L’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée accueille, à partir du 12 février 2014, deux jeunes alligators albinos.
L’Aquarium tropical offre ainsi à ses visiteurs une occasion unique de découvrir ces spécimens extrêmement rares.
La rareté de ces animaux relève des lois de la génétique puisqu’il faut que chacun des deux parents soit porteur des gènes responsables de l’albinisme.
L’ALBINISME
Les gènes, ces segments d’ADN qui constituent les chromosomes, ont pour fonction de mettre en oeuvre les mécanismes de fabrication de différentes protéines qui vont jouer un rôle primordial dès la fécondation.
On dit qu’un gène « code » pour une fonction précise. Parfois la machine s’enraye pour différentes raisons, le code est alors erroné et l’on parle de mutation.
Si la mutation intervient dans des éléments vitaux du développement alors tout s’arrête.
Il est des mutations qui ne vont pas perturber l’éclosion de la vie mais vont par contre modifier une fonction.
C’est le cas du ou des gènes qui codent pour une enzyme, la tyrosinase, qui intervient sur la mélanine, pigment présent dans les cellules de la peau, des cheveux ou de l’iris.
Les albinos sont caractérisés par une peau très pâle (absence de mélanine dans les mélanocytes) une dépigmentation des cheveux ou phanères et des iris bleu à gris au reflet tirant sur le rouge.
LES CROCODILIENS A L’AQUARIUM TROPICAL
L’Aquarium tropical de la Porte Dorée c’est aussi l’histoire d’une grande fidélité créée autour d’une des plus belles fosses aux crocodiles d’Europe.
C’est en 1934 que la fosse est aménagée avec un décor jusque là jamais réalisé dans un parc animalier avec un premier peuplement de crocodiles. En 1948, Théodore Monod, scientifique, naturaliste et explorateur pour le Muséum national d’Histoire naturelle envoie de Dakar un nouveau groupe de crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus), créant à jamais dans l’imaginaire des visiteurs la légende de « la fosse aux crocos ».
Les crocodiles arrivés en 1948 déjà adultes ont vécu, pour le dernier, jusqu’en 2008.
Pendant 60 ans, c’est donc plusieurs générations de visiteurs qui sont venus voir et revoir, avec une très grande fidélité, ces pensionnaires emblématiques de l’histoire de l’Aquarium tropical.
En 2008, le choix est fait de présenter des alligators du Mississippi (Alligator mississippiensis), autres crocodiliens nés à la Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte.
Ces quatre jeunes femelles (4 soeurs) se sont appropriées les lieux et profitent des soins apportés quotidiennement pour leur bien être, alternant bains, douches ou farniente sur la plage.
Réputés moins agressifs que les crocodiles du Nil, il n’en demeure pas moins que ces alligators restent des animaux sauvages qui peuvent faire comprendre, par des vocalises appropriées, que vous n’êtes pas les bienvenus sur leur territoire.
Les crocodiliens, nom donné à cet ordre de reptiles, regroupent 3 familles et 27 espèces.
Carnivores, les alligators sont ovipares comme les oiseaux dont ils ne sont pas si éloignés sur le grand arbre de la phylogénie qui représente les liens ou parentés entre les différents groupes du vivant.
A la différence des Crocodiles qui creusent un nid dans le sol, les femelles alligators pondent leurs oeufs dans des monticules de feuilles en décomposition. Le gradient de température au sein du nid va alors déterminer le sexe du nouveau né.
A la naissance la femelle va prendre soin de sa progéniture, manipulant ses petits dans sa formidable mâchoire, les transportant sur son dos pour traverser le marigot.
Bien que toutes les espèces de crocodiliens, alligators, caïmans, crocodiles ou gavials, soient protégées par la convention de Washington règlementant le commerce des animaux sauvages (Cites), les Alligators du Mississippi ne sont pas les plus menacés.
Aujourd’hui ce n’est pas tant la chasse qui affecte les populations sauvages de la Louisiane ou de la Floride, mais la pollution et la diminution de la surface de leur habitat.
Les animaux présentés à l’Aquarium tropical sont issus de programmes de protection qui contribuent à préserver un patrimoine génétique diversifié, indispensable à la réussite de la sauvegarde des espèces.
Mais la génétique, ou plutôt les gènes jouent parfois des tours à la nature.
L’apparition d’albinos dans les différents groupes des vertébrés, en est une démonstration visible.
Palais de la Porte Dorée – Aquarium Tropical
293, avenue Daumesnil 75012 Paris
tel: 01 53 59 58 60
– du mardi au vendredi de 10h00 à 17h30
– le samedi et le dimanche de 10h00 à 19h00