Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois
Ouverture d’un 2e espace rue de Seine
Double exposition anniversaire à l’occasion des 90 ans de Jacques Villeglé
8 avril – 13 mai 2016
33 et 36 rue de Seine, Paris 6e
La galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois s’agrandit. Alors qu’elle inaugure son nouvel espace au 33 rue de Seine dans le VIe arrondissement de Paris, proche de son espace historique situé au 36 rue de Seine, la galerie fête les 90 ans de Jacques Villeglé avec une double exposition, du 8 avril au 13 mai 2016.
Depuis 25 ans, la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois participe au rayonnement d’artistes majeurs mondialement reconnus en alliant Nouveau Réalisme et art contemporain.
Afin de poursuivre son développement et renforcer son influence internationale en accueillant de nouveaux projets de grande ampleur, Georges-Philippe et Nathalie Vallois ont fait appel à l’agence d’architecture JAKOB+MACFARLANE (architectes des Docks – Cité de la Mode et du Design et de la Fondation Ricard à Paris, du Frac Centre à Orléans, du Cube Orange à Lyon) qui signe ici sa première réalisation pour une galerie privée.
La galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois offre ainsi des espaces étendus et une visibilité renforcée à ses artistes historiques comme Jacques Villeglé, qu’elle accompagne fidèlement, ainsi qu’à la jeune garde de l’art contemporain qu’elle promeut activement.
Pour ses 90 ans, Jacques Villeglé investit à la fois l’espace historique et le nouvel espace de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois avec deux expositions : l’une éminemment historique, l’autre résolument contemporaine.
• Exposition au 36 rue de Seine Villeglé – Opération Quimpéroise
Cette nouvelle exposition d’affiches lacérées est l’ultime recours de Jacques Villeglé à une pratique qu’il pensait avoir abandonnée en 2001, après son exposition au Frac Corse.
À l’occasion de ses 80 ans, Jacques Villeglé est invité à exposer au Quartier – le centre d’art contemporain de Quimper, sa ville natale, et renoue avec l’arrachage des affiches lacérées. Pour annoncer l’exposition, le Quartier avait commandé à la graphiste Véfa Lucas une affiche tirée sur des papiers de six couleurs (fluo) qui fut placardée sur les murs et les panneaux de la ville. Il s’agissait d’un portrait de l’artiste. Au bout de quelques semaines, ces affiches, fatalement lacérées et/ou recouvertes par d’autres papiers également lacérés, ont été récupérées, recadrées et marouflées sur toile par l’artiste quand il découvrit le résultat.
À l’exception de celles entrées dans les collections du Frac Bretagne et du musée des beaux-arts de Quimper, c’est quasiment l’ensemble de la série qui est présenté par la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois.
Il s’agit d’un corpus à part, exceptionnel au sens strict, par rapport aux habituelles affiches lacérées, et cependant au cœur des questions que l’œuvre de Villeglé n’a cessé de poser à l’art.
En forgeant le concept de « lacéré anonyme », il attribuait une égale importance aux deux termes. Anonymes, en effet, ces mains qui, pour des raisons diverses et qu’on ignore, arrachent des bouts d’affiches. Anonymes, ces œuvres non faites de la main de l’artiste, et dont les sujets, c’est ce qu’il souhaite, disparaissent au profit du geste qui en secoue le signifiant. Et voici que, bien que lacérée, mais pas toujours, apparaît la figure même de l’artiste, son portrait !
Avec ce principe de mise en abyme, Jacques Villeglé devient pour la première fois le sujet même de l’œuvre tout en continuant d’accueillir l’heureux hasard des lacérations anonymes et collectives.
À l’exposition Villeglé, Opération Quimpéroise sera associé un project room de l’artiste argentin Luis Terán, qui présentera des sculptures en béton brut faites à partir de formes de bouteilles trouvées, constituant un pendant sculptural aux affiches lacérées.
• Exposition au 33 rue de Seine Villeglé & Hains : Pénélope
Pour inaugurer son nouvel espace au 33 rue de Seine, la galerie présente des œuvres historiques de Jacques Villeglé, puisées dans le fond des archives personnelles de l’artiste.
L’exposition Villeglé & Hains : Pénélope présente une série d’archives (peinture, collages, photos, dessins, croquis, carnets de note, extraits…), autour du film expérimental Pénélope (1950-1954), resté inachevé. Ce projet élaboré par Jacques Villeglé et Raymond Hains s’inscrit dans l’histoire du film expérimental où se trouvent Hans Richter, Marcel Duchamp, Norman McLaren, ainsi que quelques lettristes et autres situationnistes.
Son exceptionnalité vient tout aussi largement de l’usage direct qu’on y trouve de la peinture à certains de ses stades. Pour Jacques Villeglé, Pénélope, comme il l’a précisé à maintes occasions, évoque le stratagème de l’épouse d’Ulysse, détissant la nuit ce qu’elle tissait le jour, symbole de l’inachèvement autant que de la ruse.
Ce film aurait été l’aboutissement d’une série de procédures, où l’on repère la conception d’un Hypnagogoscope (machine à filmer munie de lentilles en verres cannelés), de la peinture glycérophtalique, de nombreux dessins préparatoires, des collages, des gravures, des techniques de dessin animé, etc.
Le film Pénélope a une grande importance pour l’œuvre à venir de Jacques Villeglé, œuvre qui consista assez constamment à déformer les signifiants (affiches anonymement lacérées, alphabets socio-politiques transformés par lui-même) afin de faire disparaître le sujet, parfois d’en susciter un autre.