Pour Audi, leader technologique dans son domaine, soutenir ceux qui ont une vision du monde de demain est une évidence. Interagir avec son environnement, dialoguer avec la société civile, collaborer avec les institutions et experts est une nécessité.
Plus qu’un simple concours, le programme a pour ambition d’ouvrir le champ des possibles.
Ce n’est donc pas une œuvre qui est primée mais une vision – un projet présenté par l’artiste – et qui aura un an pour se concrétiser. Une confiance totale est accordée, chaque lauréat ayant carte blanche pour développer sa pensée. Les idées ont besoin de temps et d’attention pour grandir : accompagnement artistique, aide à la production, médiatisation, pendant douze mois, c’est toute une équipe qui travaille aux côtés des artistes. Audi a, en effet, su s’attacher l’expertise de professionnels référents dans leur discipline et fédérer depuis douze ans une véritable communauté autour de son programme.
Avoir su détecter et accompagner des artistes émergents, aujourd’hui reconnus, est pour nous une fierté. Celle d’être un véritable catalyseur de talents. Nous espérons continuer à apporte“r, de manière concrète et originale, notre contribution à la scène culturelle française. »
Déborah Barbe – Responsable du programme Audi talents
Audi talents – L’avenir ne se prédit pas, il s’imagine.
L’ACCOMPAGNEMENT DES PROJETS ARTISTIQUESDe la conception à l’exposition
Le programme Audi talents soutient les artistes émergents en Arts visuels en mettant à leur disposition pendant un an les moyens : financiers – une dotation de 70 000 euros par projet -, artistiques – l’accompagnement d’un commissaire -,humains et médiatiques – des équipes dédiées -, pour leur permettre de concevoir, produire et exposer leur projet inédit.
Cet engagement traduit la volonté de soutenir les visions artistiques avant-gardistes, tout en donnant aux artistes les meilleures conditions pour mener à bien leur vision. Grâce au partenariat noué avec une institution phare de la création contemporaine en France, chaque projet est assuré de rencontrer son public et de bénéficier ainsi d’une importante visibilité. Pour la seconde année consécutive, l’exposition simultanée des projets des lauréats est accueillie par le Palais de Tokyo, sous le commissariat de Gaël Charbau, du 21 juin au 14 juillet 2019.
LA SÉLECTION DES ARTISTES
Un jury indépendant –
Audi talents confie la sélection de ses lauréats à un jury singulier, composé de professionnels, actifs et reconnus dans leur domaine. Leur laissant l’entière liberté et responsabilité du choix des artistes primés.
L’année dernière, ce sont Paula Aisemberg, alors directrice de la Maison Rouge et aujourd’hui directrice des projets artistiques du Groupe Emerige et directrice déléguée de la fondation Emerige, Christophe Chassol, compositeur et réalisateur, Vittoria Matarrese, directrice de la programmation des arts performatifs au Palais de Tokyo et Felipe Ribon, designer, qui ont choisi de récompenser l’audace de Marielle Chabal, Grégory Chatonsky et Léonard Martin en leur donnant l’opportunité de réaliser leur projet.
Le jury et les laureats Audi talents 2018
LES LAURÉATS : MARIELLE CHABAL, GRÉGORY CHATONSKY ET LÉONARD MARTIN
Par les jurés
« Ce qui m’a séduit, c’est cet engagement total pour ces mondes à eux qu’ils ont créés. La profusion de leur production, et leur investissement dans une mission, le sentiment qu’ils « vivent » ces nouveaux mondes ».
Christophe Chassol
« Léonard Martin, c’est une vraie découverte. Un artiste unique qui a un univers très intense (…) qui met la peinture en mouvement. Il travaille à travers des maquettes, des marionnettes et des films. Des outils très différents et distincts pour créer des objets uniques ».
Vittoria Matarrese
« Terre Seconde est axé sur les nouveaux médias. Grégory Chatonsky travaille sur l’intelligence artificielle, le « deep learning », et a l’intention de produire des images créées par la machine. C’est très innovant et nous avons hâte de voir le résultat ».
Paula Aisemberg
« Al Qamar est un projet très particulier, un univers singulier, à part. (..) J’ai tout de suite senti un grand potentiel : un potentiel plastique, mais aussi politique qui parle de « collaboration ». (..) C’est un grand atout aujourd’hui dans la scène artistique de savoir collaborer et d’arriver à convaincre les autres de participer. (…) L’accompagnement Audi talents va donner un cadre à Marielle qui va être un soutien, un allié ».Felipe Ribon
Jeu de mot sur les faits dits « alternatifs » qui ont envahi les médias et la communication de notre époque, l’expositionalt+R – Alternative Réalité nous rappelle que l’imaginaire demeure le pouvoir des artistes, non pas pour falsifier le réel mais bien pour en proposer des lectures plurielles, au service de notre émancipation et du rafraîchissement de nos horizons. Lauréates du programme Audi talents, les trois installations présentées au Palais de Tokyo sont des voyages prospectifs dans l’Histoire et les histoires qui façonnent notre époque, celles des nouvelles technologies, des discours sur l’art et d’un avenir affamé de science et de fiction politique.
