Designer reconnue depuis 30 ans sur la scène internationale, Elizabeth Garouste lève le voile sur ses jardins secrets à la Galerie Polad-Hardouin jusqu’au 23 décembre.
Après une première exposition de dessins en 2013, les « Chimères » d’Elizabeth Garouste se déploient en 3 dimensions dans toute la gamme de matériaux éclectiques qui signent la pâte de l’artiste.
Pensées mystérieuses et rêveries automatiques prennent forme ici pour la première fois, avec autant de personnalité que d’audace, au gré d’un trait décidé.
© Elizabeth Garouste
Profusion, métamorphose, régénérescence et mouvement sont les maîtres mots des chimères d’Elizabeth Garouste exposées à la Galerie Polad-Hardouin ; métal peint, fer battu, terre cuite, miroir, toile et encre, ces matériaux éclectiques lui permettent de déployer tout un univers de créatures bigarrées qui viendront peupler l’espace de la galerie le temps de cette exposition.
Elizabeth Garouste, créatrice de mobilier et designer, avait présenté pour la première fois, trois ans auparavant, des dessins à l’encre, une dimension alors inconnue de son travail qui depuis a pris de l’ampleur et s’est aventurée sur de nouveaux territoires.
Conçus sur le mode de “l’écriture automatique”, il s’y déployait un enchevêtrement fantastique de corps, d’oiseaux et de végétaux, fruits de rêveries éveillées.
Ces derniers étaient accompagnés de sculptures-masques en fer battu et peint.
Cette fois, les sculptures s’animent, se détachent des parois pour s’ouvrir à l’espace, comme cette tête double montée sur un mât de fer qui offre ses multiples visages en fonction de l’angle à partir de laquelle on la regarde et invite le visiteur à se mettre en mouvement.
Multiples encore sont les têtes suspendues à l’arbre qui inaugure l’exposition ; avec ses fruits étranges, il n’est pas sans rappeler l’arbre à femmes des miniatures persanes, lui-même symbole de fécondité et de régénération.
© Elizabeth Garouste
Car c’est bien la vie qui fourmille et surgit de toute part dans les pièces exposées, avec les sculptures de terre cuite peintes aux formes organiques, sexes féminins-fleurs aux allures de plantes carnivore, graines géantes, phallus se déployant comme les crosses des fougères, ou encore ces toiles peintes réversibles, chaque face réunissant les deux sexes dans un corps double.
Côté dessins, réalisés à la mine de plomb et à l’encre, les compositions se recentrent sur des portraits imaginaires, qui à la manière des “têtes composées” d’Arcimboldo, juxtaposent ou enserrent des éléments végétaux et animaux et des créatures anthropomorphes en pleine transformation.
Des tapisseries faites de pièce de toiles multicolores peintes et cousues sur un fond imprimé de toile de Jouy, seront également exposées pour la première fois.
Elizabeth Garouste a conçu de nombreux intérieurs pour des particuliers et des lieux publics, en France et à l’étranger.
Elle a également élaboré le design de produits industriels et développé une ligne de mobilier aux matériaux inattendus et aux lignes à la fois baroques et barbares.
Ceux-ci ont été édités par des galeries de design comme les galeries Avant-Scène, Neotu, “En attendant les Barbares” ou Mouvements Modernes.
Plusieurs expositions personnelles et collectives ont présenté son travail, en particulier au Centre Georges Pompidou.
Elizabeth Garouste expose chez Ralph Pucci à New York et a rejoint la Galerie Polad-Hardouin en 2012.
À propos d’Elizabeth Garouste
© Céline Gaille
Initialement décoratrice et créatrice de mobiliers et objets, Elizabeth Garouste évolue depuis les années 1980 entre pièces uniques et design de produits industriels iconiques.
Depuis 2011, l’artiste découvre progressivement une partie plus intime de son travail à la galerie Polad Hardouin à Paris.
Dessins et sculptures y révèlent ses autres territoires, secrets et audacieux.