Exposition art contemporain – Hommage à Léonard et à la Renaissance – Château du Rivau
Dans le cadre de l’hommage que la Région Centre-Val de Loire rend à Léonard de Vinci à l’occasion du 500ème anniversaire de sa disparition, le Château du Rivau situé à Lémeré en Touraine a choisi de montrer son influence, son legs et sa modernité grâce aux artistes de notre temps. L’exposition Hommage à Léonard et à la Renaissance transpose dans l’art contemporain l’héritage du maître du Cinquecento, mort en Val de Loire il y a 500 ans, et le legs artistique de la Renaissance. Vaste cabinet de curiosités, l’exposition présentée dans les salles historiques du château, fait écho au système de pensée du Maître, génie polyvalent pour lequel la réalisation ne constitue pas la fin mais le moyen de la réflexion. Elle illustre les différents apports de Léonard, homme d’esprit universel, à l’histoire des arts en Europe.
L’exposition conçue par Patricia Laigneau, collectionneuse investie dans la scène artistique depuis de nombreuses années, et dont l’engagement passionné, aux côtés de sa famille, a permis la restauration du château, la création d’un jardin inspiré par le merveilleux et le fantastique. Les œuvres d’une trentaine d’artistes français et internationaux, dont certaines créées in-situ pour l’occasion, interprètent et interrogent les idées de Léonard tout en tirant les leçons de son enseignement. Comme dans les chapitres d’un livre, chaque salle du château illustre l’un des thèmes étudiés par Léonard : l’autoportrait, le portrait féminin, les machines extraordinaires, l’anatomie, la peinture d’histoire et de paysages.
À travers les œuvres des artistes italiennes Giulia Andreani, Mariella Bettineschi, Antonella Bussa- nich et Alessandra Capodacqua, l’exposition montre aussi que les échanges entre Italie et France vers 1500, l’italianisme dans les arts amorcé sous Charles VIII, Louis XII et François 1er se perpétuent de nos jours.
L’exposition débute par un auto- portrait à l’échelle 1 (produit pour l’exposition) créé par Fabien Mé- relle qui s’est inspiré d’un fac-si- milé de l’autoportrait de Léonard accroché dans la maison familiale qu’il a découvert lors de son séjour en Val de Loire. Dans cet autopor- trait, sorte d’avatar de Léonard, il se représente avec, sur une épaule,le Milan noir de Vinci (dont parle Sigmund Freud dans Un souvenir d’enfance de Leonard de Vinci) et, dans ses deux mains jointes, un merle, son oiseau. Intitulée Merle/ Mérelle, l’œuvre lie dès l’entrée les deux Histoires, les deux territoires, la Toscane et le Val de Loire, le pas- sé et le présent.
Grégoire Laisnétranspose l’autoportrait de Turin, l’artiste Britannique Wolfe von Lenkiewicz se réapproprie l’ico- nique autoportrait de Léonard, Urs Lüthi développe son œuvre basée sur l’autoportrait, explorant ainsi les multiples aspects de la nature humaine, et d’autres artistes encore.
Le français Antoine Roegiers présente un dessin inédit en sépia réalisé à l’acrylique, inspiré d’une fresque disparue de Vinci, La bataille d’Anghiari, contant la victoire des florentins sur les milanais et qui nous est connue par le dessin préparatoire qui a inspiré Rubens. Antoine Roegiers propose de créer la sensation d’une image arrêtée de cette bataille, dans son dessin (œuvre inédite, en cours de réalisation). L’ artiste anglo-japonais Christian Hidaka télescope la peinture d’histoire et l’Histoire. Sa toile représente un paysage fantastique oscillant entre Renaissance et futurisme. Le photographe américain Andrès Serrano lui aus- si est attiré par la peinture d’histoire. Avec le mé- dium photographique Serrano revisite la fameuse Cène peinte par Léonard pour l’église Santa Maria delle Grazie à Milan. Héritière de la démarche novatrice de Léo- nard, la pratique picturale de Giulia Andreani, artiste italienne installée en France, pensionnaire de la villa Médicis en 2017, est disruptive. La mémoire des images avec une artiste réinterpré- tant les thèmes iconiques de la Renaissance commeHélène Delprat complète l’hommage.
