Une programmation proposée par Michel Ciment, critique et historien du cinéma
Accès libre, dans la limite des places disponibles
A l’occasion de l’exposition INDIENS DES PLAINES (présentée du 08/04 au 20/07/14), le musée du quai Branly propose une rétrospective du cinéma américain proposée par Michel Ciment, retraçant l’évolution de la représentation de l’Indien, plus complexe qu’il n’y parait de prime abord.
Figure centrale du western, l’Indien y est tour à tour présenté de manière plutôt positive, puis en guerrier sauvage peinturluré et sanguinaire, ou encore en victime du racisme des blancs dans les années 50.
Ce cycle propose également de découvrir des films de réalisateurs amérindiens qui investissent depuis quelques années le champ du cinéma pour faire émerger une autre vision et d’autres images de leurs propres histoires.
La programmation débutera le samedi 12 avril aux côtés de Michel Ciment, autour de la figure de Buffalo Bill, et se terminera le dimanche 27 avril avec le film Jimmy P. , présenté par son réalisateur, Arnaud Desplechin.
« Ce cycle consacré au western et à ses représentations des Indiens des Plaines se veut à la fois chronologique et diachronique :
– chronologique en ce qu’il va des premiers courts-métrages des années 1910 signés D.W. Griffith aux œuvres réalisées par les indiens eux-mêmes 70 ans plus tard avec en coda le récent et passionnant Jimmy P.d’Arnaud Desplechin.
– diachronique dans la mesure où il offre une série de longs-métrages qui se font écho en traitant de thèmes voisins.
La charge fantastique – Raoul Walsh
Ainsi de la figure de Buffalo Bill évoquée par Cécil B. DeMille, William Wellman, Robert Altman et Marco Ferreri. Ainsi des récits de blanches élevées par les indiens dans La prisonnière du désert et Danse avec les loups ou inversement d’une indienne recueillie par des colons (Le vent de la plaine). De même le personnage du général Custer célèbre pour sa défaite à Little Big Horn est évoqué de manière divergente par Raoul Walsh (La charge fantastique), Arthur Penn (Little big man) et Marco Ferreri (Touche pas à la femme blanche). Le tabou de la miscégénation, union charnelle accomplie ou non, est au centre de La captive aux yeux clairs, Au-delà du Missouri ou La rivière de nos amours.
La recherche d’une plus grande authenticité dans la peinture de la civilisation amérindienne se fera à partir des années 1970 avec Un homme nommé cheval, Little Big Man et Danse avec les loups. Les préjugés, les clichés, le racisme qui ont longtemps prévalu avec de singulières exceptions dans le cinéma hollywoodien, ont peu à peu cédé la place à un regard plus éclairé comme en témoigne Les Cheyennes de John Ford, représenté ici par 3 films ».
Michel Ciment
L’EXPOSITION : INDIENS DES PLAINES du 08/04 /14 au 20/07/14
Galerie Jardin du musée du quai Branly
Commissaire : Gaylord Torrence,
Senior Curator, Département de l’Art des Indiens d’Amérique, Nelson-Atkins Museum of Arts, Kansas City, États-Unis
Ils se nomment Cheyenne, Sioux, Blackfoot, Comanche ou Pawnee. Des noms de tribus ancrés dans notre imaginaire, véhiculés par les récits d’aventuriers et les westerns. Au-delà des stéréotypes, l’exposition offre, à travers une présentation d’oeuvres inédites, une plongée au coeur de la vie et des traditions de ces tribus dont les histoires, incarnées notamment au cinéma par Dustin Hoffman (Little Big Man), Kevin Costner (Danse avec les loups) ou encore Mathieu Amalric (Jimmy P.), ont passionné des générations.
Dans une scénographie de Jean-Michel Wilmotte, les coiffes et parures de plumes, peaux de bison peintes, peintures et dessins, vêtements de haute valeur symbolique richement ornés d’épines de porc-épic et de perles de verre, objets cérémoniels et sculpturaux faits de pierre, de bois, d’andouillers et de coquillages illustrent toutes les traditions esthétiques des Indiens des Plaines du 16e au 20e siècle.
L’exposition est l’occasion d’aborder la vie quotidienne dans les réserves, la religion, le rôle des hommes et des femmes dans la société, l’impact des contacts avec les Européens puis les Américains ; mais aussi la relation avec la Nature de ces peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines d’Amérique du Nord ; ce vaste territoire qui s’étend du bassin du Mississipi aux Rocheuses de l’Ouest, et du Rio Grande dans le Texas du sud à la branche supérieure de la rivière Saskatchewan, dans le centre de l’Alberta.
Il s’agit également de révéler, avec cet ensemble exceptionnel, le continuum de l’expression artistique des Plaines avec ses formes qui émergent, se poursuivent, évoluent, disparaissent puis renaissent sur fond de transformations culturelles incessantes, jusqu’aux créations contemporaines qui réinvestissent aujourd’hui l’iconographie des Indiens des Plaines.
Cette exposition est organisée par le musée du quai Branly, Paris, en partenariat avec le Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas city, et en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art, New York.