La renaissance du bosquet du Théâtre d’Eau
Après deux ans de travaux, le bosquet du Théâtre d’Eau, redessiné par Louis Benech et investi par les sculptures fontaines de Jean-Michel Othoniel ouvrira à partir du 12 mai 2015. Alors qu’on célèbre le tricentenaire de la mort de Louis XIV, grand bâtisseur et protecteur des arts, cette ouverture démontre que le château de versailles demeure au cœur de la création contemporaine.
Voir la bande annonce :
Créé entre 1671 et 1674 par André Le Nôtre, puis détruit en 1775, le bosquet du Théâtre d’Eau était en dormance depuis de nombreuses années. En 2009, le château de Versailles décida d’y créer un jardin contemporain, respectueux du cadre général du parc de Versailles et de son histoire.
Le paysagiste Louis Benech et l’artiste Jean-Michel Othoniel, lauréats du concours international lancé pour le réaménagement du bosquet, ont ainsi créé un projet audacieux dont les travaux ont débuté en mai 2013.
Le Projet de Louis Benech
et Jean-Michel Othoniel
«Il faut avoir entendu Louis Benech évoquer le rythme ternaire qui ponctue la composition du bosquet du Théâtre d’Eau et Jean-Michel Othoniel décrire les pas de la « belle danse » qui inspirent les fontaines pour mesurer combien l’esprit du roi Louis XIV est omniprésent dans cette création contemporaine.» souligne Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.
En effet, les deux artistes ont conçu leur création à partir des vestiges du bosquet. S’inspirant presque exclusivement de l’histoire du lieu, ils ont renoué avec son idée originelle : un théâtre de verdure où les effets d’eau jouent avec les structures végétales pour qu’y règne une atmosphère festive.
Louis Benech propose ainsi un bosquet accueillant, imaginé pour être ouvert en permanence, où le visiteur s’engage dans une promenade rythmée de haltes à l’ombre de chênes verts, avant de découvrir une grande clairière de lumière et d’eau partagée en une grande salle et une scène en sur-haut interprétée en deux bassins.
Pour pouvoir raconter ce qui a été, sans mythologie, mimétisme ou détournements, le paysagiste a fait une série d’allusions délicates au travail de Le Nôtre – troubles perspectifs, récurrences de rythmes ternaires – et a défini un jalonnage végétal marquant repères et dimensions du bosquet disparu.
Jean-Michel Othoniel a, quant à lui, réalisé trois sculptures fontaines monumentales, Les Belles Danses, posées à fleur d’eau dans les bassins. Ces œuvres abstraites composées d’entrelacs et d’arabesques en verre de Murano évoquent le corps en mouvement, elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de L’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet de 1701. La grâce de leurs jets puissants donne vie à des menuets ou à des rigaudons semblables à des dentelles dans l’espace.
Une inauguration sous le signe de la danse
Benjamin Millepied, actuel directeur du ballet de l’Opéra national de Paris, a été invité, avec la compagnie du L.A. Dance Project dont il est le directeur-fondateur, à participer à la renaissance du bosquet du Théâtre d’Eau. Ainsi, les 10 et 11 mai 2015, lors des inaugurations officielles, les danseurs du L.A. Dance Project, exceptionnellement accompagnés du performeur Lil Buck, interpréteront O’de, une pièce chorégraphique inédite spécifiquement créée pour l’occasion par Julia Eichten et directement inspirée par Les Belles Danses de Jean-Michel Othoniel.
La création O’de par le L.A. Dance Project a été rendue possible grâce au soutien de
Van Cleef & Arpels.