Parmi les nombreux événements organisés autour de la conférence sur le climat (COP21) à Paris en décembre prochain, découvrez le Blackmarket for Useful Knowledge and Non-Knowledge, un événement qui se veut résolument différent.
À côté des sites et des discours officiels sur la politique climatique mondiale, il proposera une autre représentation de la démocratie écologique.
Après 17 éditions à Berlin, Varsovie, Vienne, Riga, Tallinn, Liverpool ou encore à Jaffa, la France connaitra son premier grand « marché » de la connaissance et du non-savoir (un savoir qui n’est pas encore exprimé ou reconnu comme tel) sur une thématique chère à l’époque : la capacité de l’Homme à vivre ou à survivre dans une nouvelle ère, nommée l’Anthropocène, qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un im – pact global significatif sur l’écosystème terrestre, et qui s’accélère aujourd’hui.
Que signifie vivre dans l’Anthropocène ? Comment y arriver ? Qui deviendrons-nous ? Le concept de cette mise en scène théâtrale : fabriquer une émergence de la connaissance grâce à des conversations entre les publics et des experts aussi qualifiés qu’insolites pour partager ensemble, à la manière d’un dialogue autour d’une table de cuisine, 150 conversations autour d’un seul thème : Devenir terriens.
Imaginée par Hannah Hurtzig, la célèbre dramaturge allemande, cette performance permet à chacun de choisir un expert et de dialoguer avec lui, en tête-à-tête, pendant une demi-heure.
Des conversations que l’on peut écouter en temps réel grâce à des casques audio mis à disposition de tous et ainsi partager et débattre du savoir, des hypothèses où tout simplement de l’avis d’un climatologue, d’une philosophe, d’un berger ou encore d’une danseuse qui, chacun à leur manière, rendent sensible la place de l’Homme dans cette nouvelle ère.
Une multiplicité qui fait entrer le public dans un changement de d’échelle, en passant du très grand à l’infiniment petit, volontairement à la manière d’une Alice non plus au pays des merveilles mais au pays de la connaissance et du non-savoir !
Où mieux que dans le nouvel écrin du musée de l’Homme pouvait-être imaginé l’accueil de ce marché parallèle de la connaissance et du non-savoir sur l’avenir de l’humain, de cette prise de conscience collective du monde dans lequel nous vivons.
Un événement conceptualisé et mis en scène par Hannah Hurtzig – Mobile Academy Berlin
Voici une des personnalités artistiques contemporaines incontournable de la capitale Outre-Rhin.
Hannah Hurtzig est à la fois dramaturge indépendante et conservatrice d’une collection d´archives audio et cinématographiques variées.
Celle qu’on dit aussi minutieuse que créative crée également des installations théâ- trales où la mémoire, l´espace et la rhétorique jouent un rôle.
En 2004, elle crée la Mobile Academy Berlin et développe la production à travers le monde de Blackmarket for Useful Knowledge and Non-Knowledge qui étonnent et attirent un public hétérogène et curieux.
À la demande de la 13e Biennale de Lyon, Hannah Hurtzig a créé une œuvre remarquée, Night Lesson n°2 qui interroge sur les liens entre la mort et la modernité, la connaissance et la croyance.
Un événement accueilli par le Musée de l’Homme
Pour la première fois en France, la plateforme artistique Council installe dans l’atrium du Musée de l’Homme, la 18ème édition de Blackmarket for Useful Knowledge and Non-Knowledge.
Le Musée de l’Homme a ouvert ses portes le 17 octobre après 6 ans de travaux, la complète refonte de son parcours et de ses espaces et l’invention d’un projet culturel et scientifique inédit.
Projet unique en Europe, le nouveau musée regroupe en un même lieu de prestigieuses collections d’anthropologie biologique et culturelle couvrant les périodes préhistoriques, historiques et actuelles, ainsi qu’un centre de recherche, d’enseignement, de formation et de diffusion sur l’évolution de l’Homme et des sociétés.