Henri Langlois aurait eu 100 ans en 2014. A l’occasion de son centenaire, la Cinémathèque Française lui rend hommage au travers de son exposition Le Musée Imaginaire d’Henri Langlois
Sans lui, la Cinémathèque n’existerait pas
Né à Smyrne en 1914, Henri Langlois sait très vite qu’il n’est pas fait pour les grandes études. Son esprit savant a fait de lui un voyant, lançant le cinéma à la conquête des autres arts. Très tôt, il prit conscience de la disparition du cinéma muet et de l’importance que le cinéma avait déjà pour les artistes majeurs du siècle.
Pour y remédier, il crée la Cinémathèque à l’âge de 22 ans.
Montrer que la Cinémathèque est un lieu où l’on expose le cinéma
A l’époque, pour voir un film, il fallait attendre longtemps et on ne pouvait les passer qu’une seule fois par an. La démarche de Langlois se trouve avant tout dans la conservation des films ; car pour lui, conserver c’est se souvenir.
Il offre une nouvelle façon de voir le monde en proposant de nombreux films à l’affiche : la programmation relevait pour lui de l’association d’idées. Langlois jetait sur le papier des listes de films destinés à être projetés, et c’était au spectateur de décider du lien entre eux.
Un avant-gardiste
« L’avant garde n’ennuie jamais même quand ses films semblent vides de tout contenu apparant. Ce sont des jeux auquels on nous demande de bien vouloir participer »
Langlois, découvreur de talents anciens et passeur de trésors vers une nouvelle génération, se sent comme le père de la Nouvelle Vague : Truffaut, Godard, Chabrol, Rivette, Rivette, Rohmer ou encore Demy ont été inspirés par la personnalité avant-gardiste de Langlois et l’ont soutenu dans ses projets les plus fous.
Avec le triomphe du Pop-Art et de Nouveau Réalisme, Langlois accueille les cinéastes férus d’expérimentations abstraites ou psychédéliques. Il apporte son soutien à l’Underground Américain (Andy Wahrol et sa Factory, Paul Morrissey, etc.) et au groupe Zanzibar.
Un homme à plusieurs facettes
Au-delà de la conservation de films, Langlois souhaite les intégrer à une vision élargie de la création artistique ; car son modèle, c’est la peinture.
Matisse, Chagall, Picasso ou encore Léger faisaient parti de ses admirations et de ses amis. Ces relations que le cinéma noua avec les autres arts conduise Langlois à confronter ces oeuvres aux goûts cinéphiliques et à filmer certains artistes essentiels de son siècle.
En 1974, il reçoit un Oscar de l’Academy of Motion Picture, Arts & Sciences pour son oeuvre.
Homme de légende, Henri Langlois a passé sa vie à travailler pour le cinéma.
Exposition à découvrir du 09/04 au 03/08/2014