Au sud du Val d’Aoste, dans le nord de l’Italie à quelques kilomètres de Turin, le Fort de Bard est un bijou d’architecture récemment réhabilité en centre d’art et de culture d’envergure internationale.
Sur un promontoire rocheux découvrant des paysages vertigineux, l’imposante place forte de la première moitié du XIXe siècle propose depuis 2006 une programmation d’excellence.
Du 5 décembre 2015 au 2 juin 2016, le Fort de Bard expose plus de cent chefs-d’œuvre issus de la collection Hohenbuchau du Prince du Liechtenstein, autour de Jordaens, Rubens, Brueghel, …
L’une des plus importantes collections privées en Europe retraçant l’âge d’or de la peinture flamande et hollandaise des XVIIe et XVIIIe siècles.
© Fort de Bard
Cette manifestation fait suite à l’exposition « Les Trésors du Prince » en 2012 qui marqua les premiers liens entre les collections du Prince du Liechtenstein à Vienne et le Fort de Bard en Italie.
© Collection Hohenbuchau
La collection Hohenbuchau, rassemblée par les époux Renate et Otto Fassbender depuis les années soixante-dix, est l’une des collections les plus importantes et complètes d’art baroque en Europe du Nord.
Cet ensemble exceptionnel doit son nom au château de Hohenbuchau en Hesse en Allemagne, ayant autrefois appartenu à leur famille.
Il est principalement composé de peintures d’artistes hollandais et flamands du XVIIe siècle dont le couple se passionne, fasciné par leur naturalisme et la maîtrise technique.
En décembre 2017, la collection rejoint le musée Liechtenstein de Vienne en Autriche.
Sous la direction de Johann Kraeftner, directeur des collections du Prince du Liechtenstein de Vienne et de Gabriele Accornero, directeur général du Fort de Bard, l’exposition vise à faire découvrir au plus large public l’éclat et le sens profond de la collection Hohenbuchau.
© Collection Hohenbuchau
Une exposition inédite : des chefs-d’œuvre exposés pour la première fois en Europe et dans le monde en entier
L’exposition offre des exemples, d’une qualité extraordinaire, de tous les genres produits durant l’âge d’or de la peinture flamande et hollandaise, de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe : des paysages aux natures mortes, des scènes historiques, bibliques ou mythologiques aux portraits, des compositions florales aux représentations animalières, des banquets aux scènes de chasse et de pêche.
© Collection Hohenbuchau
Spécialisations et collaborations
Les artistes flamands et hollandais avaient coutume de se spécialiser dans des sujets et des styles qui leur étaient propres : paysages, natures mortes, …
Cependant, leur peinture est également connue pour le grand nombre de collaborations qui eurent lieu entre des maîtres indépendants.
La collection Hohenbuchau compte ainsi de remarquables exemples de collaborations artistiques : Denys van Alsloot et Hendrick de Clerck (Tentations du Christ), Jan Brueghel le Jeune et Hendrick van Balen (Paysage avec la vierge et l’enfant), Joos de Momper et Jan Brueghel l’Ancien (L’ermite en face de sa grotte).
Parmi les chefs-d’œuvre de la collection, le Fort de Bard exposera une série de portraits de Peter Paul Rubens et Anthonis van Dyck, les deux plus importants maîtres flamands précurseurs de l’art baroque nordique, comme de Jacob Jordaens.
L’exposition présentera également des exemples exceptionnels et rares de banquets et de natures mortes de Frans Snyders, Joris van Son, et Abraham van Beyeren, des paysages hollandais et flamands de la période dite « classique » de l’École Fijnschilders de Leiden, deux œuvres de Gerard Dou, Cave à vin et Femme endormie ainsi que les magnifiques paysages de cascades de Allart van Everdingen et Jacob van Ruisdael.
L’exposition sera l’occasion de découvrir les œuvres maniéristes d’Abraham Bloemaert et Cornelis van Haarlem, le caravagisme utrechtois illustré par Gerard van Honthorst et Hendrick ter Brugghen, comme le baroque flamand.
Des natures mortes italiennes de Giacomo Cerutti dit Pitocchetto et Bartolomeo del Bimbo compléteront l’ensemble.
À cette vaste collection s’ajouteront des chefs-d’œuvre de Cranach l’Ancien, van Dyck, Jan de Cock, Gerard Ter Borch, ainsi que des peintures italiennes de Domenico Tintoretto, Perino del Vaga, Gabriele Salci et Alessandro Bonvicino da Brescia dit Moretto.
