CÉLESTE BOURSIER-MOUGENOT : LIQUIDE LIQUIDE Exposition du 8 juin au 22 septembre 2019
Vernissage : vendredi 7 juin 2019 à 18h
À PROPOS DE L’EXPOSITION
Figure majeure de la scène artistique française et internationale, Céleste Boursier-Mougenot répond à la carte blanche proposée par la Fondation François Schneider.
L’artiste qui représentait la France à la Biennale de Venise en 2015, s’empare avec une poésie au couteau de l’entièreté du centre d’art et imagine in situ un ensemble d’installations visuelles et sonores qui déroute le visiteur. La circulation habituelle est inversée pour créer un parcours qui remonte des profondeurs du bâtiment à son faîte.
Les matières coulent, s’échappent, se répandent. Des terrasses de la fondation jusque dans ses entrailles, le verre, l’eau, le minéral sont déployés. À la fois minimale et sophistiquée, l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot est une savante fusion entre science et fiction.
Précurseur de rencontres improbables du Vivant avec des objets manufacturés qui peuplent notre monde et auxquels il accorde un supplément d’âme, Céleste Boursier-Mougenot façonne ses œuvres hybrides avec la maîtrise d’un artisan et «l’irrationalité» d’un ingénieur. Il tire de son expérience dans le théâtre une mise en scène subtile de l’espace. Estimant que trop de bruit visuel sape l’expérience de l’écoute, il recompose une parade sensorielle et aérienne au cœur du centre d’art, où le visiteur devient tour à tour funambule, baigneur, cosmonaute…
En choisissant pour titre Liquide Liquide, écho au fameux groupe post-punk New-Yorkais des années 1980, Céleste Boursier-Mougenot donne le ton à l’exposition estivale de la Fondation : vibrante, alternative et libre.
À PROPOS DE L’ARTISTE
Acteur engagé de l’underground niçois à la fin des années soixante-dix, Céleste Boursier-Mougenot s’est forgé dès son plus jeune âge une solide culture visuelle et sonore, où les questions d’espace l’ont rapidement préoccupé. Baignant dans un milieu d’artistes et d’intellectuels – un grand père peintre, un père verrier, sculpteur puis historien des jardins ou encore une mère sociologue de la ville, il répond avec ses œuvres à des questions tangibles actionnant différents outils et créant des dispositifs qui subvertissent en épousant avec force et douceur les contraintes de l’espace. De son expérience laborieuse mais assidue au conservatoire de musique et de danse de Nice, enfant et adolescent, son inaptitude aux modèles académiques le mène alors à devenir le compositeur de la compagnie Side One / Posthume Théâtre (1985-1994) pour laquelle l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert lui offre carte blanche.
Par la suite il déploie son projet musical en réalisant des installations de plus en plus physiques qui intègrent des formes en mouvement. Artiste français lauréat de l’International Studio Program (PS-1) à New York en 1998-1999, son séjour américain l’incite à développer des expérimentations et des actions de plus en plus concrètes. Il se fait remarquer avec ses installations musicales notamment From here to ear où le visiteur est invité à entrer « en territoire oiseaux » dans une salle du musée transformée en volière, ou ses fameuses piscines gonflables (Untitled ) emplies d’eau et de récipients de porcelaine qui tintinnabulent à la galerie Paula Cooper (1999). Dès lors, il raconte des histoires du vivant et de l’éphémère. Depuis trente ans, Céleste Boursier-Mougenot travaille en France et à l’étranger, dans un souci constant de dialogue entre technique et imaginaire. À la marge des circuits commerciaux, il développe des projets quasi-exclusivement in situ.
Son œuvre a été exposée dans les plus grandes institutions, récemment aux deux dernières Biennales de Lyon (2015-2017) et au Minsheng Museum de Shanghai (2017), à la Biennale de Venise (2015), au Palais de Tokyo (2015), à la National Gallery Victoria de Melbourne (2013), au Barbican Art Centre de Londres (2010) ou encore à la Pinacothèque de São Paulo (2009).
Céleste Boursier-Mougenot est représenté par les galeries Paula Cooper (New York), Xippas (Paris, Genève, Montevideo, Athènes) et Mario Mazzoli (Berlin).
