Errants et menaçants, intrigants ou douteux, fascinants… de multiples représentations des Tsiganes traversent l’histoire de la photographie. De la vision romantique héritée du XIXe siècle aux images d’un peuple asocial et archaïque, de la fascination au rejet raciste, l’exposition Mondes Tsiganes donne à voir une autre vision des Tsiganes et permet de comprendre les origines d’une discrimination qui perdure encore aujourd’hui.
Riche de plus de 800 photographies, l’exposition propose une double approche : un parcours anthropologique et documentaire – pour comprendre l’histoire des stéréotypes associés à ces peuples – et un accrochage de la série les Gorgan du photographe Mathieu Pernot, qui pose un regard sensible et contemporain sur la famille arlésienne qu’il a suivi pendant vingt ans.
Aux origines de la représentation des Tsiganes : entre stéréotypes et rencontres avec l’autre
Les photographies montrent comment s’est créée, au fil du temps, l’image de ces populations et mettent en lumière leur histoire, trop souvent simplifiée. A travers les représentations du XIXe et du XXe siècle, l’exposition révèle la répétition, la persistance et la circulation de certains motifs : la bohémienne, le montreur d’ours, le « peuple de la frontière » impossible à circonscrire, les nomades…
Dans l’exposition, des séries d’images reflètent la diversité des parcours de vie singuliers et révèlent des productions inédites de photographies. Émile Savitry, photographe et ami du célèbre guitariste Django Reinhardt, qu’il a accompagné pendant sa carrière, Jan Yoors, photographe d’origine belge qui a quitté sa famille pour vivre avec des Tsiganes, Jacques Léonard, photographe d’origine française qui a saisi le quotidien intime des Gitans de Barcelone, ainsi que Matéo Maximoff, d’origine rom et manouche, qui s’est attaché à poursuivre le récit de l’histoire de sa famille en images.
Dans l’intimité de la famille Gorgan : entre approche documentaire et sensible
En conclusion et en contrepoint à cette première approche, le Musée présente la série LES GORGAN de Mathieu Pernot, une coproduction avec les Rencontres photographiques d’Arles en 2017. Initiée en 1995, cette série s’inscrit comme une nouvelle étape du regard photographique sur les populations tsiganes.
L’oeuvre de Mathieu Pernot relate vingt années de travail et d’échanges avec la famille Gorgan, un clan gitan rencontré à Arles pendant ses études. Reprenant d’abord les codes de la photographie documentaire et ethnographique, ses photographies nous interrogent sur la nature de notre regard sur cette communauté. La neutralité des images et la distance établie avec les sujets excluent toute forme d’exotisme.
Adresse
Palais de la Porte Dorée
Musée national de l’histoire de l’immigration
293, avenue Daumesnil
75012 Paris
01 53 59 58 60
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