Exposition OUVRAGE(s) de Pierre Bernard
Château de LA ROCHE-GUYON (Val-d’Oise)
du 10 septembre au 27 novembre 2016
Ouvrage(s)
Pierre Bernard
Une œuvre singulière
Pour rendre hommage à Pierre Bernard, architecte-urbaniste et sculpteur disparu en 2013, le château de La Roche-Guyon expose une partie de son travail d’artiste. En 2012, il a organisé et participé à un séminaire intitulé «Morphogenèse et dynamiques urbaines » au sein d’un partenariat entre EHESS, PUCA, ENSAD et FLSM. A l’élaboration de cette exposition ont contribué Christine Bouvier-Bernard, sa femme elle-même artiste, ainsi que Vincent, Thomas et Lucie, trois de leurs enfants.
Ouvrage(s), fait d’abord référence aux sculptures de crochets, terme plus juste selon Pierre qu’« œuvre d’art » pour nommer son travail, qu’il comparait aux « ouvrages de dames », se voyant artisan plutôt qu’« Artiste », avec un protocole : une maille par seconde, une pelote par sculpture, et l’idée de travailler avec l’outil qu’est le crochet.
Par extension, Ouvrage(s) peut désigner l’ensemble exposé ici car les pièces de métal et de bois ont été élaborées dans ce même état d’esprit : avec outils (forge, lime à bois, fer à souder…) et savoir-faire technique, il s’agissait de conférer une forme particulière au temps qui passe et à la matière brute, et concernant le crochet, à comprendre de l’intérieur et de l’extérieur la morphogenèse, c’est-à-dire le développement de la matière en une forme. Pour cela il testait des règles de génération (la variation du nombre de nœuds au sein d’une maille faisant jaillir des formes distinctes), ces expériences permettant de comprendre la morphologie d’éléments présents dans la nature (coquillage,…) et de créer des formes imaginaires à utilité inventée à partir d’objets réels (Esgourdes…).
Dans les communs du château sont installées des pièces composées de textile, bois et métal, matériaux parfois mis en tension : pour Organisation interne des formes textiles articulées à des tiges en acier forgé s’inscrivent dans l’espace […] comme un monde tridimensionnel où s’organisent des lieux et des liens, entre la douceur du coton et le froid de l’acier. Les Articulations sont composées d’os de bois et de ligaments textiles.
135 formes tricotées flottent dans l’espace dans une installation s’inspirant de l’accrochage Horizons des Rêves (2010, chapelle de Saint-Pierre, Avallon) qui avait donné lieu au film du même nom de Clovis Prévost. On y voit Pierre déambuler et expliquer au peintre Jean Hucleux quelque unes des pièces suspendues.
Pierre Bernard a également réalisé des sculptures et décors pour des spectacles de la chorégraphe et danseuse Martine Harmel (Germination (1984), Transe Forme (2010/2011), ce-dernier ayant été donné au Jardin anglais du château de La Roche-Guyon en 2010, puis dans les jardins de Bagatelle. On y compte les costumes en mégamaille (maille de crochet géante en toile de jute), les glandes textiles, suspendus dans les communs, et les chaises de métal soudé exposées dans les nichoirs de l’escalier d’honneur.
Figurent également des photographies, certaines montrant des travaux de Pierre (trois chambres tricotées pour les cadoles de Michel et Marie-Pierre Troisgros conçues par Patrick Bouchain), d’autres montrant le spectacle Transe Forme et les Douze méduses, d’autres encore montrant Pierre lui-même, prises par Clovis Prévost, Christine Bouvier-Bernard et Lutz Weinman.
Sur la terrasse est installée une maison imaginaire en métal soudé.
Dans le cabinet de curiosités, l’installation tente de transmettre au travers d’une multitude d’objets l’univers de Pierre, les endroits et images qui l’ont imprégné, là où il a pu puiser son imaginaire, de l’Afrique où il a grandi, des Antilles où il a vécu avec Christine, de son atelier de la Rue du Bel air à Jouy le Moutier (Val d’Oise). Des mises en correspondances peuvent être faites entre certaines formes présentes et ses sculptures. Objets ramassés, fabriqués, reçus en cadeau, gardés précieusement… ses petits trésors.
Dans les boulins du pigeonnier sont installés près de 300 dessins extraits d’une trentaine de carnets, de ceux tenus de 2009 à 2013. La plupart des formes qui y sont dessinées ont été réalisées par la suite.
Château de La Roche-Guyon
1, rue de l’Audience – 95780 La Roche-Guyon
Jusqu’au 30 octobre 2016
ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h
les week-ends et jours fériés de 10h à 19h
du 31 octobre au 27 novembre 2016
ouvert tous les jours de 10h à 17h