A.R. Penck 18 mars – 18 juin 2017
à la Fondation Maeght
Jusqu’au 18 juin, l’exposition de l’artiste allemand A.R. Penck dévoilera l’extraordinaire force plastique de ses pictogrammes et de son vocabulaire sculptural drainant des suites épiques de cultures et de rêves
« Si l’art est l’un des moyens les plus perspicaces et les plus justes pour comprendre la psychologie humaine, pour mettre en lumière la vérité d’un individu, il peut, également, tenter d’exprimer non plus l’identité d’une personne mais celle d’une « humanité », d’un groupe d’hommes confrontés au temps ou à l’Histoire.
L’art prend une dimension légendaire chez A.R. Penck quand il cherche à représenter les jeux, les signes, les langages, les chansons de geste de cette humanité », explique Olivier Kaeppelin.
« Avec Adrien Maeght, nous trouvions qu’il était également intéressant de ne pas oublier les dialogues que ses œuvres entretiennent avec celles de Giacometti ou Miró. »
Ralf Winckler, plus connu sous le nom d’A.R. Penck, est l’un des plus grands peintres allemands de la fin du XXe siècle avec Georg Baselitz, Markus Lüpertz, Sigmar Polke ou encore Jörg Immendorff.
Il aura 78 ans à l’ouverture de son exposition à la Fondation Maeght. A.R. Penck est né en Allemagne de l’Est, à Dresde. En 1980, il s’installe à l’Ouest, près de Cologne.
Son travail est marqué par la critique de la partition de son pays. Nombre d’analyses et d’entretiens ont mis en lumière cet aspect de son œuvre.
L’exposition de la Fondation Maeght fait le choix d’un autre parti pris.
Elle met l’accent sur les enjeux de sa peinture et de sa sculpture, à travers différentes périodes, choisies pour mieux faire comprendre la richesse des mondes esthétiques, existentiels, philosophiques ou littéraires qui sont les siens.
L’exposition présentera une centaine de peintures, des sculptures et des grands ensembles de dessins, d’estampes et de livres d’artistes.
Dans sa recherche de liberté, A.R. Penck imagine sortir de l’Histoire et du temps.
En poète, il imagine cette mort du temps entraînant la mise en crise des styles et des époques.
Il libère ainsi une œuvre portée par l’utopie, il peint certains grands archétypes de l’humanité qui s’originent aussi bien dans Lascaux que dans les expressions urbaines contemporaines.
À travers les signes, A.R. Penck cherche une manifestation synthétique de l’homme par des modèles, des « standards » qui sont les bases d’une langue, au-delà des grammaires et des lexiques.
A.R. Penck invente un langage pictural coloré exprimant le rythme dans un aller-retour constant entre primitivisme et art brut, entre peinture et graffitisme dont il est l’un des pères avec Keith Haring et JeanMichel Basquiat.
Son langage se veut celui de cette humanité qu’il essaye de dépeindre, en utilisant des éléments calligraphiques, à travers de grands thèmes comme ceux de l’altérité humaine, de la relation au monde animal ou cosmique, ou encore d’un dialogue entre la catastrophe et la jubilation de la danse.
Toute l’histoire humaine tend ainsi à cette création d’espaces rythmés dans lesquels vivre devient possible.
L’exposition cherche donc à éclairer cette pensée de A.R. Penck qui, à travers la peinture, la sculpture et le dessin, manifeste l’aventure d’un artiste qui conçoit son œuvre comme « la promesse d’un espace », d’un espace à découvrir, à explorer, à habiter.
La Fondation Maeght est particulièrement heureuse de présenter cette exposition qui débat avec les héritages de Joan Miró et d’Alberto Giacometti auxquels Penck fait référence :
pour Miró, par un dessin « emporté » et la présence insistante du cosmos et, pour Giacometti, par une humanité synthétique et hors du temps.
Un catalogue sera édité avec des textes de A.R. Penck, Danièle Cohn, Rudi Fuchs, Olivier Kaeppelin et Adrien Maeght.
À propos de la Fondation Maeght
La Fondation Marguerite et Aimé Maeght compte parmi les grandes institutions internationales consacrées à l’innovation et à la création. Fondation privée d’art moderne et contemporain, elle se situe à proximité du village de Saint-Paul de Vence, à 25 km de Nice.
La Fondation Maeght possède une des plus importantes collections en Europe de peintures, sculptures et œuvres graphiques du XXe siècle.
Elle organise de grandes expositions thématiques, comme l’exposition de l’été 2013 consacrée à la peinture et à la philosophie, ou celle de l’hiver 2014 dédiée au dialogue entre arts visuels et arts vivants, ainsi que des rétrospectives (Giacometti en 2010, Chillida en 2011, Gasiorowski en 2012, Sert en 2014, Immendorff en 2015), ou des expositions de créateurs d’aujourd’hui (Erik Dietman en 2011, Fabrice Hyber en 2012, Gloria Friedmann et Djamel Tatah en 2013, Gérard Garouste à l’été 2015, Richard Deacon, Sui Jianguo et Henk Visch ou encore Christo et Pascal Pinaud en 2016).
Ouverte toute l’année, la Fondation Maeght accueille 200 000 visiteurs par an, dans un ensemble architectural unique, conçu par Josep Lluís Sert, pour présenter l’art moderne et contemporain sous toutes ses formes.
Peintres et sculpteurs ont collaboré avec l’architecte catalan en créant des œuvres intégrées au bâtiment et à la nature :
la cour Giacometti, le labyrinthe Miró peuplé de sculptures et de céramiques, les mosaïques murales de Chagall et de Tal Coat, le bassin et le vitrail de Braque, la fontaine de Bury.
L’ensemble mêle espaces intérieurs et extérieurs avec le jardin de sculptures, les cours, terrasses et patios, les salles d’exposition, la chapelle, la bibliothèque et la librairie.
Inaugurée le 28 juillet 1964, la Fondation est née de l’amitié d’Aimé Maeght, marchand d’art et galeriste parisien, avec les grands noms de l’art moderne dont Joan Miró, Alexander Calder, Fernand Léger, Georges Braque, Alberto Giacometti, Marc Chagall ou encore Eduardo Chillida.
Reconnue d’utilité publique, elle a pour but de recevoir, acquérir, restaurer, conserver et exposer au public des œuvres d’art ; elle donne aux artistes la possibilité de se rencontrer et de travailler ensemble.
Comme l’annonçait André Malraux et les fondateurs, le jour de son ouverture, la Fondation Maeght a pour mission de se consacrer aux créateurs et à la création.
Aujourd’hui la famille Maeght avec l’aide du Conseil d’Administration maintient et perpétue cet esprit. Adrien Maeght préside le Conseil d’Administration de la Fondation qui réunit des personnalités, des représentants de l’État ainsi que des membres de la famille Maeght. Olivier Kaeppelin en est le directeur.
Informations pratiques
Fondation Maeght – Saint Paul de Vence
623, chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul-de-Vence, France