© Collection Hohenbuchau
À propos des collections du Prince du Liechtenstein
La collection princière, une passion originelle.
La passion pour la collection d’objets d’art de la dynastie du Liechtenstein débute avec le premier prince de la famille, Karl Ier (1569-1627) qui, encouragé par l’Empereur Rodolphe II, commence à collectionner des œuvres d’art mais également à en commander.
Nous savons que dans sa résidence à Prague il possédait une importante collection de tableaux typiques d’une « chambre d’art ».
Son fils Karl Eusebius von Liechtenstein (1611-1684), libre de toute position publique, put continuer la mission entreprise par son père et s’occupe en premier lieu de la structure qui abrite les collections.
Il fut le premier à avoir systématiquement recours au marché de l’art pour l’acquisition de tableaux et de sculptures.
Son fils Johann-Adam Andreas I von Liechtenstein (1657-1712), sut développer davantage encore l’activité commencée par son père.
Une conjoncture économique favorable lui permit d’édifier une importante série de châteaux, de les décorer et de les meubler, devenant ainsi le plus grand maître d’ouvrage de constructions baroques de l’Europe centrale.
Les différents centres d’intérêt des princes se reflètent dans les différents points forts de la collection.
Pendant son séjour parisien, par exemple, Joseph Wenzel von Liechtenstein (1696-1772) apprit à connaître et apprécier l’art français et y commanda ses premières œuvres d’art.
C’est sous le Prince Johann I (1760-1836) qu’eut lieu en 1806 le transfert des collections au Palais Liechtenstein.
À sa mort, la galerie disposait de 1613 tableaux.
Pendant la régence de Johann II (1840-1929), parut le premier catalogue illustré de la galerie qui fut entièrement réorganisée, acquérant cette indépendance et cette personnalité qui la différencient de tous les autres musées. Aux difficultés de la Seconde Guerre Mondiale succéda une période nécessaire de consolidation.
C’est dans les années 70 que l’attrait pour la collection d’œuvres d’art retrouve son premier élan, permettant à Hans Adam II von Liechtenstein (né en 1945) de rejoindre les grands collectionneurs qui l’ont précédé.
© Collection Hohenbuchau
À propos du Fort de Bard
Situé au cœur du Val d’Aoste, le Fort de Bard est le nouveau pôle culturel des Alpes occidentales.
Imposante place-forte de la première moitié du XIXe siècle, le Fort de Bard naît d’une histoire vieille de plus de mille ans.
Destructions et reconstructions, visites et séjours de personnages illustres comme Napoléon, Stendhal et Cavour, font de Bard un site historique, monumental.
Le Fort de Bard représente l’un des meilleurs exemples de forteresse de barrage du début du XIXe siècle.
Après un vaste plan de réhabilitation, le Fort de Bard a ouvert ses portes au grand public en janvier 2006.
Il offre, depuis, aux visiteurs, des espaces et des services innovateurs pour la culture, dont le Musée des Alpes et une programmation ambitieuse d’expositions temporaires, articulant époques classiques avec art moderne et contemporain : « Miró, Poème » (2011), « Les Trésors du Prince » (2011-2012), « Giacometti. L’Homme qui marche » (2012), « Montserrat, œuvres majeures de l’Abbaye » (2013- 2014), « Picasso, la couleur incisée » (2014), « Abstractionnisme en Europe » (2015) et « De Bellini à Tiepolo, Chefs d’œuvres de l’Académie dei Concordi de Rovigo » (2015).
Depuis 2012, Le Fort de Bard s’est également fortement ouvert à la photographie, accueillant ainsi en 2013 « Magnum Contact Sheets » et le World Press Photo en 2014 et 2015 ainsi que les expositions de Sergio Larrain « Vagabondages » (2014), Josef Koudelka, « Vestiges 1991-2014 » (2014-2015) et Sebastiao Salgado « Genesis » (2015).
© Collection Hohenbuchau
Dépaysement nature et culture à 4 heures de Paris
À l’entrée du Val d’Aoste, à la frontière du Piémont, le Fort de Bard est facilement accessible depuis Paris et l’ensemble de la France via Turin : seules 45 minutes séparent le Fort de Bard de Turin en voiture ou en transport en commun via la ligne de bus Sadem. Paris-Turin en avion : 1h25. Paris-Turin en TGV : 5h30.
© Collection Hohenbuchau
Le Val d’Aoste, une région bilingue
Le Fort de Bard offre d’excellentes conditions d’accueil aux publics français : site internet en français, documentation…