3- Le codex
Antonella Bussanich, vidéaste et photographe florentine, propose une véritable immersion dans le codex de Leicester exposé à Florence à l’automne 2018. Grâce à l’art vidéo, l’artiste explore les croquis du Maître qui se plaisait à analyser les mouvements de l’ eau, la structure des végétaux, les mécanismes des vols des oiseaux et des planètes tout en invitant les regardeurs à s’immerger dans les eaux du Vaprio d’Adda (en Lombardie), là où Leonardo a étudié la fluidité de l’eau.
4- Les machines extraordianires
5- La nature morte
Dans la salle du festin du château du Rivau, deux produc- tions photographiques en forme de tondo de l’artiste coréenChangKi Chung font référence aux mystérieux et étranges por- traits créés par un autre maître du Cinquecento, Arcimboldo, sorte de mise en abyme avec la fresque peinte au plafond de cette salle par un maître italien à la Renaissance dans l’esprit des pergola végétales. Les œuvres de Léonard deviennent le plumage des dessins d’ oiseaux de Laurent Perbos, ques- tionnant ainsi le rapport entre la poésie et le dessin. La française Catherine Bret– Brownstone crée elle aus- si une pièce inédite (aiguière en porcelaine).
6 – Le portrait féminin
Différents portraits féminins sont installés dans la salle des dames du château et illustrent la passion de Léonard pour la science des ombres et des lumières qui lui a permis d’exceller dans les portraits féminins. En entrant, la Mona Lisa revisitée par l’artiste britannique Wolfe von Lenkiewicz donne le ton. Un portrait photographique d’Ange Leccia qui fait écho. Portrait dans la veine du fantastique, l’écran de veille inti- tulé Ile Mona de Pierre Ardouvin poursuit l’interrogation des artistes de notre temps pour l’œuvre de Léonard. Olivier Masmonteil inter- prète dans la série la mémoire de la peinture, les portraits féminins de Léonard. Olivier Masmonteil inter- prète dans la série la mémoire de la peinture, les portraits féminins de Léonard. Autre évocation, à l’aide de la céramique : l’artiste SUN Xue a choisi d’illustrer la puissance et l’acuité de la capacité d’observation de Léonard en créant en volume une figure féminine. Pascale Barret poursuit l’exploration de l’héritage du Maître de la Renaissance en posant un double émerveillement : celui déclenché par le portrait deLa Dame à l’hermine et celui emprunté à l’informa- tique.
7- Le drapé
Le drapé inspiré par les drapés de Léonard pour la sainte Anne, Katia Bourdarel réalise pour cette ex- position un diptyque à l’huile mêlant l’étoffe à la chair, réactualisant ainsi la charge émotionnelle que Léonard savait introduire dans ses peintures.
8- L’anatomie
La curiosité de Léonard à comprendre les émotions l’a conduit à ses études anatomiques. Le corps humain et la science sont aussi une préoccupation constante de l’artiste flamand Jan Fabre. L’artiste dans la ligne de Léonard est toujours à la recherche d’expérimen- tation. Ses études du corps telles que la sculptureBrain leg renferment la notion de dualité et de vulné- rabilité, au centre de la réflexion artistique de l’artiste en hybridant le cerveau à la jambe.
9- Hommage à la Renaissance
D’autre artistes poursuivent la rêverie que leur inspirent la Renaissance et convoquent pour leurs œuvres des styles et des techniques héritées du passé, tout en utilisant les médiums techniques actuels.
ORLAN, revisite La naissance de Vénus de Botticelli, autre grand Maître de la Renaissance italienne. À l’instar de Botticelli qui avait utilisé une statue d’Aphrodite comme modèle, ORLAN théâtralise son visage transformé en statue d’ elle-même.