Avec Terre Seconde, Grégory Chatonsky nous projette dans le futur immédiat des fantasmes d’une intelligence artificiellenourrie de « deep learning », produisant des images et des objets inédits issus des calculs statistiques de la machine. Puisant dans le répertoire infini de formes accumulées sur internet, ce réseau récursif de neurones invente en permanence des images qui semblent provenir d’un inconscient collectif : le sentiment de familiarité qu’elles provoquent ne nous permet toutefois pas de nommer ou d’identifier ce que l’on voit, créant comme un décalage vers l’étrange, proche des sensations éprouvées lorsque l’on se remémore un rêve. L’ensemble de l’installation nous propose de traverser différentes expériences et expérimentations qui forment le premier état de cette Terre Seconde peuplée de chimères numériques.
Dans Al Qamar, Marielle Chabal nous entraîne dans l’environnement d’une communauté libertaire à l’origine de la fondation, en 2024, de la « Cité de la Lune » (Al Qamar) aux alentours de Jéricho en Palestine. L’installation nous plonge au cœur de cette fiction à laquelle l’artiste travaille depuis plusieurs années, produisant des textes et des objets qui dessinent le contour de cette société nouvelle. Montré ici en avant-première, le projet prend corps dans la réalisation d’un film qui cherche à dénouer les clivages coloniaux mis en place par l’installation même de la communauté d’Al Qamar, dans un territoire de conflits (en l’occurrence, le territoire palestinien). L’installation présente en regard des maquettes de bâtiments de la cité, des costumes et autres documents et accessoires ayant servi à la réalisation du court-métrage produit grâce à l’aide du programme Audi talents.
L’exposition se conclut sur la proposition Picrochole – Le rêve de Paul de Léonard Martin, où l’artiste dresse un portrait fantasmatique de Paolo Uccello, célèbre peintre italien du quattrocento obsédé par la géométrie et dont la « Bataille de San Romano » (1455) a marqué l’histoire de l’art. L’installation dévoile tout d’abord trois grandes marionnettes, des chevaliers comme échappés des peintures du maître, des carcasses poétiques composées de centaines de morceaux de polycarbonate ajustés les uns aux autres et couvertes de signes graphiques. Au centre de l’installation, Léonard Martin présente une « arène » dans laquelle ces chevaliers, reproduits en modèles réduits, s’affrontent symboliquement dans une chorégraphie chaotique, tandis que le fond de l’installation propose une vidéo déployée sur trois écrans où ces marionnettes sont mises en scène dans un véritable voyage filmique : pensé comme un assemblage de sonorités liées à ces corps de combattants et aux matériaux qui les protègent, le film est écrit comme un songe où l’artiste a voulu intriquer ces objets-chevaliers dans la substance même du paysage.
Gaël Charbau – Commissaire de l’exposition
Gaël Charbau est un critique d’art et commissaire d’exposition, actif en France et en Asie. Il a fondé le journal Particulesen 2003 dont il a été rédacteur en chef pendant sept ans. Engagé auprès de la jeune scène française, il était le directeur artistique de Nuit Blanche 2018.
Il organise régulièrement des expositions en Europe et en Asie et collabore avec différentes institutions et mécènes : le Collège des Bernardins, le Palais de Tokyo, la Friche la Belle de Mai, l’Institut Français, la Fondation d’entreprise Hermès, Emerige Mécénat…. Il est conseiller artistique pour Universcience (Palais de la découverte et Cité des sciences).
Gaël Charbau collabore avec Audi talents depuis 2013. Il a ainsi été le commissaire des expositions collectives des lauréats Audi talents : Chroniques Parallèles au Palais de Tokyo (Paris) et à la Friche la Belle de Mai (Marseille), Résidence Secondaireau MAMO (Marseille), Parapanorama au Palais de Tokyo (Paris) et co-commissaire de l’exposition anniversaire des 10 ans du programme à la Galerie Audi talents (espace éphémère ouvert en 2016 à Paris). Il a également été le commissaire d’En attendant Mars de Bertrand Dezoteux, artiste lauréat 2015, également présenté à la Galerie Audi talents (Paris).
