Exposition NON HUMAIN Jusqu’au 12 juillet 2014
Alexandra Bircken, Bruno Botella, Pauline Boudry / Renate Lorenz, Miriam Cahn, Jean-Charles de Quillacq, Jochen Lempert, Jean-Luc Moulène, Jean-Marie Perdrix, Michael E. Smith.
« Le « non humain » évoque d’emblée tout ce qui semble contredire ou détruire l’idée d’humain, il fait surgir des images de robots, de prothèses bioniques, d’extra-terrestres, de chimères de toutes sortes, mais aussi de monstres trop humains, que l’humanité semble produire si naturellement.
Avant de s’incarner dans des faits ou des objets particuliers, la notion de non humain désigne en anthropologie, de façon neutre et quelque peu tautologique, tout ce qui se distingue de l’humain, constituant par là une population innombrable et infiniment variée de choses et d’êtres animés et inanimés, naturels, fabriqués ou fictifs.
Cette catégorie permet de parler de ce qui compose nos sociétés, en ouvrant la question de nos liens et de nos attachements à ce qui nous entoure, car le non humain est partout autour de nous, entre les humains, mais également au-dedans.
Extralarge, cette catégorie est néanmoins opératoire : le « non » est un opérateur, copule et coupure qui unit autant qu’il sépare.
Face à cette vastitude surpeuplée, j’ai choisi le corps comme point de départ d’un cycle d’expositions et de manifestations, qui explorera, à travers l’art, différentes formes de non humains : naturelles, animales, végétales, archaïques, high-tech, toxicologiques, robotiques et fantasmagoriques. Car, c’est le corps qui en premier lieu est affecté par la réalité non humaine : situé à l’avant-poste de nos représentations et de nos pensées, doté de multiples capteurs ou d’antennes sensibles qui le relient aux humains et aux non-humains. C’est par lui que nous sommes contemporains du monde. Le terme de « physicalité » rend compte de la pluralité d’un corps, qui ne se réduit ni au biologique ni au physiologique ; les manières d’être, de se nourrir, de communiquer, de se comporter, les affects le constituent tout autant : « le corps n’est jamais acquis totalement ; il est encore moins inné » (P. Descola). »
L’exposition envisage ainsi les relations aux non humains du point de vue du corps, c’est-à-dire des physicalités de toutes espèces et de tous genres.
Anne Bonnin, avril 2014
CONFERENCE «Mots conférencés»
Lundi 7 juillet 2014, à 19h, Entrée libre
Prolongeant l’exposition sous une autre forme, la commissaire Anne Bonnin invite trois écrivains, poètes, romanciers, théoriciens à explorer les relations entre humains et non humains.
Pour cette séance à trois voix, elle a demandé à chacun de conférencer un mot de son choix.
Critique de cinéma, Patrice Blouin, né en 1971, collabore depuis une quinzaine d’années à différentes revues : Cahiers du cinéma, Les Inrockuptibles, artpress, Trafic, Critique, Beaux-Arts Magazine. Il a publié plusieurs ouvrages : trois romans chez l’Arbalète-Gallimard: Tino et Tina, 2009, Baltern, 2011, Zoo : clinique, 2014; des essais : Images du sport, Bayard, 2012, Une Coupe du monde, Actes Sud, 2011, Faire le tour / Voir les jeux, Lanceur, 2010. Récemment, il a dirigé avec Arnaud Labelle-Rojoux le catalogue de l’exposition Des Corps Compétents (Sportifs, Artistes, Burlesques), Presses du réel, 2013. Il est également professeur d’histoire des idées à la Villa Arson.
Cécile Mainardi est une poète française. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa d’Arson en 2005. Son travail a fait l’objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, dont un Atelier de Création Radiophonique de France Culture : l’Eau super-liquide. Parmi ses dernières oeuvres : La Blondeur (les Petits Matins, 2006), Je suis une grande Actriste (l’Attente, 2007), L’Immaculé Conceptuel (Les Petits Matins, 2010), Rose Activité Mortelle (Flammarion, 2012).
Eric Marty, né en 1955, est agrégé de lettres et professeur à l’Université Paris VII. Il a publié aux Éditions du Seuil deux romans (Sacrifice en 1992 et Le Coeur de la jeune Chinoise en 2013) et des essais, notamment L’Écriture du jour (1985), Roland Barthes, le métier d’écrire (2006) ou Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux? (2010). Il est aussi l’auteur de Louis Althusser, un sujet sans procès (Gallimard, 1999) et de Bref séjour à Jérusalem (Gallimard, 2003).
12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris
Entrée libre du mardi au samedi de 11h à 19h.
Visites commentées chaque mercredi à 12h30 et samedi à 12h30 et 16h – entrée libre.