Prix Carmignac du photojournalisme 10e édition sur le thème de l’Amazonie
Lauréat: Tommaso Protti – Exposition à la Maison Européenne de la Photographie jusqu’au 16 février 2020
Le 10e Prix Carmignac du photojournalisme est consacré à l’Amazonie et aux enjeux liés à sa déforestation.
Présidé par Yolanda Kakabadse, ministre de l’environnement de l’Équateur de 1998 à l’an 2000 et présidente de l’association WWF de 2010 à 2017, le Prix a été attribué à Tommaso Protti.
Entre janvier et juillet 2019, le photojournaliste italien Tommaso Protti, accompagné du journaliste britannique Sam Cowie, a parcouru des milliers de kilomètres à travers l’Amazonie brésilienne pour réaliser ce reportage.
Depuis la région de Maranhão à l’est, à celle de Rondônia à l’ouest, en passant par les États du Pará et de l’Amazonas, ils dressent le portrait de l’Amazonie brésilienne contemporaine, où les crises sociales et humanitaires se superposent à la destruction inexorable de la forêt vierge, poumon de la planète.
« Je souhaitais illustrer les transformations sociales en dénonçant le massacre et la destruction qui ont actuellement lieu dans la région.
Ces différentes formes de violence sont les conséquences de changements au niveau du marché international et celles d’une augmentation exponentielle de la consommation à l’échelle mondiale, de la cocaïne à la viande de bœuf.
Les scientifiques s’accordent à dire que la forêt est en passe d’atteindre un point de non-retour: la déforestation, alimentée par le commerce illégal du bois, l’accaparement des terres, l’expansion agricole, le développement de projets privés et étatiques et l’extraction de ressources en sont autant de causes.
Je pense qu’il est important de sensibiliser le public sur ce sujet et de s’interroger sur ce qui est en train de se passer. »
Tommaso Protti
© Tommaso Protti /pour la Fondation Carmignac
« Avec le photojournaliste Tommaso Protti, nous embarquons pour un voyage au cœur de la crise.
À travers son travail, il porte un regarde sans préjugés sur les paysages et modes de vie variés de l’une des dernières grandes forêts tropicales de la planète. (…)
Nous faisons connaissance avec les activistes indigènes luttant pour la protection de la forêt, en ayant les générations futures à l’esprit.
Nous sommes témoins de la destruction engendrée par le trafic du bois, l’expropriation et l’exploitation des richesses de la région à des fins peu éthiques.
Ses photographies nous emmènent dans les métropoles de l’Amazonie où les cartels s’affrontent pour le contrôle du marché de la cocaïne, et où les Vénézuéliens fuyant les conflits de leur pays vivent dans des camps de fortune.
Nous rencontrons des paysans activistes risquant leur vie en s’opposant à l’expansion agressive des frontières agricoles.
Nous sommes amenés à prendre la mesure des dégâts infligés aux communautés traditionnelles dépendant des rivières, conséquence de mégaprojets étatiques tels que des barrages hydroélectriques. (…)
Enfin, ce projet offre un aperçu de la vie quotidienne dans l’une des régions les plus extraordinaires de la planète: ses habitants flirtent, font la fête, ont leurs croyances, et tentent de profiter de la vie, comme n’importe où ailleurs. »
Sam Cowie
Le 10e Prix Carmignac du photojournalisme sera exposé à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris et sur les grilles de l’Hôtel de Ville, du 4 décembre 2019 au 16 février 2020.
L’exposition sera accompagnée d’un catalogue bilingue français-anglais, co-publié par la Fondation Carmignac et Relief Éditions: Amazônia, préfacé par Stéphen Rostain, Archéologue, Directeur de recherche au CNRS, et avec une introduction de Sam Cowie, journaliste.
© Tommaso Protti /pour la Fondation Carmignac
Biographie de Tommaso Protti
Tommaso Protti, né en Italie en 1986, vit et travaille à São Paulo au Brésil. Il a débuté sa carrière de photographe en 2011 après un diplôme en sciences politiques et relations internationales.
