Exposition
« GILBERT PEYRE, L’ELECTROMECANOMANIAQUE »
Halle Saint Pierre – 16 septembre 2016
Le monde de Gilbert Peyre est un monde de machines extravagantes, inventives, poétiques. Opérant simultanément sur les terrains de l’installation, du spectacle vivant et de l’art contemporain, cet artiste électromécanomaniaque livre ses sculptures animées dans une ambiance de fête foraine autant visuelle que sonore.
Ce sont des oeuvres d’art plastique qui mêlent théâtre, opéra, ballet, mais aussi cirque et fête foraine. Nombreuses sont celles qui ont été produites spécialement pour l’exposition à la Halle Saint-Pierre (16 septembre 2016 – 26 février 2017). « La mécanique est la plus belle partie de l’objet » dit Gilbert Peyre. Une fois en mouvement, ses oeuvres-machine, dont les rouages sont offerts au public, acquièrent une extraordinaire force expressive, une poésie insoupçonnée.
Le Roi cochon, 1992-2000, électromécanique © Gilbert Peyre, photo David Damoison
GILBERT PEYRE
Né en 1947, Gilbert Peyre passe son enfance à Annot, dans les Alpes de Haute-Provence. Très vite, il préfère construire ses propres jouets.
À seize ans, il passe son CAP de serrurier à Digne, métier qu’il n’exerce pas plus de six mois. Il devient ensuite soudeur, sans plus de succès. Après cette première incursion dans le monde industriel, Gilbert Peyre exerce différents métiers. À vingt-deux ans, il travaille comme garçon de café à Paris, place de la République. À cette époque, il réalise ses premières sculptures figuratives, dans une matière de son inven- tion, liant l’argile et le papier avec une solu- tion chimique. Après la fermeture du café, bénéficiant d’une allocation chômage, il se met à créer plus régulièrement. Il expose ses premières sculptures à la galerie Boutet de Monvel. Il est embauché comme gardien au Louvre pendant trois mois, ce qui lui permet de découvrir Cézanne et Degas. À trente ans, il franchit une étape importante : il fabrique des jouets à roulettes à base de boites de conserve récupérées, qu’il vend aux puces de Clignancourt.
À la fin des années 1970, il s’installe dans une petite boutique à Montmartre, où il présente d’étranges sculptures-jouets articulées. Le public commence à trouver à sa création une valeur artistique. Dès 1987, ses sculptures sont montrées à la Halle Saint Pierre, puis à la galerie Mostini et à la galerie Duval-Dunner. Dans les années 1980 et 1990, il participe à de nombreuses expositions collectives (Fiac, Fondation Cartier, Musée Bourdelle, Galeries Le Chanjour, Lara Vincy…).
Au cours des années 1990, il s’initie à l’électromécanique, notamment grâce aux contacts établis avec l’ingénieur de la société Loupi Electronic. En autodidacte, il apprend la programmation informatique. Il devient peu à peu un croisement unique d’ingénieur et de plasticien, de mécanicien et de poète.
La technologie lui permet d’envisager des mises en scène ambitieuses. Au début des années 1990, avec la Compagnie Foraine, il montre la première chaise qui marche, puis l’automate BêteMachine, qui se tient sur un vrai cheval. Ce sont alors de véritables chorégraphies d’objets, de vastes et complexes « sculpturOpéra », telles que Le Réveil d’un piano (1994) ou Ce soir on tue le cochon (1996). En 2000 a lieu Fin de chantier, une rétrospective à la Halle Saint Pierre. Six œuvres de l’artiste ont été mises en scène dans le film Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet (2009).
De nouveaux partenaires comédiens, tel Achille Orsoni, musiciens, comme Gérard Pesson et Jean Pacalet, ingénieur électroni- cien comme Robert Breton, lui permettent de concevoir des performances de grande ampleur. Ainsi naissent Fernand Queudbœuf, l’Homme le plus fort du monde (2012), et cet opéra de machines, de marionnettes et d’acteurs humains qu’est Cupidon Propriétaire de l’Immeuble situé sur l’Enfer et le Paradis, monté en 2009, qui a tourné à Paris (BIAM, Le Centquatre, Cirque Electrique…) et en Europe (Bâle, Cracovie…).
Gilbert Peyre vit et travaille à Paris et continue de créer ses étranges machines dans son atelier à Aubervilliers.
Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Horaires :
en semaine de 11h à 18h ;
le samedi de 11h à 19h ; dimanche de 12h à 18h