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Laurent Bouro présente ses toutes dernières créations, peintures à la fois poétiques et énigmatiques.

Il sera accompagné par Yann Gateau, sculpteur, à découvrir absolument, dont les objets détournés du quotidien prennent une dimension symbolique, presque mystique.

Retrouvez-les à l’Exposition « Hors Piste », du 6 au 28 novembre, à la Boîte Noire, à Tours.

© La Boîte Noire

Laurent Bouro, le peintre

Laurent Bouro se passionne dès son enfance pour l’art et la peinture.

Il se nourrit de livres d’histoires et peint son premier tableau à l’âge de 6 ans : une reproduction du peintre italien Amedeo Modigliani (XXe siècle) qui restera l’un de ses peintres préférés.

Très jeune, la peinture représente un moyen d’évasion, un repère. Son entourage prend conscience de son talent et le soutient. Peintre autodidacte, il travaille sa technique et décide à l’âge de 32 ans de suivre une formation de peintre en décors.

Ce cursus qu’il suit avec enthousiasme et frénésie l’aide à découvrir et approfondir sa méthode de création. L’année suivante, il devient artiste professionnel et commence à vivre de son art.

Les visages deviennent ses sujets de prédilection. Il peint à l’acrylique et à l’huile, crée avec du collage, de la récupération et des matériaux détournés. La méthode de travail est précise : Laurent Bouro parcourt la ville en repérage et récupère des affiches.

Une fois dans son atelier, il sélectionne avec précision les couleurs et textures des affiches et en compose sa palette. Il choisit ces éléments en fonction du sujet à peindre et les dispose sur le fond de sa toile à la manière d’une mosaïque.

Il les intègre ensuite grâce à un glacis (couche de peinture transparente) et d’autres méthodes « secrètes » pour finaliser l’œuvre à la peinture.

Inspiré par ses nombreux voyages dans le monde entier (Europe, Afrique, Asie du sud est, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud, Amérique centrale, Caraïbes…) Laurent Bouro travaille depuis plusieurs années sur des portraits et visages intitulés « Masques Ürbains ».

Issus de rencontres, de métissages et de différentes influences culturelles et techniques, ces masques sont le résultat d’un mélange d’Arts Premiers, d’Art Africain et de contemporain (statues Moaïs, Pop Art, Arte Povera…).

Les masques sont représentés avec force, caractère et personnalité. Son travail est une réflexion autour de la question : qui se tient derrière le masque ?

© L. Bouro

Yann Gâteau, le sculpteur

«  Yann Gateau fait partie de ces « bricolleurs » (avec deux L) pour qui la fabrication d’objets insolites est une fin, autrement dit une manifestation de l’art.

Il n’est pas le premier (ni le dernier) qui s’adonne à ce genre d’exercice. D’Arman à Ernst et de Spoerri à Kienholz en passant par Man Ray, on ne compte plus les œuvres composites où les choses « en un certain ordre ré-assemblées » (à quoi s’ajoutent, parfois, des titres drôles) retraduisent le monde en de petites formes (c’est-à-dire en « formules ») inattendues et révélatrices.

Ne retenons ici que ce tableau-sculpture associant deux violons métalliques tête-bêche, entamés par une égoïne. Deux crincrins pour lesquels une scie (ce qui est aussi un air répétitif) sert d’archet.

Comment ne pas penser au « massacre » de la musique partout constaté? Mais, aussi, comment ne pas comprendre qu’à l’heure des machines à sons amplifiés, dont l’usage s’est généralisé, le legs des grands classiques est largement oublié, voire dénigré ?

Cette ironique nature morte donne à penser. On ne touche pas aux objets impunément qui, isolés dans un cadre ou exhaussés sur un socle, se chargent soudain des significations imprévues.

Voyez encore ces minuscules voitures dorées dont le conglomérat s’hyperbolise dans une trompette aux connotations proliférantes : cacophonie ? cacographie ? rumeur automobile dont les avertisseurs chantent (comme chez Gershwin ) la ville ? Ou bien trompette d’une apocalypse annoncée ? 

Yann Gateau s’amuse (cela se voit), mais, ce faisant, rit pour ne pas pleurer. » Pierre Fresnault-Deruelle, sémiologue

© Yann Gateau

La Boite Noire

59, rue du Grand Marché 

37000 Tours

Entrée libre