Céleste Boursier-Mougenot est né à Nice en 1961. Père de 4 enfants il vit et travaille à Sète en France.
1- Torrent, 2019.
Technique mixte, pompes à eau et système de filtration UV, liners réalisés sur mesure par l’entreprise RPC – Groupe Fija, bois, pierres trouvées, eau. Dimension variable.
Production Fondation François Schneider et RPC – Groupe Fija.
Conçu en guise de fil conducteur à la promenade du visiteur, torrent serpente à travers les espaces du centre d’art et lie à la manière d’un cordon les œuvres du parcours. L’eau chute du toit sur la terrasse extérieure, dans un grand bassin où le visiteur peut patauger et passer par une porte sur la mezzanine. L’eau coule à nouveau sous forme de cascade légère en léchant la grande vitre intérieure de la nef et se répand à chaque étage ainsi que dans les volées d’escalier. Tel un torrent de montagne, son chemin est ponctué d’accidents, de barrages, d’éléments placés sur son passage.
2- Plex3, 2019.
Technique mixte, palettes recyclées, mousse de polyuréthane, moquette noire, liner PVC noir, eau, pierres, projection vidéo sonore, moquette. Production Fondation François Schneider et RPC – Groupe Fija.
En rentrant dans un étrange couloir inondé – ou par les entrailles du bâtiment -, le visiteur démarre son parcours dans l’obscurité et découvre peu à peu une salle où des objets circulaires en mouvement se déforment sur les murs. plex3 est la restitution d’une captation vidéo de clinamen qui précède sa découverte. Un paysage apparemment accidenté et obscur invite le visiteur à s’y étendre voire à s’écrouler ou vagabonder à sa guise. Le son de cette œuvre est l’amplification du bruit des images qui est une onde électrique. Le signal vidéo des projections est converti en audio, traité et diffusé pour donner à entendre les modulations du mouvement des bols dans le cadre.
Avec plex3 la promenade commence d’une manière introspective, aux réminiscences œdipiennes, celles d’un ventre maternel, ou de manière plus légère dans les bas-fonds d’un night club lunaire !
3- ∞, 2019.
Technique mixte, grand piano à queue Estonia motorisé et muni d’un système de jeu automatique PianoDisc, girouette et anémomètre, système de géolocalisation, ordinateurs. Electro mécanique : Guilhem de Gramont. Robotique : Guilhem Saurel, LAAS CNRS. Production Fondation François Schneider.
Le piano est un des matériaux de prédilection de Céleste Boursier-Mougenot, interprété selon des modes divers et variés : dans offroad (2014) trois pianos délabrés rendus mobiles se déplacent et se télescopent. Pour karambolage (2013) l’artiste transforme un grand piano à queue en billard ; dans les installations index (2011) ou indexes (2012), des données textuelles ou bien celles des valeurs boursières alimentent un programme qui les transpose en musique pour le piano. À la Fondation François Schneider, Céleste Boursier-Mougenot combine le fruit de ses expérimentations passées pour réaliser ∞. Dans une lente chorégraphie en forme de 8, la trajectoire du piano se dilate et se rétracte au fil du vent capté par une girouette. Il résume le mouvement des bols de clinamen qui naviguent dans le bassin entre les deux hémisphères. Ponctuée de pauses au gré desquelles des sons émis par la porcelaine sont rejoués en écho, cette œuvre aborde encore la question de la déclinaison.
4- Plage, 2019.
Technique mixte, 26,5m x 11,5m x 5cm, verre calcin blanc, (verre d’industrie servant au recyclage provenant de l’entreprise GIREV). Production Fondation François Schneider. Composée de 20 tonnes de verre calcin blanc, et répartie en couche de 5 cm d’épaisseur, plage est conçue spécifiquement pour l’exposition Liquide Liquide.
Sur 300 m2, une étendue de verre transparent est fixée au sol, telle des cristaux, du sel pétrifié ou de minuscules morceaux de banquise éclatée. Le verre est délicat et fragmenté, ses reflets évoluent avec la lumière naturelle et les conditions climatiques. Céleste Boursier-Mougenot joue ici entre le paysage intérieur et extérieur, crée un pont entre le bâtiment et les jardins, et soumet cette œuvre aux intempéries possibles de l’été. Le visiteur peut marcher sur cette plage, à ses risques et périls pour écouter le crissement sous ses pas ou l’écho provoqué par son déplacement.
