MATÉRIALITÉ DE L’INVISIBLE
L’ARCHÉOLOGIE DES SENS
DU 13 FÉVRIER AU 30 AVRIL 2016
Direction artistique : José-Manuel Gonçalvès, avec l’expertise scientifique de l’Inrap
L’art et l’archéologie ont en commun de rendre visible ce qui ne l’était pas, ou plus.
Dans le cadre du projet européen NEARCH qui, depuis 2013, vise notamment à développer les liens entre archéologie et art contemporain, le CENTQUATRE-PARIS, en collaboration avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), présente Matérialité de l’invisible, l’archéologie des sens.
L’exposition réunit des artistes aux univers différents qui ont à cœur de transmettre dans leurs œuvres (sculptures, vidéos, installations..) ces alchimies et ces histoires qui nous échappent et qui pourtant constituent en partie nos existences.
Les sculptures, vidéos et installations exposées sont issues de résidences auprès d’archéologues ou de recherches personnelles des artistes.
Nourris par la rencontre avec ces spécialistes, Julie Ramage questionne la mémoire individuelle et collective, Ali Cherri interroge le sens du patrimoine, Nathalie Joffre filme et mime l’archéologie tandis que Miranda Creswell s’attache à rendre visible l’évolution de paysages à travers le dessin.
Déchiffrer, comprendre, interpréter : telle est la démarche commune des artistes présentés. En s’appuyant sur le dialogue entre art et science, ils proposent une nouvelle manière de regarder autour de soi.
Car si elles sont inspirées de faits passés ou de matières, les œuvres n’en font pas le récit historique, pas plus qu’elles ne restituent un savoir à l’état brut.
Au contraire, elles cherchent à suivre leur persistance et leurs transformations dans les mémoires individuelles et collectives. A travers elles, les artistes dressent une cartographie sensible, mouvante et non exhaustive du rapport de l’Homme à son environnement et à son histoire.
La relation de l’Homme à la nature est une notion fondamentale dans l’exposition. Elle est présente notamment dans l’installation d’Hicham Berrada, Mesk-ellil, qui inverse le rythme circadien d’une plante à floraison nocturne et nous fait sentir son parfum en journée.
L’artiste vient modifier la nature pour nous la révéler de manière encore plus forte. De même, Johann Le Guillerm nous permet de ressentir dans ses sculptures mobiles les mouvements souvent imperceptibles des forces naturelles. D’autres se servent de la matière pour nous parler de la marche du monde.
Le duo Agapanthe s’intéresse ainsi de longue date au sucre, aliment au passé chargé symboliquement et politiquement. Ses installations le détournent en une allégorie d’une civilisation qui se condamne à disparaître en surconsommant ce produit à la fois doux et extrêmement nocif.
Fouiller les mémoires ou les sols peut mener à bien des découvertes, y compris celles auxquelles on ne s’attend pas. Les artistes, comme les archéologues, ont coutume de chercher et creuser sans savoir exactement ce qu’ils vont trouver.
Et aucune trouvaille n’est définitive, chacune menant à composer et recomposer des histoires et l’Histoire.
Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial
75019 Paris
Métro : Riquet (ligne 7)
Informations et billetterie www.104.fr
Tél. : 01 53 35 50 00
Horaires d’ouverture de l’exposition
Période scolaire mercredi/jeudi et WE de 14h à 19h
Période vacances du mardi au dimanche de 14h à 19h
Tarifs : 5€ TP/ 3€ TR/ 2€ TA/ 2€ groupes