Née en 1988
Vit et travaille à Parishttps://cargocollective.com/mariellechabal @elle_chab
À 30 ans, Marielle Chabal a déjà beaucoup de voyages derrière elle. Elle a grandi entre Paris et l’océan, avec une escale à Damas, avant de suivre une classe préparatoire littéraire au lycée Fénelon, à Paris, puis des études artistiques à Nice et à Londres. Elle a passé l’année de ses 18 ans à Nouméa. Elle file, depuis 5 ans, d’une résidence artistique à l’autre, en France mais surtout « à l’étranger » : au Monténégro, en Angleterre, en Norvège, en Inde et plus récemment en Palestine, à Jéricho, grâce au programme de résidence El Atlal, de Karim Kattan.
Marielle Chabal évoque dans ses œuvres le rôle social de l’art, les possibilités offertes par l’engagement collectif et développe son travail à la frontière entre fiction et réalité. En juin 2019, elle propose une étape narrative à son projet au long cours Al Qamar.
Écrivaine et plasticienne, Marielle Chabal développe des fictions littéraires qui donnent lieu à des formes sculpturales, picturales, musicales et cinématographiques.
Au travers d’un film expérimental et semi-documentaire, elle relate les différents enjeux de l’installation de la communauté fictive libertaire d’Al Qamar – une communauté d’Occidentaux venus établir leur cité en 2024 sur les restes d’une base militaire israélienne, aux alentours de Jéricho, en Palestine. Le film décortique les pratiques, les espoirs et les erreurs commises par cette communauté : le projet utopique de l’artiste se transforme en effet en dystopie politique, intégrant sa propre critique.
« En deux mille vingt-quatre, quelques mois après le « Reset », des milliers de personnes se sont rassemblés pour bâtir la communauté d’Al Qamar où les nuits s’enflamment et les jours défilent dans des dispositifs communautaires entre rejet du capitalisme, négation du modèle familial, sexe, musique électronique et partages des tâches » explique l’artiste.
Chemin de traverse, option pour d’autres façons de penser le monde, le rapport au travail ou le vivre-ensemble, Al Qamarest une utopie mise en forme par l’artiste avec la communauté qu’elle a créée autour de son projet. Ici, comme dans l’ensemble de ses œuvres, Marielle Chabal fait appel à plus d’une centaine de talents pour concevoir les formes qui dessinent ce monde alternatif.
Son exposition s’ouvre sur les maquettes des architectures de la cité fictive d’Al Qamar, celles qui ont été utilisées pour tourner un film à l’écriture singulière, des bâtiments qui apparaissent comme des personnages et pas simplement comme arrière- plan. En personnifiant ainsi les agents de l’urbanité de la cité d’Al Qamar, l’espace n’est plus un décor mais un outil producteur de significations, de manières de vivre différentes.
La cité y est présentée en trois parties entremêlées : le quotidien de la communauté qui l’habite, ses architectures personnifiées qui débattent des enjeux et problématiques soulevés par les dispositifs de la communauté et enfin les témoignages d’acteurs engagés dans les milieux culturels et politiques des territoires israélo-palestinien, complices de la fiction, sous forme documentaire.
A cette production s’ajoutent différents éléments documentant l’histoire de la communauté : murs d’affiches, costumes, maquettes et autres résidus de tournage. L’ensemble de ce dispositif montre la capacité de la fiction à participer à la reformulation de nos vies, un message martelé par les différentes productions de cette artiste à l’œuvre protéiforme.
Né en 1971
Vit et travaille à Paris et à Montréalhttp://chatonsky.net/ @chatonsky_
Grégory Chatonsky a fait des études de philosophie à Paris I et de multimédia aux Beaux-Arts de Paris. Il a été professeur invité au Fresnoy et à l’Université du Québec à Montréal. Il travaille depuis 1994 autour de la question des technologies et en particulier d’Internet. Actuellement artiste-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure à Paris, il a organisé avec Béatrice Joyeux Prunel un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle et un colloque sur l’anthropocène et le post-digital.
Figure reconnue du « Netart », Grégory Chatonsky a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives à l’étranger et en France. Il a exposé de Beaubourg à Tapei, et de Barcelone à New York ; a été en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto, à Colab à Auckland, à Taluen en Amazonie… En 2018, il a participé à l’exposition « Terre/mer/signal » au Rua Red à Dublin, à l’exposition « France électronique » à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse. En février 2019, l’exposition « Je ressemblerai à ce que vous avez été » a été accueillie par Les Tanneries – Centre d’art contemporain à Amilly.
Générée à partir de millions de données – images, textes et sons – trouvées sur internet, la Terre Seconde de Grégory Chatonsky, artiste captivé par les champs imaginaires ouverts par le digital, prend la forme d’une installation évolutive.
Terre Seconde est une autre Terre, une planète de remplacement, un vaisseau dérivant dans le silence de l’espace, l’hallucination d’une machine insensée, un monument dédié à la mémoire de l’espèce humaine éteinte. Un autre monde créé par un réseau récursif de neurones, habituellement nommé « intelligence artificielle ».