5- Clinamen v.6, 2012-2019.
Technique mixte, plancher en sapin 3 plis, bancs, bassin de 6,5 m de diamètre pourvu d’un liner en PVC bleu, pompe, eau, récipients de porcelaine blanche. Dimensions variables.
Production Fondation François Schneider et RPC – Groupe Fija.
Clinamen : XVIIe siècle. Mot du latin classique clinamen signifiant «déviation, inclinaison», dérivé de clinare : «incliner». Dans le système d’Épicure et de Lucrèce, ce terme désigne la déclinaison d’un atome qui, tombant dans le vide, se joint à un autre atome pour former un corps.
(Source : définition du Centre Nationale de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL).
Sur la notion de déclinaison, thème central dans l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot, clinamen questionne l’épuisement des possibilités d’un matériau. Fil conducteur de la pensée et de l’œuvre de l’artiste, il interroge le dépassement de l’imagination et crée des dispositifs où les matériaux et les objets échappent à leurs fonctions. clinamen v.6 se compose d’un grand bassin de 6,5 mètres de diamètre, empli d’eau avec un ensemble d’une centaine de récipients de porcelaine blanche immergés. Les bols évoluent sur la surface, s’entrechoquent et tintinnabulent. Originellement « sans titre », cette installation fait partie des œuvres très connues de Céleste Boursier- Mougenot et a d’abord été réalisée avec des piscines gonflables en 1997 dans l’appartement de l’artiste. Exposée et re-contextualisée suivant les lieux (CAPC Bordeaux, Pinacothèque de São Paulo, National Gallery of Victoria, galerie Mazzoli de Berlin, Centre Pompidou Metz, Biennale de Lyon, San Francisco Moma, Shanghai Minsheng art museum etc…), l’installation captive les visiteurs du monde entier. Sous l’effet d’un léger courant, les bols sont en mouvement. D’une simplicité apparente, le dispositif se substitue à une partition de musique.
Pivot central dans le bâtiment, les œuvres et installations de Liquide Liquide s’articulent, se déclinent et se meuvent en constellations de part et d’autre de cette géométrie parfaite.
VISUELS DISPONIBLES
La Fondation François Schneider produit la quasi-totalité des œuvres de l’exposition Liquide Liquide. Les visuels in situ seront donc disponibles début juin.
ÉVÈNEMENTS
Vendredi 7 juin à 18h | Vernissage de l’exposition.
Samedi 8 juin à 14h30 | Visite guidée avec Céleste Boursier-Mougenot.
Vendredi 14 juin à 20h | Conférence L’eau et ses liaisons hydrogènes de Bénédicte Lebeau – Directeur de recherche à l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse, CNRS – UHA – dans le cadre de la Fête de l’Eau de Wattwiller.
Dimanche 23 juin | Entrée libre au centre d’art et parcours croisé avec la Fête de l’eau.
Dimanche 7 juillet à 14h | Visite guidée & atelier famille Maquette avec Audrey Abraham, artiste. Inspiré par la démarche de Céleste Boursier-Mougenot, venez maquetter et bricoler votre propre exposition.
3€ par famille en plus du billet d’entrée.
Samedi 3 août à 20h | La Nuit Céleste
Programme spécial pour la nuit des étoiles :
observation de la voûte céleste, concert électro du duo Encore, cocktails cosmiques, restauration spatiale, tirage astral et visites guidées !
En partenariat avec le Festival météo de Mulhouse.
Dimanche 4 août à 14h | Visite guidée & atelier famille sonore Des cliquetis aux tsunamis, ou le voyage poétique de l’eau avec Stéphane Clor, musicien et artiste. En manipulant de l’eau gelée, frottée, projetée ou évaporée, composez une œuvre collective sur le cycle de l’eau.
3€ par famille en plus du billet d’entrée. | Visite guidée & atelier famille Ras-le-bol ! Il manque un bol à l’œuvre clinamen, nous vous invitons à l’imaginer et le modeler.
3€ par famille en plus du billet d’entrée.