Giuseppe Penone : Le Palais d’Iéna à Paris magnifié par la magistrale installation de l’artiste – visuels in situ
Jusqu’au 24 octobre 2019
Vue de l’exposition, Giuseppe Penone, Matrice di linfa, Palais d’Iéna, Octobre 2019. GIUSEPPE PENONE, Matrice di linfa, 2008 Bois de sapin, résine végétale, terre cuite, cuir, métal 131 x 4500 x 212 cm, Rebecca Fanuele © Palais d’Iéna, architecte Auguste Perret, UFSE, SAIF/Courtesy Archivio Penone et Marian Goodman Gallery, New York, Paris, London
Dans le cadre de la FIAC 2019, le Palais d’Iéna – Conseil économique, social et environnemental (CESE) invite Giuseppe Penone au cœur de la vaste salle hypostyle et de ses majestueuses colonnades de plus de sept mètres de hauteur.
Pour sa première exposition à Paris depuis 2013, organisée en collaboration avec la Galerie Marian Goodman, l’artiste choisit de présenter l’œuvre monumentale Matrice di linfa (Matrice de sève) ainsi que de deux sculptures dévoilées ici pour la première fois.
Pour Matrice di linfa, l’artiste est intervenu sur l’histoire d’un arbre en creusant dans le bois le volume équivalent à quatre-vingts années de croissance.
Un écho fort à l’engagement environnemental du CESE et à la célébration du quatre-vingtième anniversaire du chefd’œuvre architectural d’Auguste Perret
Giuseppe Penone considère Matrice di linfa comme une forme de nature animale, évoquant un livre ouvert, « un long autel sacrificiel » ou encore « un bateau long et fin qui sillonne l’espace poussé par la force des branches ».
Cette sculpture exceptionnelle en deux parties de près de vingt mètres chacune, créée à partir d’un conifère centenaire de la vallée des Merveilles dans les Alpes françaises, résulte d’une multiplicité de gestes du sculpteur.
Après avoir coupé le sapin en deux dans le sens de la longueur, Giuseppe Penone a creusé dans le bois en suivant ses anneaux de croissance afin d’extraire une part précise de sa mémoire.
Dans la cavité centrale, il a ensuite fait couler une résine végétale rouge rappelant la sève de l’arbre, avant de placer des éléments en terre cuite portant l’empreinte de son propre corps.
GIUSEPPE PENONE, Matrice di linfa, 2008 (détail) Bois de sapin, résine végétale, terre cuite, cuir, métal 131 x 4500 x 212 cm Crédit photo : Rebecca Fanuele © Palais d’Iéna, architecte Auguste Perret, UFSE, SAIF/Courtesy Archivio Penone et Marian Goodman Gallery, New York, Paris, London
Les branches du sapin, qui saison après saison contribuèrent à sa croissance, servent à présent de support au tronc renversé qui repose sur un vaste tapis de cuir.
Œuvre emblématique de Giuseppe Penone, Matrice di linfa témoigne du contact entre l’artiste et l’arbre, elle représente une sorte de « matrice » qui condense la pensée de sa pratique sculpturale.
Elle avait été présentée pour la première fois au sein de la cour vitrée du Palais des études de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il y a dix ans.
Au Palais d’Iéna, Matrice di linfa est pour la première fois accompagnée de deux sculptures de la série Pensieri di foglie (2014 – 2017).
Placées au centre de la salle hypostyle de part et d’autre des colonnes, à proximité de l’espace où se rejoignent les deux parties de l’arbre et où peut circuler le visiteur, les branches et feuilles en bronze associées à des pierres naturellement sculptées par une rivière apparaissent comme des silhouettes anthropomorphes.
Tout comme Matrice di linfa, les œuvres Pensieri di foglie révèlent la mémoire de la matière qui échappe habituellement à notre perception et illustrent l’interdépendance de l’homme et de la nature.
Le travail de Giuseppe Penone s’inscrit tout entier en lien étroit avec la nature, dès la fin des années 1970 et ses premières réalisations, il y puise toute son inspiration.
Depuis, ses gestes simples, interventions et explorations formelles sur des matériaux naturels (bois, bronze, marbre, pierre, épines d’acacia, feuilles …) s’associent le plus souvent à des formes, fragments ou empreintes évoquant le corps humain afin de relier l’homme à la nature.
« Ce qui m’intéresse, dit l’artiste, c’est quand le travail de l’homme commence à devenir nature ».
Giuseppe Penone est né en 1947 à Garessio dans le Piémont en Italie. Il étudie la sculpture à l’Accademia di Belle Arti à Turin avant que son travail ne soit remarqué par Germano Celant et associé au mouvement de l’Arte Povera.
En tant que sculpteur, il est lauréat du prestigieux Praemium Imperiale (2014).
En 2007, il représente l’Italie à la 52e biennale de Venise. Le Musée national d’art moderne-Centre Pompidou lui consacre une rétrospective majeure en 2004.
Giuseppe Penone vit et travaille à Turin.
Son œuvre a également été présentée dans les plus grands musées internationaux, et récemment au Saarlandmuseum, Moderne Galerie Saarbrücken (exposition en cours), au Palazzo della Civiltà à Rome (2017), au Musée d’Art Contemporain de Trente et Rovereto (MART) (2016), au Nasher Sculpture Center, à Dallas (2015), au Musée Cantonal des Beaux-Arts, à Lausanne (2015) ; au Beirut Art Center (2014) ; au Musée de Grenoble (2014).
Ces dernières années il a également installé ses sculptures monumentales dans des jardins prestigieux, tels que le Yorkshire Sculpture Park à Wakefield (2018 – 2019), le domaine du Château La Coste à Le Puy Sainte Réparade (2017), les jardins du Rijksmuseum à Amsterdam (2016), le parc Venaria Reale près de Turin (2015), le Giardino di Boboli à Florence (2014) ou encore les jardins du Château de Versailles (2013).
L’exposition Matrice di linfa est organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avec la collaboration de la Galerie Marian Goodman.
Le Conseil économique, social et environnemental, troisième chambre constitutionnelle française, souligne aussi bien par ses travaux que par les expositions qu’il accueille, combien la culture doit occuper une place privilégiée dans le débat public et continuer à enrichir le dialogue plus que nécessaire entre les citoyens au sein de la société civile organisée.