Il se consacre depuis à ses propres projets au long cours.
Son travail a été exposé dans le monde entier au Royal Albert Hall (Londres), au Greenwich Heritage Centre (Woolwich, Royaume-Uni), au musée Benaki (Athènes), au MACRo (Rome), à la galerie 10b Photography (Rome), au festival Fotoleggendo (Rome), aux Rencontres d’Arles (France), au festival du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre (France), au festival Belfast Photo (Ireland), lors du C40 Mayors Summit (Mexico City), lors de la conférence de la COP 22 des Nations Unies (Marrakech, Maroc), et de la foire d’art contemporain PARTE (São Paulo, Brésil).
Ses photographies ont été publiées dans des titres d’envergure internationale tels que The New York Times, The Wall Street Journal, Time, National Geographic, The New Yorker, The Guardian, The Independent, Le Monde, Corriere della Sera, parmi d’autres.
Il travaille également avec des organisations internationales comme les Nations Unies. Tommaso est membre de l’agence Angustia.
Thème: l’Amazonie
L’Amazonie est une vaste région qui couvre neuf pays : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Suriname et la Guyane française.
D’une superficie de 5 500 000 km2 , ce territoire est traversé par l’Amazone, deuxième fleuve le plus long au monde et le plus important en termes de débit.
L’Amazonie représente à elle seule la moitié des forêts tropicales restantes de la planète.
Elle concentre 70% de la biodiversité mondiale et abrite une espèce sur dix existantes sur Terre.
Ce territoire accueille 30 millions de personnes, dont 350 groupes indigènes, vivant en grande majorité des services rendus par la nature.
Mais cet écosystème est plus que jamais menacé par le développement des activités économiques de la région.
Tandis que, depuis 1999, au moins 2 200 nouvelles espèces ont été découvertes dans le biome amazonien, la forêt amazonienne est, avec 17% de sa superficie déjà détruite, une région de plus en plus vulnérable.
L’activité humaine, ainsi que le dérèglement climatique, sont responsables de la dégradation et de la destruction de ce milieu naturel fragile.
Les conséquences locales, mais aussi globales, sont multiples: émissions de gaz à effet de serre, destruction de la biodiversité, altération de l’hydrologie ou encore érosion des sols.
Fondation Carmignac
La Fondation Carmignac, créée en 2000, est une fondation d’entreprise qui s’articule autour de deux axes une collection qui comprend près de 300 œuvres et le Prix du Photojournalisme remis annuellement.
En partenariat avec la Fondation Carmignac, dirigée par Charles Carmignac, un lieu d’exposition accessible au public, la Villa Carmignac, a été créée sur le site de Porquerolles afin d’y exposer la collection et d’y organiser des actions culturelles et artistiques.
© Tommaso Protti /pour la Fondation Carmignac
Prix Carmignac du photojournalisme
En 2009, face à une crise des médias et du photojournalisme sans précédent, Édouard Carmignac crée le Prix Carmignac du photojournalisme pour aider les photographes sur le terrain.
Dirigé par Emeric Glayse, le Prix Carmignac du photojournalisme soutient, chaque année, la production d’un reportage photographique et journalistique d’investigation sur les violations des droits humains dans le monde et les enjeux environnementaux et géostratégiques qui y sont liés.
Sélectionné·e par un jury international, le·la lauréat·e reçoit une bourse de 50 000 € lui permettant de réaliser un reportage de terrain de 6 mois avec le soutien de la Fondation Carmignac qui finance, à son retour, une exposition itinérante et l’édition d’un livre monographique.
Les éditions du Prix Carmignac du photojournalisme ont successivement traité de Gaza (Kai Wiedenhöfer), du Pachtounistan (Massimo Berruti), du Zimbabwe (Robin Hammond), de la Tchétchénie (Davide Monteleone), de l’Iran (Newsha Tavakolian), de la Guyane (Christophe Gin), de la Libye (Narciso Contreras), du Népal (Lizzie Sadin) et de l’Arctique (Kadir van Lohuizen et Yuri Kozyrev).