Initié il y a plus d’un an à la suite d’expérimentations sur des logiciels de « deep learning », le projet de Grégory Chatonsky s’est nourri du constat que « la machine devenait capable de produire automatiquement une quantité phénoménale d’images réalistes à partir de l’accumulation des données sur le Web. Ce réalisme ressemble au monde que nous connaissons, mais n’en est pas la reproduction à l’identique.
Les espèces se métamorphosent les unes dans les autres, les pierres mutent en plantes et les rivages de l’océan en des organismes jamais vus ». Résultat, cette « seconde » Terre, une réinvention de notre monde, produite par une machine qui s’interroge sur la nature de sa production.
A partir d’une base de données de millions d’images, elle crée sa propre représentation de la planète minérale. Grégory Chatonsky, par le même procédé d’accumulation de données et d’analyse statistique, lui donne ensuite les fluides, les plantes, le son, la parole et des organismes pour peupler sa surface. Un monde à « visiter » dans une exposition que l’artiste a imaginée pour être évolutive : une structure modulaire accueille chaque jour de nouvelles sculptures aux étranges formes organiques imaginées par la machine. Rêve dans un rêve, espace dans l’espace : l’installation doit, pour Grégory Chatonsky, « rendre sensible l’ambiguïté de cette imagination artificielle qui doute radicalement de son statut. »
Né en 1991
Vit et travaille à Paris et à Romeleonardmartin.fr @le0nardmartin
Léonard Martin a été formé à la peinture et au dessin dans l’atelier de François Boisrond, aux Beaux-Arts de Paris, puis au Fresnoy où il a remporté à chaque fois les félicitations du jury. Inspiré par l’Ulysse, de Joyce, son projet de 2e année a été récompensé par le prix de la Révélation art numérique et art vidéo de l’ADAGP (société des artistes auteurs plasticiens) en septembre 2017, et montré à La Villette en avril 2018. Il a été exposé à la biennale de Guangzhou en Corée en septembre dernier. Sélectionné à la Bourse Révélations Emerige, son travail a été présenté à la Villa Emerige (Paris) en novembre 2018. Depuis septembre 2018, Léonard Martin est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome.
Avec Picrochole – Le rêve de Paul, Léonard Martin donne son interprétation de la bataille de San Romano peinte au 16esiècle par Paolo Uccello. Passant de la littérature à la vidéo, des arts savants aux arts populaires, Léonard Martin revisite l’œuvre du maître italien au travers d’une vidéo, tournée à Rome et à Florence, et de marionnettes géantes, réalisées lors de sa résidence à la Villa Médicis, à Rome.
Film de marionnettes, au croisement de l’histoire de la peinture, de la littérature et de la culture populaire, Picrochole – Le rêve de Paul (référence au belliqueux monarque de Rabelais) lance des ponts entre les époques et les formes.
Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et du Fresnoy-Studio national des arts contemporains, le jeune artiste approfondit avec cette nouvelle proposition les rapprochements qu’il opère depuis quelques années entre les disciplines et en particulier, la littérature, la peinture et le cinéma. S’inspirant ici de la mise en scène de la bataille de San Romano peinte par Paolo Uccello vers 1456, il en reformule les enjeux esthétiques en empruntant aux codes de la culture populaire du carnaval, de l’esthétique du jeu vidéo ou du jeu de rôle.
Au fil de la déambulation, l’installation nous conduit à trois écrans synchronisés qui diffusent le film réalisé par l’artiste lors de sa résidence à la Villa Médicis qui met en scène les grandes « marionnettes » de chevaliers qui ponctuent l’espace. Au centre de l’espace, Léonard Martin présente « Circo Uccello », une pièce composée de cinq automates, inspirés également des cavaliers de Paolo Uccello.
En juxtaposant l’invention de la perspective de la Renaissance italienne et la représentation du mouvement du peintre florentin aux nouveaux regards portés sur le corps et le paysage à l’ère numérique, Léonard Martin offre un dialogue ludique entre les époques et prend l’autoroute des télescopages stylistiques dans une jouissive liberté stylistique.
INFORMATIONS PRATIQUES |
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alt+R
ALTERNATIVE RÉALITÉ
EXPOSITION DES LAURÉATS AUDI TALENTS
Marielle Chabal
Grégory Chatonsky
Léonard Martin
Sous le commissariat de
Gaël Charbau
DU 21 JUIN AU 14 JUILLET 2019 VERNISSAGE LE 20 JUIN
PALAIS DE TOKYO
13, avenue du Président Wilson – 75116 Paris Tous les jours sauf le mardi, de midi à minuit