Passeur lui aussi, le belge Jean-Luc Moerman puise sa Vénus dans l’univers de Botticelli mais pour l’habiller à l’aide de l’art ancestral du tatouage. Il octroie ainsi à l’iconique représentation le sentiment poétique de la vie qui animait Léonard.
La française Céline Cléron emprunte à l’histoire de l’art, de la Renaissance et des épisodes précis de l’histoire des représentations, pour en rebattre les cartes.
Tout en faisant référence aux figures célèbres du clan Della Robbia, l’artiste jette le trouble en y mêlant l’idée des pleurs à l’aide des mouchoirs en papier qu’elle n’ hésite pas à intégrer à sa sculpture de céramique.
Clin d’œil aux portraits des mécènes en vogue à la Renaissance, la photographe française Delphine Balley s’amuse, quant à elle, à une reconstitution anachronique et décalée d’un portrait de mécènes du XVIesiècle, avec pour ambition de fournir une version plus onirique de la représentation des personnages contemporains, faisant référence à la culture du portrait à son apogée à la Renaissance.
Autre technique, autre regard sur l’Histoire : avec sa peinture à l’huile sur panneau de bois doré sur la tranche, Studies in the past, Laurent Grasso rend hom- mage aux maîtres toscans du XVe siècle et aux tech- niques employées à la Renaissance. L’artiste se plaît à brouiller les repères en mixant une scène du Cinque- cento avec la représentation de la comète de Halley peinte par Giotto au XIIIe siècle.
LE CHÂTEAU DU RIVAU
Situé en Touraine, sur la commune de Lémeré (Indre-et-Loire) et inscrit parmi le réseau des grands sites patrimoniaux de la Loire, le domaine du Rivau se compose d’une forteresse seigneuriale d remontant au XIII ème siècle, classé Monument historique, d’écuries Renaissance classés Monument Historique. Cet ensemble combine l’architecture médiévale et Renaissance, l’art des jardins, l’art contemporain et l’art de vivre. Depuis 1992, grâce à la détermination empreinte de passion de la famille Laigneau, un vaste programme de réhabilitation a permis au château de retrouver son lustre d’antan. Le château du Rivau attire aujourd’hui de nombreux visiteurs pour l’imaginaire qu’il suscite et pour son jardin labellisé Jardin remarquable qui complètent l’enchantement de la visite par leurs couleurs, leurs parfums et la symbolique des plantes. Évoquant un monde merveilleux et fantastique, il sert d’écrin à un parc d’une vingtaine de sculptures contemporaines qui enrichissent le parcours végétal. Les pièces monumentales de Lilian Bourgeat, Jean-Pierre Raynaud, Philippe Ramette, Fabien Verschaere… font écho à la collection d’œuvres d’art exposée à l’intérieur du château avec Jan Fabre, Théo Mercier, Julien Salaud, Wim Delvoye, Pierre Ardouvin….
Depuis l’ouverture au public du château en 2000, des expositions prennent place chaque été dans les différentes salles du Château du Rivau, faisant de ce lieu singulier une destination culturelle, à moins de deux heures de Paris, alliant patrimoine, art contemporain, art des jardins et art de vivre.
INFORMATIONS PRATIQUES
Du 1er avril au 3 novembre 2019
Ouvert au public tous les jours de 10h a 18h en avril et octobre et de 10h à 19h en mai, juin, juillet, août et septembre.
Chateau du Rivau
Le Coudray, 9 rue du Château 37120 LÉMÈRÉ
Tèl : 02 47 95 77 47
info@chateaudurivau.com / www.chateaudurivau.com
Le château du rivau se situe en Val de Loire, classé patrimoine mondial par l’UNESCO.
À 10 km de Chinon et Richelieu, 20 km d’Azay-le-Rideau, 25 km de Ste Maure- de-Touraine, sortie 25 de l’A10 et
30 km de la sortie 5 de l’A85.
L’aéroport international de Tours se trouve à 50 minutes et la gare TGV de St Pierre des Corps place Le Rivau à 1h45 de Paris.