Paradoxe sur le comédien jusqu’au 8 mars au théâtre La Croisée des Chemins
Le Paradoxe sur le comédien est un essai sur le jeu de l’acteur que Denis Diderot rédige d’abord sous forme la forme d’un monologue, un compte rendu critique en 1769, puis qu’il transforme en dialogue entre un Premier et un Second interlocuteur, entre 1773 et 1777.
© S&P Productions et La Croisée des Chemins
Ce dialogue n’est diffusé, du vivant de Diderot, que via la très confidentielle Correspondance littéraire.
Il ne sera publié à titre posthume qu’en 1830.
La thèse de Diderot est un paradoxe : on pourrait croire que le meilleur acteur est celui qui met le plus de lui- même dans ce qu’il joue, celui qui joue «de sensibilité».
En fait c’est tout le contraire : le grand acteur est celui qui joue de sang-froid.
Ce paradoxe repose sur une notion théorique fondamentale, la notion de modèle idéal. Le grand acteur ne joue pas directement son rôle, il ne cherche pas à s’identifier à son personnage.
Il étudie ce personnage, il lit à son sujet, il se l’imagine, il s’en forge un modèle idéal.
© S&P Productions et La Croisée des Chemins
Ensuite, il n’aura plus, pour jouer, qu’à copier ce modèle : sortir de lui-même, s’aliéner, pour entrer dans ce modèle qui n’est pas lui.
Plus il joue, plus l’acteur de sang-froid perfectionne ce modèle, alors que l’acteur qui joue de sensibilité dépense sa sensibilité à la première représentation, puis s’épuise et se lasse.
15 représentations prévues du 19 janvier au 8 mars 2020 au Théâtre La Croisée des Chemins – Salle Paris-Belleville (Paris 19ème), tous les mardis à 19H30 et tous les dimanches à 15H.