Daido Tokyo
Après avoir organisé en 2003 sa première grande exposition en France, la Fondation Cartier pour l’art contemporain consacre une nouvelle exposition à Daido Moriyama, figure centrale de la photographie japonaise.
Daido Tokyo met à l’honneur le travail récent de l’artiste : en présentant un vaste ensemble de photographies couleur, l’exposition lève le voile sur un aspect méconnu et pourtant omniprésent dans son travail photographique depuis deux décennies.
Daido Tokyo est également l’occasion pour la Fondation Cartier de commander au photographe une œuvre nouvelle : un diaporama inédit, réalisé avec des photographies noir et blanc et projeté sur plusieurs écrans, qui illustre à l’instar de ses photographies couleur, le flux constant de la vie urbaine, captant des fragments de ce bourdonnement imperturbable.
Daido Moriyama, marquée par les changements spectaculaires du Japon dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, la génération de photographes à laquelle il appartient contribue à l’invention d’un langage visuel nouveau, voulant saisir les mutations d’une société nippone qui oscille entre tradition et modernité.
Fasciné par l’étrange, l’inhabituel et l’extraordinaire du flux urbain, Daido Moriyama photographie la population de Tokyo et notamment celle du quartier de Shinjuku où il vit.
DOG AND MESH TIGHTS
Avec le diaporama Dog and Mesh Tights conçu spécialement pour l’exposition, le regard de Daido Moriyama se porte sur ce qui passe souvent inaperçu au sein du tumulte urbain.
Composant un véritable journal de bord, l’artiste capte ses sujets dans les ruelles désertées ou sur les murs des bâtiments lors de ses errances urbaines quotidiennes.
Pendant près de neuf mois (de juillet 2014 à mars 2015), Daido Moriyama a pris des clichés dans toutes les villes qu’il a visité, Tokyo, Hong Kong, Taipei, Arles, Houston et Los Angeles.
Conçue comme un puzzle qui se parfait et s’enrichit sans cesse, cette série forme une carte photographique du monde reflétant les relations complexes des individus avec leur environnement urbain.
Cali Clair-Obscur
Du 6 février au 5 juin 2016, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première rétrospective européenne consacrée à Fernell Franco, figure majeure et pourtant méconnue de la photographie latino-américaine.
Photojournaliste de profession, Fernell Franco réalise en parallèle un travail personnel expressif dédié à la précarité et aux contrastes urbains de Cali, ville où il a vécu et travaillé presque toute sa vie.
L’exposition réunit plus de 140 photographies issues de 10 séries différentes réalisées entre 1970 et 1996, et met en lumière l’importance du travail de Fernell Franco au sein de la riche scène artistique de Cali qui émerge au début des années 1970.
« J’étais à la recherche de choses banales – des choses qui se passaient dans la ville au quotidien, qui arrivaient dans la vie des gens normaux. Des choses différentes du travail que je faisais dans la publicité et la photographie de mode. » Fernell Franco
Contrairement à un grand nombre de ses contemporains dont l’œuvre photographique traduit directement la réalité sociale, les séries de Fernell Franco – au croisement de la photographie, du cinéma et de la peinture – sont métaphoriques et quasi picturales.
Repoussant les limites de cette photographie traditionnelle, l’artiste s’extrait du paradigme documentaire pour constituer une œuvre singulière traduisant son expérience personnelle et subjective du monde contemporain.
PROSTITUTAS
« Au bout de quatre années passées à travailler pour l’agence de publicité, j’ai commencé à réaliser la série des prostituées. Ce fut ma première proposition personnelle. Ce thème des prostituées, je n’aurais pu le photographier qu’en noir et blanc. Ce que je cherchais en elles, c’était la vérité de la vie lorsqu’elle n’est pas maquillée, même si elle était rude et violente. Je ne cherchais que des choses ordinaires, de celles qu’on vit quotidiennement dans la ville, de celles qui surviennent dans la vie des personnes normales. Quelque chose qui soit vraiment différent de ce que je faisais dans la publicité et dans la mode. »
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail 75014 Paris
Tél. : 01 42 18 56 67