Maurizio Cattelan, Novecento, 1997 Cheval naturalisé, sellerie en cuir, corde, poulie –
Avec All au Guggenheim en 2011, on pensait que « tout » avait été dit. Comme souvent avec Maurizio Cattelan, nous étions sur une fausse piste…
« La question est le déplacement, la relocalisation, l’absence, le fait d’observer un objet tout en sachant que sa place est ailleurs. »
Maurizio Cattelan, Sans titre, 2001 Résine polyester, cire, pigments, cheveux naturels
Ce qui devait être le salut final d’une carrière éblouissante, faite d’œuvres qui ont marqué l’époque, de scandales, de profondeur, de fracas et d’humour, n’était qu’une (ir)révérence de plus.
Cinq ans plus tard, Cattelan revient au travail. Il a choisi la Monnaie de Paris pour son exposition la plus importante en Europe, et la plus importante depuis sa rétrospective New-Yorkaise.
Cette exposition à la Monnaie de Paris, sous le commissariat de Chiara Parisi, est une exposition qui sera profondément « habitée » par Cattelan. Un choix d’œuvres, dont l’image reste pour toujours accrochée à la rétine, seront exposées dans les salons XVIIIème siècle de la Monnaie de Paris.
1er plan : Maurizio Cattelan, La Nona Ora, 1999 Résine polyester, gomme de silicone, pigment, cheveux naturels, tissu, vêtements, accessoires, pierre, moquette Arrière-plan : Maurizio Cattelan, Sans titre, 2007 Résine de silicone, cheveux naturels, caisse en bois, tissu d’emballage, vis
Irrévérencieux, génial, facétieux, drôle, grave, provocateur, cynique, potache, Maurizio Cattelan n’est jamais là où on l’attend. Les visages de Cattelan sont autant d’uppercuts qui nous laissent KO.
Et c’est là son paradoxe ultime, sa capacité géniale à transformer une fuite en pirouette sublime : Cattelan n’aura jamais été aussi présent dans une exposition, et pourtant chacune de ses œuvres hurle son absence.
L’effigie de Cattelan, l’art de la mise en scène, sera le cœur battant de l’exposition à la Monnaie de Paris.
Un début de réponse à son interrogation aussi pince-sans-rire que métaphysique « y-a-t-il une vie avant la mort ? ».
Maurizio Cattelan, All, 2007 Neuf sculptures en marbre de Carrare
Photos : Zeno Zotti Vue de l’exposition Maurizio Cattelan, Not Afraid of Love à la Monnaie de Paris,