jeune artiste de 20 ans à « souhaiter retirer toute charge d’expression contenue dans l’oeuvre pour la réduire à un fait matériel », puis à s’approprier l’astrophysique, la physique nucléaire et la logique mathématique, à interrompre 5 ans son activité pour opérer enfin un retour inattendu avec des toiles sur châssis.
Suivront les oeuvres sonores, la poésie, puis les lignes indéterminées, les accidents, les dispersions, les combinaisons aléatoires, jusqu’aux lignes indéfinies et courbes des sculptures monumentales en acier corten.
L’œuvre protéiforme de Bernar Venet reste encore mal connue car elle est souvent exposée partiellement, en « périodes » ou selon une logique de support (les « goudrons », les sculptures en acier…).
Elle exige aujourd’hui d’être appréhendée dans son intégralité afin d’en cerner l’ampleur, la complexité, la poésie et l’évidence.
Il convient d’en retracer le parcours afin de restituer au contexte qui l’a vu naître (l’apparition du happening en 1959, du Nouveau Réalisme, de Fluxus et de l’École de Nice dans les années 1960, « l’invention » de l’art minimal et conceptuel aux États- Unis où Bernar Venet s’installe en 1966), la pertinence et le haut degré de création. C’est l’objet de cette rétrospective.