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Expositions Corps(e) à La Ruche des Artistes

sur une proposition de l’historienne de l’Art Aurore Bonneau-Jamot

du 15 mars au 25 mars 2018 

Tous les jours y compris le dimanche : 14h – 19h

 

Dans le panthéon romain, la figure bi frontale du dieu Janus se voit attribuer l’apanage des commencements, des fins, des passages et des seuils.

Le sculpteur Yannick Vey présente ici pour la première fois un double temple janusien, inspiré de l’Allégorie de la prudence du Titien

L’œuvre oscille entre légèreté et pesanteur en un double mouvement ascendant et rotatif : masses minérales suspendues dans le vide, quadruple paires d’yeux granitiques scrutant l’espace mais oscillant de part et d’autre d’une structure métallique élancée, qui rappelle le Monument à Apollinaire de Giacometti.

Si cette sculpture est la fois aérienne et puissante, est-ce parce que – comme le rappelle l’artiste – le temple romain du dieu bifrons demeurait jadis ouvert en temps de guerre, afin de permettre le passage de Jupiter ? La guerre, Yannick Vey en voit partout la menace.

Transitions du passé au futur, ses Janus font office d’instance surmoïque de l’exposition.

Graves et autoritaires, ils invitent au renoncement pulsionnel sans lequel nous encourrons souffrances et conflits de toutes sortes : « informer du passé / le présent agit avec prudence / de peur qu’il n’ait à rougir du futur ».

Non loin de là, le Fragment de mâchoire souligne cependant l’éternelle tentation des morsures et des violences.