Le musée des beaux-arts de Nantes présente à la chapelle de l’Oratoire du 24 octobre 2014 au 25 janvier 2015, Amédée de la Patellière (1890-1932), Les Eclats de l’ombre. Cette exposition remet en lumière une figure importante, célébrée et discrète de la scène artistique de l’entre-deux-guerres. Le musée des beaux-arts de Nantes conserve trente-cinq œuvres de cet artiste né près de Nantes. Associé à trois musées également détenteurs d’œuvres de La Patellière, il offre avec Eclats de l’ombre un panorama complet de la carrière du peintre à travers une quarantaine de tableaux et des œuvres sur papier.
Les éclats de l’ombre est une coproduction de La Piscine – Musée d’Art et d’Industrie André Diligent, Roubaix ; du musée départemental de l’Oise, Beauvais ; du musée du Mont-de-Piété, Bergues et du musée des beaux-arts de Nantes.
« Hausser la vie à la hauteur de la légende, à l’aide d’éléments plastiques », telle est la mission qu’Amédée de La Patellière (1890-1932) assigne à son art. Né à Vallet, dans le vignoble nantais, marqué par son expérience de la première guerre mondiale qui le mobilise pendant cinq ans, La Patellière développe une œuvre singulière, associant tentative théorique de « faire passer la nature sur un plan spirituel à l’aide des seuls moyens plastiques » et mise en œuvre dans une manière brune caractéristique « Le noir et le blanc sont le propre d’une peinture spirituelle […] la lumière contre les ténèbres ». Travaillant inlassablement, La Patellière s’empare des éléments du quotidien, en particulier celui du monde paysan, pour en faire émerger la part légendaire et mythique : des figures de l’ordinaire naissent L’Enlèvement d’Europe et Tentation de Saint-Antoine.
L’œuvre de ce peintre réalisée pour l’essentiel sur une période de dix années, déconcerte par sa diversité et son originalité dans la peinture française de l’entre-deux-guerres. Il est certes de son temps et on peut faire des rapprochements formels, entre son art et celui de Derain, Dufresnes ou Segonzac. Il demeure néanmoins singulier dans sa recherche picturale, son exigence et son refus des artifices. Nous sommes loin du peintre virgilien « amoureux de toute la vie rurale » dont les critiques de son époque et d’autres à leur suite ont fait l’éloge.
Il n’y a pas chez La Patellière de nostalgie mais de la mélancolie, il ne cherche pas à restaurer une quelconque harmonie perdue, un âge d’or. Pour lui, le rôle de l’artiste n’est pas seulement de faire des images, mais de rendre compte d’une réalité qui lui appartient en propre et que nourrit un souffle mystique.